L’étoile montante du rap québécois nous a consacré un moment au téléphone, pour parler de son premier album sorti le 18 septembre dernier : Personne ne touche le ciel. La Face B vous invite à découvrir cette interview made in Montréal.
La Face B : Est-ce que tu pourrais nous expliquer d’où vient ton intérêt pour le milieu de la musique ? Ecrire a toujours été une évidence pour toi ?
FREDZ : Je n’ai pas grandi dans le milieu de la scène. Du coup, tout ça vient surtout du fait que j’aime beaucoup écouter de la musique. D’où mon intérêt d’en faire. Tout est arrivé un peu par hasard, je me suis dit « on va essayer et on verra si ça fonctionne bien ».
LFB : Comment as-tu réussi à te faire connaître ? Est-ce que cela est venu même avant ta rencontre avec K-Maro ?
FREDZ : Ça s’est fait à la fois avant et après cette rencontre, mais beaucoup plus après. J’ai surtout réussi à me faire connaître grâce au concept « une minute de rap ». J’ai suivi ce concept de petites vidéos d’une minute que je diffusais sur mes réseaux, notamment pendant le confinement. Avant je touchais environs 400/500 auditeurs et après ça je suis monté à peu près à 21 000 vues par mois.
LFB : D’ailleurs, comment cet évènement improbable est arrivé ?
FREDZ : C’était assez improbable en effet. Ça s’est fait sur Instagram, suite à la publication d’un de mes freestyles, il m’a envoyé un message « Je suis de passage avec l’équipe à Montréal ». Je n’avais aucune idée de qui il était, donc je n’étais pas intimidé et je pense que c’était tout à mon avantage.
LFB : Qu’est-ce que cette rencontre a déclenché dans ta carrière ?
FREDZ : J’étais bcp plus affilié à K-Maro au début. Mais ça n’a pas trop changé les choses artistiquement, même s’ils m’ont donné pas mal de conseils sur cette direction. Il a une vision artistique très intéressante, qu’il partage aux artistes du label.
LFB : L’utilisation des réseaux sociaux à l’air de prendre une grande importance dans ta façon de communiquer, c’est vrai ?
FREDZ : Ouais, c’est sûr que c’est un gros panneau publicitaire pour moi. Je ne m’en sers pas pour montrer ma vie, je mets une barrière entre vie privée et mon travail.
Mais mon utilisation des réseaux sociaux est bien la preuve qu’on peut « percer » par ce biais-là !
LFB : Que cherches-tu à partager à travers tes textes ?
FREDZ : En fait je n’ai pas trop pensé au message que j’essaie de véhiculer. C’est plus un message personnel qui ne va pas s’adresser à tout le monde. Quand je dis : « Personne touche le ciel », je veux dire ici que je ne ferai pas de miracle mais que ce que je t’offre est sincère.
LFB : Où as-tu puisé ton inspiration pour cette première mixtape : Personne ne touche le ciel ?
FREDZ : C’est surtout dans mon entourage, voilà pourquoi je dis que c’est personnel. Je tourne leurs histoires et leur vécu à ma façon. Je suis entouré de personnes extraordinaires, ma famille, mes amis, mes relations amoureuses qui m’inspirent beaucoup.
LFB : Comment t’es venue l’idée de mettre deux titres sur une même piste : Sara x concassé et Ola x Fumer ?
FREDZ : C’était pas du tout réfléchi ! La première fois que le concept m’est apparu, j’avais envisagé de faire un album en double pistes. Je trouvais intéressant d’avoir une chanson qui pouvait relier deux histoires. C’est des chansons plus longues à écouter mais ça fait partie de l’univers. C’est vraiment un coup de tête.
LFB : Le fait que de nombreuses instrus commencent en acoustique, est-ce délibéré ? Ou cela dépend-il juste de l’inspiration qui t’habitais au moment de la composition ?
FREDZ : J’aime beaucoup la simplicité dans les chansons. Les mélodies acoustiques, c’est quelque chose que j’ai commencé à apprécier au milieu de l’album. C’est important de commencer du bas pour faire évoluer la track.
LFB : Comment as-tu écris et composé le titre C’est l’été ?
FREDZ : J’avais fait la track bien avant de commencer l’album. Puis il y a eu le mouvement Black Lives Matter et une version du #MeToo qui se sont développés au Québec. J’avais enregistré le refrain bien avant ces mouvements et je n’avais pas pensé à parler vers ces mouvements-là, c’était fait pour être une track légère. Mais en tant que blanc qui utilise cette culture noire pour ma musique, je me suis dit qu’il était logique que j’utilise ma musique comme moyen d’expression pour parler de ces sujets si importants.
LFB : Peux-tu nous dire quels sont tes projets pour la suite ?
FREDZ : Je te dirais que ça part un peu en freestyle là. Pas le freestyle rapé ! *rires*
Je ne sais pas vraiment où je vais. J’ai une session studio la semaine prochaine, ensuite on verra. Je vais sortir des chansons, un album en février certainement. Je vais uniformiser les titres et plusieurs collaborations sont prévues.
C’est difficile pour mes études mais je vais voir pour conjuguer les deux, il faut que je voie le monde et que je vive des trucs pour nourrir mon écriture.