Les clips de la semaine #61

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 61.

Fils CaraSous ma peau

Fils Cara (qu’on ne présente plus) nous dévoile cette semaine le premier clip venant illustrer ses épiques Fictions parues en septembre dernier. Sous ma peau est une invitation à venir se perdre parmi le chaos des visages et plus particulièrement ceux des magnifiques Yoanna Bolzli et Paul-Adrien Bertrand qui nous filent ici le tournis avec leur violente alchimie. Sous l’oeil expert d’Hugo Pillard (ou TRENTE pour les intimes) à la réalisation, on se retrouve nez à nez avec cette relation ardente dans laquelle la tension et la tendresse dansent un tango fusionnel, rythmé par ce refrain qui ne quitte plus nos oreilles depuis sa sortie. Le temps de quatre minutes, Fils Cara nous incite à lâcher prise en faisant flirter le doute avec l’évidence : pourquoi (et surtout comment) lutter quand l’autre semble lire en nous comme dans un livre ouvert ? Une question vieille comme le monde, mais cette tentative de réponse en musique et en vidéo est tout de même rafraîchissante. 

TRENTE ∞ JAMAIS VOULU

On vous parlait au dessus de Trente, alors on s’est dit qu’il était nécessaire de continuer à vous parler de lui. Si vous nous suivez un peu, vous êtes sans doute au courant de l’affection et de l’admiration qu’on porte à Hugo. Celle-ci se trouve encore plus renforcée avec la sortie cette semaine de Novembre, dans lequel on retrouve Jamais Voulu.
Dans un morceau à la structure plus pop, et à la mélancolie bien automnale, Trente nous raconte, entre lettre ouverte et constat d’échec, une histoire qui vit et qui se termine, hantée par les souvenirs d’une vie passée qui prennent trop de place pour être effacés. On sent ici une sorte de masochisme sentimental, comme le besoin de détruire pour expliquer la peine qu’il peut vivre.

Passant aussi derrière la caméra, Trente transforme Ian Caulfield en sorte de double cinématographique à son personnage sonore. Entre dérive alcoolisée, colère qui explose et tristesse qui détruit tout, Trente colle au plus près des sentiments qu’il raconte s’offrant même le plaisir d’une apparition fantomatique lors d’un solo de guitare bien senti. C’est à la fois beau et triste, ça prend au tripes et ça fend le coeur. C’est Trente dans ce qu’il fait de mieux.

Murman Tsuladze – Au soleil, je ne veux plus me marier / აღარ მინდა მე ცოლი

La musique est un langage universel. Si il fallait une preuve irréfutable de cette maxime en 2020, Au soleil, je ne veux plus me marier de Murman Tsuladze serait sans aucun doute le titre qu’on prendrait en exemple. Parce que même si on ne comprend rien au géorgien, la mélancolie et la tristesse qui se dégage de ce titre seront palpables par toute personne qui y prêtera attention. Entre un chant presque désespéré et une lente complainte qui nous crève le cœur, le morceau n’a pas besoin de mots pour se faire comprendre et c’est ce qui fait toute la beauté de la musique du trio.

Visuellement, c’est tout de même un autre délire que Murman nous propose, avec une plongée dans un certains exotisme, celui d’une Europe de l’Est à l’architecture grandiloquente et hors du temps, où la modernité et le passé se confondent. On retrouve ainsi l’esthétique très forte du groupe, entre le tapis volant toujours présent, les looks bien sentis et une passion même plus masquée pour les lunettes de soleil hyper classe. Ici Murman est le boss et il nous le fait comprendre, la vie semble belle alors en effet pourquoi vouloir se marier ? Tant qu’on a la poésie et les amis, tout va bien.

La Battue – Get Set, Go !

Il y a des retours qui font plus plaisir que d’autres et celui de La Battue fait clairement parti de cette catégorie. Le supergroupe le plus cool de l’ouest de la France ne nous avait pas donné de nouvelles depuis Xmas, il y a presque un an, les voilà de retour cette semaine avec Get Set, Go ! premier titre qui annonce un nouvel EP prévu pour février.
Pas de surprises, on retrouve avec ce nouveau morceau la formule qui leur a permis de se faire une place dans nos cœurs : une pop hybride et mouvante, ou les ambitions rythmiques s’assemblent à merveille avec la douceur des voix.

