La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour la seconde partie de l’épisode 44.
J Lloyd – Apocalypse / If I Fall Under
J Lloyd, vous l’avez sûrement déjà entendu. Si on vous dit Busy Earning, Casio ou encore Heavy, California ? Vous aurez sans doute compris qu’il est question de la moitié du duo Britannique Jungle, qui nous fait danser au soleil depuis 2015. Le bougre a pris le temps de concocter une mixtape intitulée Kosmos sortie ce vendredi et d’illustrer ça avec quelques images de clubs à l’ancienne. Côté son, on retrouve une production proche de ce qui était proposé sur les deux premiers albums de Jungle, le tout en un peu moins mélodique, plus brut mais toujours aussi groovy. Ça accompagnera sans mal l’ambiance d’une soirée, d’une sieste ou d’un roadtrip. Bref, ça fait mouche, pour changer.
Papooz – The Garden
C’est le grand retour de Papooz, qu’on attendait depuis l’année dernière. Après avoir sorti Figs and Gorgonzola en ce début d’année, le duo émergé d’une capsule temporaire des années 70 revient avec The Garden, un titre combinant leurs attributs : la pop-rock sautillante vintage et l’empreinte sensuelle indéniable.
Ce clip est une petite escapade dans le jardin d’Eden, dans la tentation de la pomme et la beauté des corps à moitié nus. Et de toute manière, est-il vraiment possible d’écouter Papooz sans avoir envie de se dénuder, d’onduler des hanches et de se laisser aller à la contemplation du Beau ? Un parfait équilibre entre le kitsch de la fin des années 70 et le cool. Et puis, on appréciera, dans leur version de l’histoire, la faute de l’homme, la colère de la femme, puis l’éjection du jardin. Un petit twist, parfait clin d’œil à l’actualité.
C’est toujours aussi frais, toujours aussi agréable d’écouter Papooz. Un appel à l’intimité.
THE ACADEMIC – Acting my age
Des voitures plus ou moins vintage, des drifts sur la plage, un couché de soleil et une bande de pote : voici les ingrédients du nouveau clip très réussi de The Academic pour Acting My Age et qui a été réalisé par Hope Kemp et Ronan Corrigan. Titre qui figure également sur leur nouvel EP prénommé également Acting My Age et disponible depuis vendredi dernier dont on recommande fortement l’écoute. A travers leur dernier single, encore une fois le quatuor néerlandais nous un offre un titre addictif et au refrain très catchy que nous avons hâte de découvrir en live le 24 octobre prochain au Point Ephémère, ou du moins l’espère… En attendant ,on l’écoute en boucle dans notre voiture, les fenêtres grandes ouvertes pour vivre notre meilleur roadtrip avec nos potes sur la route des vacances !
LANY – if this is the last time
Le trio américain avait teasé aux alentours du 25 juin via leur réseaux sociaux un nouveau single et il nous l’a enfin dévoilé cette semaine une vidéo pour leur nouveau titre if this is the last time extrait de leur troisième et album mama’s boy qui on l’espère sera disponible avant la fin de l’année. C’est une lettre d’amour à leur famille qui est accompagnée d’un message : chaque moment est précieux alors profitez-en comme si c’était le dernier. Pour mieux immortaliser ce message, nous pouvons voir chaque membre du groupe avec leur mère puis leur père, le tout filmé en noir et blanc. On peut aussi voir le groupe jouer furtivement en live ce qui nous rappelle à quel point leurs concert sont géniaux et qu’ils nous manquent… En attendant de les retrouver et de découvrir leur nouvel album, on écoute en boucle leurs derniers titres this is the last time et good guys.
