Les clips de la semaine #49

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 49.

Fils Cara – ❍ NEW YORK TIMES

Ce vendredi, Fils Cara a enfin dévoilé Fictions, son second EP qui dévoile un peu plus la musique d’un artiste qu’on voit bien devenir majeur. Deux jours avant, il nous offrait cette version live de New York Times, morceau puissant qu’il jouait déjà en live depuis un moment. Comme toujours, c’est une expérience différente, en piano voix qui met fils au pluriel puisqu’il est toujours accompagné de son frère Francis. Ici, l’émotion est plus pure, elle permet de souligner non seulement la puissance des mots mais aussi toute la subtilité d’une prod qui se retrouve épurée jusqu’à l’os. Toujours la chaine autour du coup et habillé de son désormais légendaire col roulé, Fils Cara se dévoile, se met à nu et nous transporte avec lui. On le répète, on a pas fini d’entendre parler du petit prodige de Microqlima, on vous donne rendez vous rapidement pour vous dire tout l’amour qu’on porte à Fictions.

C’est Karma – FIST FIGHT

On l’a sans doute déjà dit, le talent n’attend pas le nombre des années. L’adage se confirme une nouvelle fois avec C’est Karma.Bien aidée par une voix affirmée et puissante, la jeune femme de seulement 18 ans débarque cette semaine avec Fist Fight,nouvel extrait d’un EP à paraitre en novembre.
Ici, la jeune luxembourgeoise, pleine d’influence bien digérée nous offre sa vision d’une pop indé : personnelle, à la fois synthétique et humaine, entêtante et addictive. La vidéo de Shade Cumini qui accompagne le titre, alterne entre intérieur et extérieur, entre liberté et enfermement, mettant dans les deux cas les corps et la dans en avant. C’est à la fois simple et évident, porté par des superbes lumières et un sens esthétique précis. On en redemande.

J.E Sunde – Love Gone to Seed

Il y a des artistes avec lesquels on sent une connexion directe, comme des fils invisibles qui nous relient à eux avec tendresse. Cette sensation, on l’a eu tout de suite à l’écoute de Love Gone to Seed, nouvelle pépite hors du temps de J.E Sunde. Un morceau à la fois doux et sincère, qui parle de la fin d’une relation, du moment ou chacun doit suivre sa route même si l’un des deux tente désespérément de s’attacher à l’autre, le tout sur une composition qui créé une bulle dans laquelle on se love confortablement pour se laisser bercer par la voix proche de la soul de l’américain. Visuellement, le garçon nous offre un clip teinté de nostalgie, parfois de psychédélisme, ou les couleurs mouvent et les paroles apparaissent. Un vrai joli moment musical qu’on se repasse encore et encore avec plaisir.

Plants and Animals – Le Queens

Si vous suivez nos aventures, vous savez donc l’amour total que l’on porte aux artistes québecois. Parmi eux, Plants and Animals tient une place toute particulière. Bien avant que le site existe, on portait déjà un amour total à la musique de ces garçons et c’est avec un bonheur non dissimulé qu’on voit leur retour arriver. Celui ci est acté pour le 23 octobre, jour de sortie de The Jungle, leur cinquième album. Ils le dévoilent un peu plus cette semaine avec Le Queens, morceau qui navigue entre le français et l’anglais et dans lequel ils sont accompagnés de Adèle Trottier-Rivard. Langoureux et presque moite, ce nouveau morceau offre une facette plus calme et tendre des québecois, bercé par un étrange son de kazoo à la fois discret et inratable. Inspiré d’une soirée dans le queens, la vidéo qui l’accompagne oscille entre noir et blanc et couleur, entre quotidien et surréalisme et se termine par un dialogue à la fois étrange et hilarant sur la puissance de la musique, sa mélancolie et le rapport au souvenir.

Jäde – Diddy

La polyvalence de Jäde ne cesse d’impressionner. Et pourtant son premier projet était déjà plus que riche musicalement. Ce qu’elle confirme avec un nouveau titre Diddy. Comme à son habitude, elle oscille entre des rythmiques trap et un flow r’n’b pour parler aux auditeurs des relations conjugales, à sa manière. Un mélange savoureux de douceur et d’égo-trip. Le clip l’accompagnant est, comme l’artiste en a l’habitude, très soigné. Les lumières et le montage viennent compléter l’ambiance vintage se dégageant du visuel. Comme le prouve le style de l’artiste et la voiture à côté de laquelle elle pose dès le premier plan qui plonge les spectateurs dans les nineties. C’est posé dans le coffre de cette voiture stationné sur un parking qu’elle se posera pour contempler le ciel avec celui qui s’apparente être son crush, voir plus. Ces plans de love sont couplés de plans ou l’artiste se retrouve seul dans les rues de sa ville. Mais comme tout histoire d’amour, il s’avère que c’est plus compliqué que cela, et l’homme avec qui elle était disparaît pour ne laisser plus que Jäde à l’écran. Un clip qui plonge directement dans l’esthétique aussi bien visuel que musicale de l’artiste et qui donne un très bon avant goût d’un futur plus que prometteur.