Pour illustrer ce titre, le groupe fait preuve d’une bonne part d’humour puisqu’ils nous offrent ni plus ni moins qu’un speed dating canin sous la caméra de Sylvain La Rosa. De la préparation, au rendez vous en passant par le coup de foudre total donnant lieu à une histoire d’amour ou les pattes se frôlent au soleil couchant, l’histoire prend tous les stéréotypes des comédies romantiques pour nous offrir un moment à la fois drôle et poétique. Touchant et bien vu.

Catastrophe – Le Grand Vide

Vous commencez sans doute à avoir l’habitude qu’on vous parle du phénomène Catastrophe. Les 6 couleurs de la tribu vous invitent à un dernier voyage pour finir la mise en image de leur superbe album Gong! par ce quatrième épisode de la mini série du même nom. Après Danse tes Morts, Gromit, Les Méridiens, c’est au tour du morceau Le Grand Vide de subir le même traitement. Toujours dans ce champs qui a servi de décor à l’ensemble des montages, il aborde le thème de l’ennui par cette parabole du vide qui nous guette tous à un moment ou un autre de nos vies. Une belle apologie du ralentissement dans ce qui est selon nous (et bien sûr c’est hautement subjectif) le meilleur morceau de ce disque. Porté par un thème de batterie déjà iconique et sublimé par des harmonies aériennes, il s’envole à l’image de l’Everyroad de Parcels et c’est avec plaisir qu’on suit les membres du groupe dévaler la colline tout en se laissant porter par les notes du clavier qui s’évanouissent peu à peu. Gong!, vraiment l’une des plus belles choses que 2020 aura enfantées.

Indochine feat. Christine and the Queens3SEX 

On avait pas vu venir un certain nombre de choses en 2020, et cette collaboration inédite en fait largement partie. Sauf que cette fois-ci, le choc est agréable. Tout a commencé en avril dernier quand Nicola Sirkis a passé un coup de fil confiné à Christine and the Queens afin de lui proposer de revisiter ensemble 3e sexe, titre incontournable d’Indochine, dans le cadre de la sortie de leur compilation Singles Collection (1981-2001) en décembre. C’est avec grande joie qu’elle a accepté de reprendre le morceau à ses côtés, et c’est désormais chose faite : les deux nouveaux acolytes se donnent la réplique dans ce superbe clip minimaliste en noir et blanc. En plus d’être réussie, la nouvelle version de cette chanson nous rappelle à quel point sa thématique est toujours importante et surtout toujours d’actualité, peut-être même encore plus aujourd’hui qu’en 1985. 3SEX est une belle surprise intemporelle qui nous rappelle que l’expression de notre genre nous appartient. 

Werco – Bénéfice

Le strasbourgeois Werco continue de faire évoluer son rap en livrant un nouveau titre, accompagné d’un visuel, Bénéfice. Ambitieux, il l’est et cela se ressent dans sa manière de rapper. Et aussi dans ce clip. On le voit arpenter les rues de sa ville sur un scooter, sac de grand couturier à la main ou encore entouré de billets, un mode de vie auquel il aspire visiblement. Un clip qui s’approche des standards raps actuels, auquel le rappeur vient ajouter sa patte de rookies. Ce qui montre qu’il connaît le milieu dans lequel il évolue, ce qui ne peut être qu’un atout pour le jeune artiste. S’il arrive à se diversifier de la masse d’artistes qui pop constamment, Werco peut clairement faire parler de lui.

Yolande Bashing – Le Chat

Revoilà la pop colorée des Lillois de Yolande Bashing. Avec un deuxième extrait d’un futur nouvel EP, il nous parle de félins, et plus précisément de leur mise à mort. Dans son style caractéristique, fait de groove savamment désorganisé et de pop de synthèse, Le Chat nous emporte dans un tourbillon de couleurs sur lequel on s’imagine très bien danser comme si personne ne regardait. Les protégés du label Bruit Blanc poursuivent leur évolution vers un travail plus basé sur les mélodies entêtantes et ça leur va très bien. Côté image, on découvre Baptiste, leader de la formation, séduit par un mystérieux personnage qu’il s’efforcera de rejoindre par tous les moyens. Le jeu en vaudra-t-il la chandelle ? Vous le découvrirez en regardant le clip ! De notre côté, on a déjà succombé à la frénésie hypnotique et après Delhi, c’est un nouveau succès pour le duo.

