Depuis maintenant presque trois ans, Ramo nous entraine dans ses aventures musicales ou la pop côtoie le monde qui avance, pour le pire et pour le meilleur. Le voilà de retour aujourd’hui avec un nouveau titre, la saison des pluies, qu’il partage pour la première fois avec une autre voix, celle de Loïc Fleury. Et ce nouveau morceau, annonciateur d’un EP à venir pour 2021, est à découvrir en avant première sur La Face B.
Le monde d’après. Cette expression sera sans doute celle qu’on aurait le plus entendu au court de cette année particulièrement étrange . À la fois porteur d’espoir autant que vecteur d’inquiétudes, le monde d’après est un sujet qu’on devrait prendre tous à cœur. Car si demain c’est loin, les actes d’aujourd’hui commencent doucement à faire germer les conséquences de demain. Cette idée au goût doux amer a toujours été une des lignes directrices de la musique de Ramo. Depuis son tout premier titre, le toucan de la jungle urbaine observe, caché en plein jour, et délivre dans des tracks à la fois naïves et poétiques, des petites mises en gardes autant que des aspirations à mieux. Un univers coloré qui dévoile en filigrane tout un tas de convictions bien trempées. Et si la saison des pluies, son nouveau titre ne fera pas exception à la règle, le morceau apporte une évolution notable par rapport au reste de sa discographie : l’apparition d’une voix jumelle, celle de Loïc Ferry, chanteur d’Isaac Delusion.
En effet, pour la toute première fois l’étrange animal au cœur grenadine ouvre ses ailes et les portes de sa maison pour un travail à deux cœurs et quatre mains. Et si parfois dans les collaborations, on sent que l’un où l’autre se taille la part du lion, ce n’est pas le cas sur cette association. On sent dans le titre un véritable jeu de ping pong, un échange nourrissant et créatif qui donne donc ce nouveau titre : La saison des pluies. Ainsi, si Ramo avait toujours fait naviguer sa plume sur les flots d’une musique à l’écriture douce mais souvent direct, il trouve dans son alter-ego une bonne dose d’onirisme qui lui manquait sans doute, tandis que Loïc trouve lui un point d’ancrage dans le réel qu’il cherche à éviter la plupart du temps. Cette combinaison bienheureuse nous transporte alors dans un monde où les images nous assaillent, et ou le message presque politique s’entoure d’une ouate bienvenue et chaleureuse. Musicalement, ces deux grands enfants surfent sur la même vague pop, celle qui cajole nos oreilles à l’aide d’instruments électroniques desquels ils ressortent une chaleur qui nous envahit sans crier gare. Le résultat est sucré juste ce qu’il faut, avec une pincée de poésie et des voix qui se répondent parfaitement. Un dialogue qui nous rappelle que si l’un jour on redeviendra sans doute à nouveaux sauvages, il faut tout faire pour que le futur ne se transforme pas en apocalypse et que l’on puisse se dire en regardant l’horizon que tout ira bien.
Pour accompagner ce titre, Ramo et Loïc Ferry ont confié les clés du clip à Plastic Horse, studio d’animation londonien qu’on avait déjà pu voir à l’oeuvre chez Bleu Toucan ou Futuro Pelo. On suit alors Ramo dans un Paris futuriste dans lequel l’eau s’est fait la malle ( Jean Claude Van Damme aurait-il eu raison ?)et où même la Tour Effeil a plié l’échine . En hoverboard ou à vélo, il traverse se Paris sans vie à la recherche des derniers restes d’une denrée nécessaire devenue joyau rare afin de faire revivre la verdure qui s’assèche lentement, croisant sur sa route tout un tas de jolis clins d’œil à son comparse, ici représenté en ourson, Loïc Fleury. Un vrai petit court métrage au message aussi limpide que celui de La saison des pluies : il faut prendre soin du monde qui nous entoure.