Lombre – Espoir Noir

À l’orée de la sortie de son EP, Lombre nous dévoile un nouveau clip pour Espoir Noir. On y retrouve son style caractéristique, à base de textes ciselés, entre ténèbres et lumière, et son instrumentalisation électronique qui en met plein les oreilles. Ici, il met à l’image un jeune homme, que l’on comprend danseur, qui se blesse et qui va lentement s’en remettre jusqu’à pouvoir danser à nouveau. Une belle métaphore, que l’on pourrait transposer au monde qui nous entoure ou aux rêves que l’on porte et qui sont parfois mis à mal. Par son message, « l’espoir n’est pas mort, la lumière brille encore », il nous invite à reconsidérer ce que l’on a laissé tomber, par facilité, par paresse ou par confort. Pour la petite histoire, les images sont inspirés par une histoire vraie, vécue par les protagonistes qui sont présentés. Rendez-vous la semaine prochaine pour la sortie de l’EP !

Memphis Depay – 2 Corinthians 5:7

Si vous suivez l’actualité footballistique, nous n’aurons pas besoin de vous présenter Memphis Depay. L’homme joue pour l’Olympique Lyonnais le jour, et poursuit une deuxième carrière, de rappeur cette fois, une fois la nuit tombée. Après la sortie de plusieurs singles, le Néerlandais qui n’a rien à envier au flow des meilleurs rappeurs Américains se dirige vers la production d’un premier album dont on est impatients d’entendre les sons. Ponctué par des « Wesh« , son texte aborde le football, les médias, en incitant à une prise de conscience de globale afin d’amener l’humanité vers de meilleurs auspices. Il finit même son morceau en Français, ceci afin de nous montrer sa capacité à flamber dans toutes les langues. Bref, on attend la suite.

Dead Myth – Witty Faces

Tout commence par une banale sortie entre scouts, en pleine nature. Banale, jusqu’à ce que le trio d’explorateurs fasse la rencontre de personnages loufoques…

Dans leur dernier clip Witty FacesDead Myth, nous embarque dans une aventure riche en sensations. Des sensations que l’on retrouve dans leur premier Ep #1, dont on vous avait déjà parlé en juin dernier. Idéal pour terminer l’été en beauté !

LISE OUT – Seule dans ma fête

Si la rentrée vous déprime avec les cohortes d’écoliers qui envahissent les trottoirs, les transports en commun qui se remplissent et les récits de vacances de vos collègues qui vous exaspèrent, créez, comme Lise, une bulle autour de vous. 
Seule dans ma fête se présente dans toute sa simplicité et dans toute son évidence. 
La composition musicale, minimaliste, accompagne une ligne chantée proche d’une ritournelle. La texture et les intonations de la voix renforce ce côté enfantin. Le décor est constitué de peu de choses : un fond blanc, deux ballons et quelques pastilles colorées. 
Sous la caméra de Christian Kappe (Rubin et le Paradoxe) l’imagination fait le reste. L’utilisation d’une boucle vidéo appuie une construction récursive comme dans un tour de magie.
On retrouve alors notre esprit d’enfant, celui qui adore écouter mille fois la même histoire sans se lasser. Tout devient sourires et confettis et ainsi la fête apparaît moins solitaire. 
Merci à My Single Lise de nous avoir offert cette parenthèse enchantée.

Sahara – Gris Climatique

Sur des images vidéo – low-fi et bruitées à dessein – de l’artiste Kenaim Al-Shatti, Sahara aborde le thème de l’écologie et l’impact de notre civilisation sur la terre. Ce gris climatique est la couleur du ciel en Amazonie au-dessus des forêts qui brûlent. « L’homme qui lisait des romans d’amour » présent dans les paroles fait référence à l’écrivain chilien engagé Luis Sepúlveda qui nous a quitté au printemps dernier, victime du Covid.
Fidèle à la ligne musicale du groupe, un son psyché/new wave tel celui du King Crimson de l’époque Discipline, rythme les images. La basse tournoyante et vrombissante accentue une ambiance lourde et anxiogène qui n’est apaisée que lors d’un seul moment court où la musique devient aérienne.  
À noter que pour ce titre Blandine a confié le micro à Jérémy qui chante pour la première fois en lead. Et c’est une réussite. Gris Climatique est un extrait de « It’s only Talk » premier volume d’un triptyque à paraître en cassettes audio chez Le Gospel à partir du 30 septembre.