Nuha Ruby Ra – Sparky

Les sorties de Nuha Ruby Ra sont étranges et intrigantes. Sur Sparky, la musicienne londonienne libère ses démons et nous ensorcelle en s’adressant directement à nous comme un.e amant.e, tour à tour charmeuse ou dominatrice. L’artiste affranchie parle de sexe sur des beats et des synth éthérés qui se transforment par moment en chaos punk électrique. La vidéo réalisée par Potty Mouth Chaz (Charlie Ratcliffe), Darling Baby Jay et Nuha Ruby Ra rappelle le film japonais dément House (Nobuhiko Ôbayashi, 1977), ou un Jodorowsky avec l’esprit punk glitch qui s’ajoute ici. Sexy et libéré, Sparky est le troisième single de l’EP How to Move, qui sortira le 5 mars sur Brace Yourself Records. On a hâte de le découvrir !

Rudy Ehrhart – Le loup des steppes

Inspiré du roman éponyme de Hermann Hesse relatant les tiraillements du protagoniste entre envies d’ermites et sa nouvelle passion amoureuse, Rudy Ehrhart revient avec un single toujours aussi coloré et dansant. Produit par WORK X, les sonorités pop ultra entraînantes sont illustrées par un clip signé Rudy Uzan. Alternant plans ensoleillés au bord des falaises dans son moi sauvage et solitaire, puis plans romantiques en charmante compagnie dans les rues de Paris, on se prend saisi d’une douce nostalgie de romance adulescente. On ne peut s’empêcher de penser à un jeune Julien Doré (et pas qu’à cause des bouclettes blondes) la profondeur en plus. Sans aucun doute que ce single évoquera un étrange sentiment à chacun d’entre nous en cette période de confinement tellement il respire la liberté et la chaleur des contacts humains. Cela le transforme en un délicieux bonbon mélancolique qui donne envie d’y retourner en boucle. Avec ce single romantique, entraînant, et poétique, la pop française a décidément de beaux talents pour la représenter.

Andy Luidje – Instagram

Depuis quelques années, Instagram et les autres réseaux sociaux font partie intégrante de la vie en société. Un virage numérique qui a changé beaucoup de choses dans le lifestyle de tout un chacun. Et même s’ils apportent une innovation et un confort pour certains, les réseaux sociaux peuvent aussi causer des angoisses, ou même des complexes, sujets que Andy Luidje a décidé de traiter dans son dernier visuel réalisé par You’re So Cool. On l’y voit accompagné d’une jeune femme se focaliser sur leurs téléphones pour transmettre une vision de leur vies parfaite. A force de s’essayer de livrer des publications ou storys minutieusement calibrées pour leurs followers, on les voit peu communiquer ensemble mais on les voit surtout peu sourire. Comme s’ils ne prenaient plus le temps de vivre dans le monde réel. Un dictat de la beauté imposé par les réseaux sociaux et leurs innombrables filtres qui parasitent les pensées de l’artiste qui se demande s’il est assez bien aux yeux du monde. Une course au like, mais à quel prix ? 

Arlo Parks – Caroline

À partir de la dispute d’un couple dont elle est témoin dans un bus londonien, Arlo Parks crée Caroline, un morceau mélancolique et poétique à la douceur à fleur de peau. La vidéo accompagnée des paroles décrit la scène dont les mots « Caroline, I swear to god I tried I swear to god I tried » (« Caroline, Je te jure que j’ai essayé,  Je te jure que j’ai essayé ») reviennent comme un refrain intime et déchirant. La jeune musicienne et poète de 19 ans dit du morceau : « [Caroline] est une recherche sur comment quelque chose remplie de passion saine à un moment peut se dissoudre en un instant. » Le morceau est l’un.e des « vignettes et portraits intimes » qui composeront son premier album Collapsed Sunbeams. Très anticipé outre Manche celui est prévu pour le 29 janvier 2021.