Clair – Danser ou crever
Petite protégée de Philippe Katerine, Clair vient de sortir son tout 1er simple Danser ou crever, accompagné d’un clip réalisé par la fille de Katerine : Edie Blanchard, celle-là même qui avait réalisé le clip de de Stone avec toi. Clair avait d’ailleurs chanté sur un des titres du dernier album de Philippe Katerine, Confessions : sur le titre Une journée sans. Le titre de Clair : Danser ou crever a été écrit et composé par Katerine, un titre dans lequel Clair invite, sans surprise, l’auditeur à se joindre à la danse. Un clip enjoué qui alterne les plans où Clair se retrouve, vêtue d’une combinaison rose bonbon, sur un fond uni et coloré, parfois une boule de disco sous le bras – et d’autres plans, dans la pénombre, où elle danse nue, le corps cachée par de multiples projections kaléidoscopiques, florales… où elle demande qu’on l’emmène « danser ce soir… soit danser soi crever, soit danser, soit crever… ». Danser ou crever est un titre léger, binaire présentant une vision du monde dans laquelle si on ne s’amuse pas, on crève, mais aussi résolument positif, car Clair nous invite à vivre l’instant en pensant à l’instant présent, « on a droit à la vie qu’une seule fois », et nous enjoint à à préférer sortir danser que de s’apitoyer sur son sort : « ce que tu ne vis pas dépend de toi ».
Robi – La belle ronde
En octobre dernier sortait Traverse le troisième album de Robi sous le label Fraca !!! (Fraternité Cannibale) qu’elle a fondé avec Katel et Emilie Marsh. La belle ronde en est le dernier morceau. A lui le rôle de clore notre moment d’écoute mais aussi de nous rouvrir au monde qui nous entoure. Sous
forme de ritournelle, La belle ronde nous rappelle la fragilité de la vie et la nécessité de profiter de chaque instant. Laissons la voix envoutante de Robi, grave et sculpturale, nous envelopper.
Que la ronde opère avec son tourbillon qui nous emporte de plus en plus intensément alors que s’égrainent les paroles telles des mantras :
Gare qu’on y tombe, la mort est profonde, on ne s’en relève pas !
Chaque seconde est une qu’elle n’aura pas
La belle ronde, la ronde d’ici-bas
La belle ronde, tourne, tourne sans moi
Quoi de mieux pour accompagner ce morceau que des extraits de la danse macabre des Silly Symphonies. Walt Disney faisait danser les squelettes le temps d’une nuit au fond d’un bayou perdu mais paradoxalement c’est la vie qui y était célébrée.
Suivons donc les conseils de Robi et dansons maintenant !
A2Z – Tous dans l’block
Le rap ne cesse de voir des jeunes pousses se développer et essayer de se démarquer de l’offre plus qu’abondante déjà présente. Chose qu’essaye de faire le jeune A2Z. A 18 ans, il s’inspire de son vécu à Vitry pour le retranscrire dans sa musique et dans ses clips. Comme le prouve le dernier en date, Tous dans l’block. Comme l’annonce le titre, le clip se déroule dans les le block de l’artiste. Il y est accompagné par ses proches pour y raconter son quotidien. On y comprends vite l’attachement particulier entre le rappeur et son lieu de vie qui le voit évoluer de jour en jour. Aussi à l’aise devant la caméra qu’au micro, il ne serait pas étonnant de le voir monter petit à petit les échelons dans le milieu du rap.
Møme, Ricky Ducati – Got It Made
Møme et Ricky Ducati : une affaire qui roule. Après avoir travailler ensemble sur les titres Alive & Sail Away, les deux musiciens ont décidé de se lancer ensemble sur un projet commun intitulé Flashback FM et prévu pour début 2021. Le titre de l’album résume un peu tout, l’idée étant de créer un album qui si il reste moderne, s’inspirera forcément des vibes 70’s et 80’s. En embarquant Ricky Ducati dans le projet, Møme permet au projet de s’offrir une identité vocale reconnaissable entre 1000. Et ça commence fort avec le premier single Got It Made. Grosse basse, solo de guitare et batteries électroniques qui tabassent, le duo nous offre un titre dansant et puissant qui puise dans une certaine nostalgie pour offrir un résultat réjouissant et parfait pour l’été.
La vidéo de Paume surfe elle aussi sur cette vague 80’s, offrant un clip en animation qui nous rappelle à la fois Tron et tout un tas de jeux vidéos rétro associé à une technique moderne qui permet un rendu à la fois fluide et bluffant. Bref, si les inspirations sont là, elles ne noient jamais la qualité intrinsèque du projet et ça c’est beau.
