ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Elle a récemment dévoilé Stockholm, issu de son nouvelle EP prévu pour 2021, LaFrange nous raconte cet après midi les morceaux qui définissent son ADN musical.
Adrianne Lenker – Anything
J’écoutais beaucoup Big Thief ces dernières années, pour ensuite découvrir les albums solos d’Adrianne Lenker que je trouve beaucoup plus intimistes et tout simplement beaux. J’adore ce côté maquettes qui ont l’air d’avoir été prises sur le vif. Anything est le titre qui me ressemble le plus, quand je m’imagine amoureuse ou l’âme en peine, ce sont ces images dépeintes que je vois : moi qui dors dans la voiture pendant que l’autre conduit, et le paysage qui défile, le temps qui se dessine, ce moment de calme et de silence où règne la mélancolie. J’aimerais que mes blessures soient aussi belles que ses chansons.
Fog Lake – Rattlesnake
C’est la première chanson que j’ai découverte de Fog Lake avant de n’écouter que ça les 6 mois qui ont suivi cette révélation. J’ai été fasciné par son univers à la fois sombre et tellement apaisant, je me suis tout de suite sentie comme immergée dans un flot d’émotions incontrôlables. Aaron Powell (Fog Lake) a su exprimer ma peine passagère pour ensuite me plonger dans un état second, qu’il était presque difficile à quitter ensuite. À l’écoute de Fog Lake, j’ai voulu chanter à mon tour et transpercer les cœurs comme il avait transpercé le mien.
War on Drugs – Holding On
Ce titre signe pour moi la fin de l’été, à l’arrière de la voiture de mes parents, des souvenirs salés plein la tête et des éoliennes qui tournent de l’autre côté de la vitre. War on Drugs exprime si justement la nostalgie à travers de grands riffs teintés de bleu, des chorus à n’en plus finir et tant mieux car j’aimerais qu’ils ne s’arrêtent jamais. Quand j’écoute War on Drugs, j’ai envie de danser et parfois même de m’oublier, je me sens bien sur leurs mélodies mélancoliques.
King Hannah – Crème Brûlée
King Hannah, c’est vraiment mon coup de cœur de l’année. Ils viennent de sortir un premier EP que j’attendais avec impatience et qui ne m’a évidemment pas déçue. Je le passe en boucle, et avec ma guitare bleue, je fais mine de jouer les solos en playback. C’est un univers à la fois nostalgique, sensuel et lancinant. Ils ont ce côté hors du temps que j’adore, il y a une telle dimension intemporelle dans chacun de leur titre et je trouve ça assez dingue de se dire qu’on pourra les écouter de la même manière dans 10 ans comme il y a 10 ans. Ça me rappelle des groupes que j’écoutais dans mon enfance comme Garbage ou les Cranberries qui n’ont jamais vraiment vieilli.
Stella Donnelly – Boys Will Be Boys
J’ai découvert Stella Donnelly en première partie de Rolling Blackout Coastal Fever au Point Éphémère en 2018. C’est à ce moment précis que j’ai eu envie d’être une chanteuse en « guitare-voix ». Son assurance et son audace m’ont tellement inspirée. Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est sa fureur de dire. Elle utilise des mots simples, souvent sur un ton sarcastique. Je chante très souvent ce titre qui parle du viol et interroge la société, on demande encore une fois à la victime « Mais pourquoi portais-tu une jupe si courte ??? ». Stella dénonce de manière très juste. Ses propos assumés, la douceur de sa voix, le tout porté par un jeu de guitare si propre à elle sont toutes ces choses pour lesquelles je l’adore.