The Psychotic Monks – Isolation

Afin d’annoncer leur nouvel album Private Meaning First, The Psychotic Monks reviennent en force avec un premier titre nommé sobrement Isolation. Visiblement les moines tarés ont mal vécu leur premier confinement puisque le clip ressemble à un court métrage de Slipknot sous acide. Un savant mélange de liquides à la provenance obscure, visages torturés, fourmi perdue dans l’immensité du monde et concerts à l’allure de messe satanique, le tout sous filtres colorés ultras saturés. C’est aussi dérangeant que captivant. Une puissance rare en totale résonnance avec la force de leur musique. Ils n’ont rien perdus de leurs riffs ultra intenses qui subliment une voix désespérée. Le son de The Psychotic Monks pourrait se résumer en une lumière noire qui nous transperce de part en part pour nous infliger un désespoir intense. Et on en redemande.

Misty Coast – Do you Still Remember Me?

Le groupe de psych pop norvégien Misty Coast sort cette semaine Do you Still Remember Me?, une ballade douce et planante à la nostalgie rêveuse. La chanteuse regarde par la fenêtre et se demande si l’on se souvient d’elle : « Gazing through the bedroom window / Want to go across the sea / With all your memories in your pocket / Do you still remember me?”. Comme un rêve éveillé, un désir de s’évader pour retrouver une personne/ des bonheurs (?) du passé. Pour leur vidéo, Richard Myklebust et Lynn Frøkedal se sont filmés lors d’une balade dans un parc par une belle journée d’automne. C’est léger, le soleil brille et l’on se laisse porter par ce doux mélange de mélancolie et d’euphorie. Do you Still Remember Me? est le second single de When I Fall From the Sky, l’album qui succèdera à leur magnifique Melodaze (2019).

Zed Yun Pavarotti – De larmes

C’est accompagné par Charles Leroy que Zed Yun Pavarotti a pris les reines de la réalisation de son propre clip. Pas étonnant quand on connaît l’amour de l’esthétique et des choses bien faites propres à l’artiste. Sur De larmes, le ciel est bleu, nuageux mais un rayon de soleil vient transpercer les légers nuages surplombant cette mer et cette plage sur laquelle se trouve Zed Yun Pavarotti et deux guitaristes. Face à eux, une femme à peine réelle semble s’approcher. Imperturbable, elle passe devant eux sans même leur adresser un regard, quelques mètres plus loin, elle se dirige vers la droite, enlève ses vêtements et s’engouffre dans le flot maritime avec une quiétude aussi glaçante que la température de l’eau en cette période. Un clip qui, comme souvent avec la musique de Zed Yun Pavarotti laisse une part importante à l’imagination de son public. 

SebastiAn – Movement

Excellente nouvelle pour les nuits parisiennes qui tardent à revenir, la légende de l’éléctro SebastiAn décide de produire un clip pour Movement issu de son album Thirst, histoire de nous rappeler qu’en ce moment on peut pas en avoir beaucoup. Pour danser solo dans nos salons, un crescendo d’intensité sur une voix vaporeuse trip hop, des basses qui deviennent de plus obsédantes avant de partir en break down bien nerveux. On suit une jeune femme dans son immeuble jusqu’à sa laverie où elle se refuge pour un trip égocentrique puis torturé. Blindé de références à ses précédents albums, les images rappellent les pochettes iconiques du DJ. Elle s’embrasse passionnément dans le miroir à la manière de Total, avant de briser son image dans un excès de rage tel Thirst. La sortie du clip à une telle époque n’est clairement pas anodine, l’artiste est sans nul doute bien inspiré par la santé mentale générale actuelle. Nos pétages de plomb en quarantaine n’ont jamais été aussi bien représentés.