TOUKAN TOUKÄNKonowoulen

Devons-nous encore vous les présenter ? TOUKAN TOUKÄN, ce duo qui nous a fait danser et crier pendant le confinement grâce à leur titre Take Control revient cette semaine avec un nouveau clip. Réalisé par Geoffroy Virgery, c’est très loin de chez nous que nous retrouvons le duo avec leur titre Konowoulen issu de l’EP Le Merveilleux Voyage de Toukan Toukän. TOUKAN TOUKÄN nous embarquent dans un tout autre univers. A travers ce clip, nous nous retrouvons dans le futur, un futur proche, où le duo observe la destruction de notre planète et ce qu’il en reste. Entre sécheresse et reste de notre passage sur terre, le clip de TOUKAN TOUKÄN nous interroge sur un sujet d’actualité.

Dana Gavanski – I Talk to the Wind

Dana Gavanski offre cette semaine une vidéo au titre I Talk to the Wind, reprise du groupe de prog rock américain King Crimson.La musicienne serbo-canadienne confie que ce morceau, qui figure sur leur mythique album In the Court of the Crimson King sorti en 1969, (l’un des premiers disques qu’elle ait jamais acheté) a beaucoup compté pour elle. La reprise figure sur son EP fraichement sorti : Wind Songs, composé de 5 reprises sur le thème du vent, dont nous recommandons fortement l’écoute. La vidéo nous transporte au gré du vent donc, et au gré des dessins aux pastels de l’artiste Gaia Alari, qui a réalisé image par image, une animation poétique, à la fois profonde et légère, qui accompagne à merveille ce morceau aérien…

La Récré – Banger

Parce que la scène Jazz Française n’est pas en reste, on vous présente en ce dimanche le nouveau single de La Récré: Banger. Extrait d’un nouvel EP à paraître en Octobre, on retrouve là un jazz ciselé et cinématographique portant des mélodies virevoletantes et chaloupées, qui nous font un peu penser à Calibro 35. Pas de fioritures niveau vidéo, on trouve les musiciens en session au Mastoïd Studio, pour cette masterclass accompagnée de cuivres. Cette association entre Émile Sornin et Cédric Laban s’annonce prometteuse et on attend avec impatience la suite de leurs aventures. Vous pouvez d’ores et déjà retrouver leur vidéo précédente L’An 2000, un peu plus planante et qui permet d’avoir une idée plus précise de ce qui nous attend pour la suite…

Debate Club – Feeling Good

On a beau se le dire, on ne finira jamais réellement de parler de nos amis d’outre atlantique, c’est avec un grand plaisir qu’on retrouve Debate Club avec à l’image un de nos morceaux préféré de leur album Phosphorescent. C’est un ensemble d’images qui se suivent, on retrouve des séries américaines, des films, des memes. Il est assez difficile de comprendre le sens de toute cette orchestration mais l’enchainement habille parfaitement les guitares saillantes du morceau. On vous laisse donc vous faire propre compréhension d’une vidéo qui part dans tous les sens, ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on retrouve notre cher Kanye West en miniature du clip car c’est peut être la personne la moins compréhensible de nos jours, un petit clin d’oeil bien placé à la megastar du rap mondial.

Kevin Morby – Campfire

Il nous avait manqué ce cher Kevin, on le retrouve enfin avec un titre annonciateur de son prochain album Sundowner qui sortira en Octobre prochain. C’est dans un décor naturel magnifique que nous rejoignons l’artiste, guitare à la main il se balade et nous chante les affres d’un feu de camp au travers d’une âme. Le morceau s’offre un entracte qui est marquée à l’image par le face à face entre Kevin Morby et sa compagne. S’en suivent de magnifiques plans dans la nature, au volant d’un pick up Ford, et d’un flot de sentiments amoureux. Pour les zicos, pas de panique, aucune guitare n’aura été maltraitée pendant ce tournage, et le jet de guitare que l’on voit n’est pas la chose la plus fantasque, en effet on assiste à une démonstration de nunchakus de la part de l’artiste, et c’est même assez surprenant puisqu’il les maitrise plutôt bien. Autant dire que l’album qui arrive nous réserve son lot de surprise, vivement…

Népal – Sundance

C’est un hommage, une dernière vidéo pour l’ultime projet du rappeur Parisien. On connait très bien les films d’auteurs du festival de films de Sundance, de longs plans contemplatifs sur des personnes normales, il ne se passe rien, la vie est là, dans un quotidien sans artifices. C’est ainsi que la 75ème session collectif du rappeur nous offre ce clip avec la participation de Nekfeu, proche de Népal qui interprète ici le personnage principal du clip, un mec normal, qui partage sa vie entre son travail, les pauses cafés, et les balades avec son chien sur la plage, un quotidien simple, presque ennuyeux mais bien réel « Ma vie c’est un film de Sundance » si proche de ce qu’était Népal, un mec simple et humble au talent incommensurable. Repose en paix.