La Belle Vie – Ma Piscine (Vas-y danse !)
Petit à petit, Saint Etienne se refait un petit nom sur la carte de la pop française. Si la ville était auparavant connue pour Bernard Lavilliers et Mickey 3D, une nouvelle génération d’artistes débarquent et enchantent tout son petit monde de Terrenoire à Fils Cara en passant bien entendu par La Belle Vie. Le collectif qui nous invitait précédemment à nous noyer dans le jaja et revenu cette semaine et nous invite désormais à plonger dans sa piscine. Avec Ma piscine, La Belle vie ramène à nouveau du soleil dans notre existence et trouve un moyen de parler de cul le plus discrètement du monde … La formule est toujours aussi précise, avec ses rythmes pop et son refrain aussi simple qu’il est entêtant. Alors on obéit et on danse, après tout l’été ne fait que commencer.
PLK – C’est mort
PLK n’est plus à présenter, cela fait presque un an qu’il est une des figures incontournables de la nouvelle génération. En ayant passé un step avec le morceau Problèmes, il a découvert la recette du succès et continue, à l’occasion de l’exploiter. Chose faite sur C’est mort, son nouveau titre et le premier en solo depuis son projet Mental. Un clip travaillé, qui s’appuie des éléments et un montage souvent utilisés par l’artiste. On est dans une cité, lieu qu’affectionne le rappeur car lié à son environnement de vie. On y retrouve une course poursuite entre un scooter et une voiture de police. Sauf que celles-ci ne roulent pas, mais volent. Le clip se veut futuriste, malgré un cadre plus que commun. Une manière pour PLK de montrer à son public qu’il est tourné vers le futur.
Clara Luciani – La Baie
Clara Luciani est de retour cette semaine, avec un tout nouveau clip, qui annonce également la sortie d’un prochain album, prévu pour 2021. Pas de titre en exclusivité cependant, le clip surprise que Clara Luciani vient de révéler est celui de La Baie, sa reprise de Metronomy, qui apparaît déjà sur son 1er album Sainte-Victoire. Bien loin de faire une simple reprise, La Baie est une traduction non-littérale du tube The Bay, que les britanniques de Metronomy avait sorti la première fois en 2011. Et pour illustrer cette reprise personnelle de The Bay, Clara Luciani a fait appel à un dessinateur, pour un clip totalement illustré. Le clip de La Baie, montre une Clara Luciani en cavale, qui traverse l’univers à la recherche de… « la baie » évidemment, alors qu’elle est poursuivie. Un clip un peu cartoonesque, mais pour lequel le réalisateur Charlie est aussi allé chercher des animations traditionnelles manga. Le rendu est coloré, les lignes simplistes, un résultat voulu puisque le dessinateur Bruno Jésus s’est inspiré de la ligne claire. Clin d’œil l’un de ses autres titres phare de l’album La Grenade, que Metronomy a également repris pour lui rendre l’appareil, en novembre 2019 (double clin d’œil), le personnage de Clara Luciani lance une grenade en arrière, pour échapper à ses mystérieux assaillants. Twist de fin, on la retrouve, libérée de ses poursuivants, entourée de ses musiciens, sur une plage nudiste, les corps cachés par leurs guitares… une baie idyllique, où les gens vivent heureux !
26Keuss – DDD
Sous-genre inévitable du moment, la drill et son univers outrageusement sombre ont intrigués le prometteur 26Keuss. Sa détermination colle avec l’ambiance qui ressort du morceau. Une atmosphère prolongé par le clip, commençant en noir et blanc pour appuyer ce côté obscur. La drill se veut aussi être un genre festif, dans le sens où les instrumentales sont énergétiques, une caractéristiques également présentes dans le clip grâce à un montage plus que dynamique. Tout comme le clip, le flow de 26Keuss ne laisse aucun répit à l’auditeur. Un morceau qui montre la polyvalence de l’artiste qui pousse le sombre encore plus loin.