7 Jaws – Ca m’régale

Le projet Dalton à peine dehors que le clip de Ca m’régale est déjà disponible. Assez à l’aise sur divers styles musicaux, 7 Jaws surprend avec ce dernier titre catchy et électro. L’instrumentale n’a rien à avoir avec ce qu’il se fait dans le rap ou même avec ce que l’artiste a l’habitude de proposer. Et pourtant, il livre dessus un flow maîtrisé et cohérent avec l’ambiance du morceau. Une cohérence que l’on retrouve aussi dans le visuel qui imite la vision thermique que l’on peut retrouver sur certaines caméras. Ce qui permet d’uniquement se concentrer sur la multitude de protagonistes présents sur ce qui ressemble à un terrain vague. La musique les ambiance comme en témoigne leurs hochements de têtes constant. Un morceau qui fera son effet en live, il n’y a plus qu’à attendre pour l’expérimenter…

Carpenter Brut – FAB TOOL feat David Eugene Edwards

Une claque. La beauté du dernier titre de Carpenter Brut justifie en lui-même un clip dantesque, où la vidéo n’est pas seulement un support mais une partie intégrante de l’œuvre artistique. Ils peuvent vivre l’un sans l’autre, mais ensemble ils sont prodigieux. Bien éloigné de son univers 80’s habituel, Carpenter Brut signe un titre exceptionnellement puissant aux connotations tribales et post apocalyptiques. Une ouverture musicale inspirée de chants amérindiens illustre une route au beau milieu d’un désert brulant. Très vite on est assommés d’images apocalyptiques et mystiques dont les significations sont innombrables. A cette vision jaune cramée est succédé un bleu désespoir afin d’illustrer des villes qui nous sont familières… Au fur et à mesure que les cadavres s’alignent le long de cette route, la musique s’envole, se modernise, un élan de grâce qui nous scotch littéralement à notre écran. Récit de destruction par des puissances divines, illustration d’un au-delà mystique, cauchemar dont on ne peut s’évader… Seule vie qui subsiste : les parasites, les nuisibles, ceux qu’on hait et qu’on écrase. Chacun appréhendera à sa manière la puissance du message. Mais beaucoup n’en ressortiront pas indemnes.

Slim & The Beast – Left Behind

Voilà un morceau pour nous rappeler que nos amitiés, nos amours, nos relations en général ne sont pas quelque chose d’acquis et qu’il faut entretenir chaque jour un peu, ce lien qui nous unit. C’est avec le clip de Left Behind que les membres de Slim & The Beast nous livrent une partition colorée aux teintes amicales et qui nous rappelle l’importance de l’instant présent, ici et là avec nos proches. Le clip suit la création de l’illustration de la cover du morceau et ce n’est autre qu’Aaron, un des membres du groupe qui nous présente ses talents d’illustrateurs. C’est donc un morceau et un clip à déguster entre amis si possible au creux des couleurs et du temps qui passe.

Dombrance – BIDEN feat. Adrien Soleiman

Enfin ! Donald Trump ne sera plus président des Etats-Unis en Janvier prochain, un moment tant espéré et que l’on doit à l’élection loin d’être simple de Joe Biden, le candidat démocrate.
Pour l’occasion l’excellent Dombrance accompagné d’Adrien Soleiman nous ont concocté un morceau et un clip à l’image de ce que sont ces très chers Etats-Unis, pays de la démesure porté par une législation pro armes, un gouvernement qui minimise le virus du coronavirus et qui voit s’affronter les reliquats d’un racisme d’état face à l’important mouvement Black Lives Matter. C’est dans ce décor et ce constat effarant que notre cher Joe Biden prendra place à la maison blanche, espérons que ses choix seront plus glorieux et intelligents que ce cher Donald, en attendant, profitons sans mesures du morceau et de son saxophone endiablé.

WILD FOX – UNDER ROD’S MIND

Imaginez un repas en tête à tête dans un parking, une nappe rustique, un chandelier, une théière et des boulettes de viandes. Ce n’est autre que le décor du nouveau clip de Wild Fox, Under Rod’s Mind. Deux protagonistes, des regards perçants, et menaçants et un repas qui voit deux personnalités s’affronter. Alors qu’un mange normalement, l’autre mange avec ses doigts, se sert en en foutant partout, et ne lâche pas du regard son acolyte.
Et puis d’un coup, tout deux se lèvent prêts à en découdre, c’est là qu’une personnalité prend le pas sur l’autre et envoie tout valser dans une rage indescriptible, la table, les chaises et tout ce décor.
Un repas tendu dont on se fait le témoin, tout cela pour un morceau post punk Garage génial qui annonce la sortie le 29 Janvier prochain de l’EP du groupe Night as come, autant dire qu’on a hâte d’en voir plus.