Jonathan Bree – Heavenly Vision
Entre ciel et terre, entre canines et idylle, le chanteur à l’apparence anonyme et à la coupe au bol donne la voix aux cieux et à l’été dans ce clip. Il nous chante l’amour et le paradis sur un fond vert ainsi qu’une esthétique lisse et édénique. Ainsi se mêlent l’affection et la nature, l’imaginaire au terre-à-terre, la clarté du ciel à la lueur pâle des étoiles et des astres.
Les voix masculines et féminines comme des échos lointains dans un été où les étoiles brillent même dans un ciel d’un bleu diaphane, la promenade trop ordinaire du chien finissant aux portes du paradis, la vision en devenir concret… Jonathan Bree manie aussi bien les mots que le décor. À écouter et regarder sans modération.
Bolides – Alpha
Avec ce single, Bolides nous dépeint un portrait, le portrait d’un homme qui a du mal à se reconnaître dans sa vie. Si les voix s’élèvent pour libérer les mœurs et surtout en faveur du féminisme, le boys band est là pour rappeler que les hommes, eux aussi, souffrent des codes imposés par la société « depuis tout petit[s] ».
Dans le clip d’Alpha, on arbore un joli sourire figé, une carrure imposante et une posture inébranlable. Mais le groupe veut nous le rappeler : la plupart du temps, la réalité est toute autre. Ils doivent représenter le « mâle alpha », « je ne suis jamais triste », « j’n’ai besoin de personne », voilà ce que certains hommes ne veulent plus représenter, des stéréotypes.
Bolides ose parler, enfin… chanter, sur ce sujet. L’homme a le droit d’être sensible, l’homme VEUT montrer sa sensibilité.
Alpha serait-il le nouvel hymne à l’égalité homme-femme ?
Fredz – Attendre
Boule à facette, néons rouges et look rétro, voici l’accueil que nous réserve Fredz dans ce nouveau clip. Le jeune rappeur « balance son flow » avec une aisance déconcertante sur une instru chill mais entraînante. Références à foison, voice coder maîtrisé mais étonnement peu utilisé dans ce morceau, le petit protégé de K.Maro fait ses preuves sur le titre Attendre.
Son texte, Fredz le veut ancré dans la réalité, sa réalité. Lui et ses copains sont « en roue libre », le rappeur québécois raconte ici sa profonde conviction qu’il faut profiter de sa jeunesse, de chaque moment de vie. Moments d’ailleurs mis en image dans le clip : balade nocturne en vélo, détour par une fête foraine, prise de risque au bord d’une route. Tout est bon quand il s’agit de vivre pleinement.
Fredz apporte une touche de fraîcheur au rap francophone, en troquant l’imprudence et l’irresponsabilité d’une vie délurée contre de bons moments à vivre : simplement.
Peur Bleue – Gardes du coeur
De gardes du corps à gardes du cœur, il n’y a qu’un pas que Peur Bleue franchit allègrement. Plutôt que de se protéger physiquement, c’est la protection de ses émotions, celle qu’on arrive pas toujours à exprimer avec les mots, que le duo cherche à atteindre. Avec ce nouveau titre, extrait d’un premier album prévu pour octobre, le groupe dévoile des paroles cryptiques et denses qui cachent les choses pour mieux les exprimer à travers le son. L’emballement, le calme et la colère, tout se confronte dans Gardes du cœur, rencontre entre l’humain et les sonorités des machines. Visuellement Mehdi Pinson & Romain Kinnoo nous entraine au plus près des deux garçons dans un road trip étrange et hors du temps où se mélangent voyage, instants musicaux et scène aussi étrange que poétique. Un moyen de se renouveler et de tenter des choses pour le duo qui cherche à trouver l’équilibre entre le fond et la forme. Et autant dire que la recette est plutôt réussie.