LaFrange – Stockholm

Petite pause douceur avec LaFrange. Quelques semaines seulement après nous avoir offert The Days, la jeune musicienne qui porte sur le front est de retour avec Stokholm, nouvel extrait d’un EP à venir l’année prochaine.
Une nouvelle fois, elle nous convie dans un univers à la fois poétique et autobiographique, toujours accompagné de sa guitare bleue. Une simplicité de surface qui permet au morceau de laisser plus d’espace à sa voix et son interprétation. Un morceau d’amour contrarié, de besoin de liberté et aussi un joli retour vers le passé puisque le morceau a été écrit alors qu’elle n’avait que 15 ans. Comme quoi le talent n’attend pas le nombre des années.

Confinement oblige, ce n’est pas à Stockholm mais en Côte d’Armor que LaFrange nous emmène avec sa réalisatrice Horty Piquante. Pour l’occasion elle a sorti de sa garde robe un panel de couleurs qui rappellent fortement l’automne et nous entraine avec elle dans une nouvelle promenade, cette fois-ci en bord de mer. Douceur, romantisme et un brin de mélancolie, tous les éléments sont réunis pour qu’on tombe à nouveau sous le charme de LaFrange.

Laure Briard – Eu Voo

Laure Briard et le Brésil : Acte 2. Deux ans après s’être associée avec le groupe Boogarins, la Française récidive et revient avec Eu Voo, premier extrait d’un EP du même nom prévu pour l’année prochaine. On retrouve ici le côté solaire et très pop de l’artiste signée chez Midnight Special Records, aux accents moins psychédéliques que leur précédente collaboration. Ici Laure Briard nous raconte, cette envie, ce besoin, d’aller de l’avant, de laisser derrière soi les problèmes et la tristesse pour trouver un nouveau terrain de jeu, un nouvel endroit pour se reconstruire.

Cette idée se traduit aussi à travers le clip réalisé par Norma, puisqu’on y retrouve Laure Briard en plein milieu du désert Espagnol, s’affairant à la création d’ailes magiques afin de s’envoler de l’autre côté de l’atlantique. Une esthétique à la fois DIY et poétique qui colle parfaitement à la toulousaine. Pour le reste de l’aventure, rendez vous en 2021 !

EAU ROUGE – I Know That You Know

Si leur nom semble bien français, c’est pourtant de l’autre côté de la frontière, en Allemagne pour être précis, que l’on vous emmène avec Eau Rouge. Le trio débarque cette semaine avec I Know That You Know, nouveau titre qui annonce la venu d’un second album en pleine préparation. Et cette nouvelle production a tout du petit hit indé entre sa bosse qui groove, ses synthés et sa guitare imparable et son refrain qu’on reprendra facilement en choeur. Malgré cette forme enjouée, Eau Rouge traite ici des doutes d’une génération bercée par des messages contradictoires, des idées diffusées qui pourtant ne se réalisent jamais.

Pour accompagner leur titre, le trio nous offre un clip aux références bien 90’s, entre incrustations des paroles, textures baveuses et couleurs bien flashs. Un petit plaisir rétro qui nous ramène à une époque qu’on adore.

YELLE – Vue d’en face

L’année se termine et dans nos esprits apparaissent déjà les albums qui auront fait 2020. Et parmis les petites merveilles qui nous auront bien aidé pendant cette looooooongue et chaotique année, L’ère du verseau figure en bonne place dans le classement. Il faut dire qu’on en pouvait plus d’attendre le retour de Yelle et qu’elle ne nous a pas déçu.
La voilà de retour cette semaine avec le clip de Vue d’en face. Avec un petit peu de recul, ce morceau pourrait apparaitre comme l’un des hymnes de cette année ponctuée par deux confinements. La vie est-elle vraiment plus belle vue d’en face ? Pas forcément mais on finit toujours par le penser.

Pour ce clip, Yelle s’offre un invité de classe puisqu’elle invite le brillant Nicolas Marry pour une pyjama party en forme de jeu de miroir, avec une chorégraphie absolument parfaite. C’est lumineux, tendre et poétique et ça donne clairement envie de vivre avec eux en observant tout cela depuis nos écrans.

Jérémy Frerot – Un homme

« C’est quoi un homme pour toi ? », le message du nouveau single de Jérémy Frerot s’inscrit parfaitement dans l’actualité.

Comme introduction à son nouvel album, le chanteur nous dévoile ce titre : Un homme. Un single hautement symbolique, puisqu’il y évoque les questionnements qui font partie de sa propre vie, celle d’un jeune papa qui élève son enfant dans une époque troublée et en perpétuelle évolution. Un single émouvant et aux paroles fortes : engagement pour les droits de la femme et confession de ses doutes en tant qu’homme. Un homme fait partie de ces titres de la chanson française qui donnent une nouvelle dynamique à la libération de la parole.

Ce nouvel album s’annonce sensiblement différent du précédent, Matriochka. Jérémy Frerot nous fait découvrir des sonorités plus chaleureuses, des tempos relevés et plus d’immédiateté. Un homme est donc une parfaite transition entre ces deux albums, chacun marquant une époque définie dans la vie du chanteur.

Le clip qui accompagne le single Un homme mêle chorégraphie, acting et mise en scène, le tout d’une manière si naturelle que l’on croirait presque s’immiscer dans le quotidien des comédiens, danseurs et figurants de ce clip.

Matcha x Tando – Seule

“C’est l’heure d’examiner mes pensées », Matcha donne le ton dès les premières notes de ce nouveau titre. Cette semaine, la chanteuse frappe fort avec la sortie du clip de Seule.

Ce titre, c’est un coup de gueule, un exutoire, une façon de surmonter le contexte sanitaire qui nous oppresse depuis un an. Matcha fait le point sur sa situation amoureuse « Concert seule, dîner seule » ou même « Dormir seule ». Difficile d’envisager cette vie de célibataire dans une société qui tend encore à exercer une certaine pression sur les adultes qui ne s’engagent pas dans une relation de couple. Elle explose : « J’entends les couples s’embrouiller », finalement ça ne donne pas toujours très envie de partager sa vie.

Alors la chanteuse encourage à faire des choix, à assumer ses envies. La Covid-19 nous a aussi bien empêché de faire des rencontres, il faut l’avouer. Alors même si le manque d’amour se fait sentir, le message de Seule est clair : tout va bien, tant que l’on mène la vie dont on a envie, en couple ou non ! (Et comme elle le dit sur Instagram : #fuckcovid19)

Le clip, quant à lui, additionne prouesses chorégraphiques, stylistiques, décoratives… et tant d’autres ! Une réalisation à part entière, à contempler sans modération.

La Belle Vie – Orphée

La scène stéphanoise est riche d’artistes au talent indéniable. Nos éloges sont tombés par milliers sur La Face B que ce soit pour Terrenoire, Zed Yun Pavarotti, Fils Cara ou encore La Belle Vie. C’est d’ailleurs les derniers qui retiendront notre attention cette fois-ci. Vendredi, ils ont sorti leur premier EP intitulé Bluettes, première lancée d’un projet au futur prometteur. Pour l’occasion, ils ont sorti un clip pour l’envoûtant Orphée, un titre addictif dont il est difficile de se passer. Ici, la référence est faite au célèbre mythe grec, lequel conte le malheur de deux amours éperdus que rien, excepté la mort, ne pouvait séparer. Des visuels réalisés par Léo Chadoutaud mettent en scène un amour délicat et difficile, où l’un se voit hanté par les réminiscences d’un hier adoré et les regrets d’un passé redouté. Qu’il est difficile d’oublier un idéal perdu, souvenir d’une romance chérie… Mais que serait une existence sans l’amour et les complexités qui s’y rattachent ? Probablement pas grand chose, si ce n’est qu’elle perdrait charme et intérêts.