Peter Peter – Répétition
Si il y a bien une chose que ne connait pas la carrière de Peter Peter, c’est la répétition. Depuis son premier effort, le québecois met un point d’honneur à se renouveler à chaque nouvel album. Pour SUPER COMÉDIE, prévu pour le mois de septembre, Peter Peter semble s’orienter vers un album au contour plus électronique et vaporeux, comme le montre Répétition, composée en collaboration avec Head On Television. Si la poésie toute en nuances est toujours aussi présente, le garçon cherche à nous emmener du côté des rêves, un univers à la fois plus sensuel et ouaté qui nous rappelle que la vie se répète parfois pour le meilleur et pour le pire. Assez étrangement, si le titre a été confectionné avant l’étrange période que nous avons vécu, certaines paroles du titre nous ramène avec une acuité assez folle à la réalité du moment.
Pour amplifier le tout, Jonathan Robert offre au titre un clip animé aussi beau qu’il est cryptique. On se laisse alors bercé par le son et les images en profitant pour mettre le morceau en mode « répétition ».
Stav – Rendez-vous
Le mois dernier, on vous avait parlé de Stav et de son énergie débordante dans son premier single envie. Aujourd’hui, on le retrouve vêtu de sa plus belle chemise pour un pique nique à la campagne dans le clip de son second single rendez-vous où il incarne un personnage dragueur-loseur avec une touche de second degré.
Après un dernier recoiffage dans le rétroviseur au début du clip, il décharge le pique nique de sa voiture pour l’installer soigneusement sur une nappe rose pastel au grand air. Il semble avoir trouver le cadre champètre idéal pour passer un bon moment en compagnie de sa future dulcinée : Billie.
Son look est aussi frais que son haleine et les papillons qui parcourent le ciel dansent dans son ventre. La magie d’un amour naissant opère, malgré les angoisses liées à la vieillesse et au temps qui passe évoquées dans les paroles. L’appareil photo posé sur un coin de la nappe est pourtant prêt à immortaliser ce rendez-vous préparé avec le plus grand soin. Bref tout est prêt… Sauf Billie! Mais Billie ne sait pas ce qu’elle rate. De notre côté, on ne manquera pas le prochain rendez-vous avec Stav pour la sortie de son EP à venir!
Delaurentis – Nostalgie pour un kiss
Avec sa voix de velours, Delaurentis chante la douceur d’un baiser regretté dans Nostalgie pour un kiss. En se glissant près du tympan, ses jolies paroles touchent au plus profond du cœur. C’est si bon de savourer la douceur d’un baiser, de goûter les lèvres d’un être aimé. Là, à l’instant présent. C’est si bon que, parfois, on aimerait que ce moment n’appartienne jamais au passé. On aimerait pouvoir revivre les sensations alors vécues sans en changer la moindre note. Nostalgie pour un kiss s’écoute comme un baiser interdit dont on aimerait retrouver le goût.
Une ballade qui mériterait bien plus vos écoutes que nos mots. Tout comme un baiser peut vouloir dire bien plus de choses que de belles paroles.
Rone – Room with a view
Quel talent ! Rone ne finit pas de nous épater avec ses oeuvres vivantes qui respirent la beauté. Le mot « art » prend ici tout son sens. Dans Room with a view, Rone nous transporte entre musique, vidéo et danse avec notamment la participation du collectif de danseurs de La Horde et des danseurs du ballet national de Marseille au Théâtre du Châtelet. Cette magnifique performance artistique est basée sur les notions d’effondrement et d’urgence climatique, mais chacun reste libre d’en faire sa propre interprétation.
Room with a view est extrait de son dernier album qui porte le même nom, sorti le 24 avril sur InFiné. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore découvert, on vous en dit plus ici.
!!! (Chk Chk Chk) – Do The Dial Tone
Les New-Yorkais !!! reviennent pour un nouvel EP Certified Heavy Kats qui sortira le 31 juillet. Le premier titre dévoilé, Do The Dial Tome, est accompagné d’un clip au style de dessin animé japonais des années 90. Il n’y a rien à redire, le réalisateur Cheng-Hsu Chung a opté pour des images en 2D digne d’un jeu graphique sur la Nintendo. On y suit un homme musclé en ballon gonflable robotisé qui est emporté par la fougue musicale. La marque !!! du groupe est représenté régulièrement comme des symboles spirituels. Do The Dial Tone marque une prise de risque de la bande qui se lance dans des pistes encore plus électro house et s’éloigne considérablement du dance-punk de leur début.
KACIMI – Il venait d’avoir 20 ans ft. Biche
Trois mois après la sortie de son single Gyrophare, Kacimi revient avec Il venait d’avoir 20 ans. Accompagné de Biche (Alexis Fugain), l’artiste présente un morceau d’une beauté rare et y conte l’histoire d’un jeune garçon faisant son entrée dans cette décennie au goût particulier, celui de l’aventure mais aussi de l’incertitude. Ce titre à la fois poétique et mélancolique, nous plongera dans le monde des réminiscences, ce monde où l’impossible n’existe pas et où l’infini est absolu. Visuellement, c’est Peter The Moon que l’on retrouve à la réalisation, lequel a parfaitement réalisé la tâche qui lui était confié. L’esprit s’en voit tout perturbé mais aussi totalement reposé alors merci Kacimi.
Soko – Looking For Love
Ce vendredi, Feel Feelings ou l’un des albums les plus attendus de l’année a enfin vu le jour ! À savoir que deux jours avant, Soko sortait le single Looking For Love, accompagné d’un clip des plus captivants. Issu de son troisième album, ce morceau aussi énigmatique que langoureux, nous entraîne avec aisance dans l’univers cotonneux de notre expatriée préférée. Endossant ici le rôle de chevalière, l’artiste chante sa recherche de la moitié rêvée et de l’alchimie inespérée. Une quête que l’on pourrait qualifier de familière pour bon nombre d’entre nous pour un clip aux ondes apaisantes que l’on ne lassera pas de visionner encore et encore.
Great Mountain Fire – Caroline
Neuf ans après leur magnifique premier album Canopy puis Sundogs paru en 2015, Great Mountain Fire sort le single Caroline, et annonce la sortie d’un troisième opus. Le groupe bruxellois formés de 5 amis d’enfance, nous offre avec ce titre une balade minimaliste et épurée à la douceur trempée de beats groovy teintée de soul. C’est dans une maison en bois perdue au milieu des dunes au sud de la capitale belge que Great Mountain Fire a posé les fondations de MOVEMENTS, leur album à venir. Ils ont continué à travailler les morceaux de leur sous-sol de 15m2 du centre de Bruxelles et cet aller et venue entre la ville et la campagne forge le caractère nomade à la fois relaxant et complexe en ingéniosités sonores dont les sonorités peuvent parfois rappeler Parcels. On se laisse porter par les riffs de guitare éthérés et le synthé vintage en attendant la sortie de MOVEMENTS en novembre prochain.
Renaud – Corona Song
Gros tatouage de Jésus en haut du dos, quelques notes de guitares et cette voix reconnaissable à jamais, oui Renaud est de retour ! Le Phénix et sa bande dézingue tout sur son passage : « les chinois qui bouffent du chien, du pangolin », « ces salauds qui ferment mes bistrots », « j’ai aussi des anti-cons, il faut dire qu’en France, ils sont légions ! » ou encore « Donald Trump et sa connerie ». Mister Renard frappe là où ça fait mal mais défend le « brave Dr Raoult ». Le clip réalisé près de l’Isle sur la Sorgue chez des amis, nous plonge dans l’univers du western spaghettis où les musiciens dégainent leurs guitares comme des fusils derrières leurs masques rouges de cowboy qui ne recouvrent pas tout le temps le nez…
Non, disons-le franchement, c’est tout simplement affligeant. Si la réalisation plaira peut-être aux purs fans, l’auteur de Mistral Gagnant a bien malheureusement perdu de sa voix, de son tranchant et semble totalement dépasser par le monde actuel, notamment par ses propos tellement clichés sur les chinois ou encore quand il porte un fusil de chasse pour représenter l’américain. Ridicule. Cette Corona Song qui est un hommage aux soignants est à mettre aux oubliettes. Connard de virus.