Les clips de la semaine #65

Qui dit nouvelles années, dit bonnes résolutions et ça les Arrageois de Baasta! l’ont bien compris. Troquer ses Doc contre des mocassins ? Plutôt crever. Arrêter la clope et la 8.6 ? Même pas en rêve. Le duo a choisi la meilleur des réponses : Ne rien changer et revenir en force avec un nouveau titre, Bang Bang Bavaria.

On retrouve la colère, la puissance et les paroles qui faisaient déjà tout le sel de leur premier effort PAANIC auquel on ajoute tout de même une petite évolution : le temps du morceau, le duo devient trio puisque Yoann et Fx invient Enzo Gabert à la batterie, un garçon qui, on le sent dans le morceau, aime martyriser ses fûts. En résulte donc Bang Bang Bavaria, un morceau brutal comme il faut, à la rage communicative et porté par un groove (cette putain de basse …) qui nous donne envie de se fracasser comme il faut dans le pogo.

Visuellement, la aussi le groupe garde son emprunte en noir et blanc et nous offre un clip drôlatique transformant le Tshirt d’un sportif du dimanche en diffuseur d’images, alternant scène et studio.

Bang Bang Bavaria est un petit apéritif annonçant l’arrivée d’un nouvel album en cours de réalisation. Un morceau qui claque bien et nous fait attendre la suite avec impatience.

Des nouvelles de By-K, la chanteuse du Nord ! C’est l’heure pour elle de nous annoncer l’arrivée d’un EP qui nous parviendra pendant l’année à venir.

On retrouve son univers fait de trip-hop mélodique provenant du bassin minier, et c’est d’ailleurs avec l’aide du collectif Mines de Rien Cinéma que ce premier clip a vu le jour, posé dans un décor de friche industrielle à l’abandon.

On y découvre un personnage qui déambule dans ce paysage comme à la recherche de ses souvenirs comme autant de fantômes de passé. L’image colle tout à fait avec l’esthétique musicale de By-K, qui se complexifie à mesure que le titre avance. Ici, pas de structure pop couplet refrain, mais plutôt un morceau qui s’étoffe à mesure qu’il avance, en y ajoutant peu à peu des éléments supplémentaires.

Il garde néanmoins un côté très énigmatique, faisant écho à son titre, The Land of Mystery, et on a hâte d’en entendre plus.

Déjà un quatrième single pour Otzeki à l’approche de la sortie de leur deuxième album Now Is A Long Time. Le duo Britannique nous sert un nouveau clip pour Familiar Feeling, au sein d’une vidéo dont on a d’abord l’impression qu’elle se déroule sur scène ou en studio avant de comprendre qu’on est loin du compte.

On est en tout cas ravis de retrouver l’électronica des cousins sur ce morceau dont, à l’instar de Sweet sunshine, quelque chose semble provoquer un malaise. Peut-être est-ce cette évolution rythmique dont chaque coup semble arriver un rien en retard, ou ces samples qui créent un arrière-plan de sons inintelligibles bien qu’on pourrait croire comprendre ce dont il s’agit.

Ou peut-être encore ce clip très sombre, à l’image de la musique, constitué quasiment exclusivement de plans fixes ou variant très légèrement ? Difficile à dire, et pourtant on n’a ici qu’une hâte: pouvoir enfin mettre les mains sur ce nouvel album.

Georgio entame cette nouvelle année sur les chapeaux de roues avec la sortie de son nouveau clip Noir Paradis. Deux ans après la sortie de son dernier album, XX5, le rappeur lève le rideau sur le nouveau projet qui l’anime et publie sur Instagram « Je suis bientôt prêt à 100%. Cette attente c’est le prix de la réflexion, de la remise en question, 2021… »

En décembre 2020, Georgio avait sorti deux singles : Les anges dans des robes rouges et Ailleurs. C’est un troisième titre qui est révélé cette semaine au travers de ce clip. Noir Paradis est avant tout une introspection, une réflexion, à l’image des propos du jeune rappeur. Pas d’inquiétude cela-dit, car le style et l’écriture qui lui sont propres restent intacts, même après deux ans loin de la scène et des studios.

Pour libérer son esprit rempli de questionnements, Georgio met ses pensées en chanson. Noir Paradis traite avant tout du rapport à la vie sur terre et aux idéaux qui font partie d’une vie, d’un cheminement. « Et si c’était ça le paradis ? Le monde dans lequel on vit. » Georgio exprime le fil de sa pensée, se livre sur les événements marquants de sa vie : amitié, liens forts, difficultés… Et si c’était ça ? Et si finalement, le paradis était notre quotidien et qu’il fallait cesser de nourrir des chimères ?

Le rappeur se met en scène dans un clip à l’aspect fataliste, retraçant les temps forts dans une amitié de longue date, entre confiance, coups durs et moments de partage. De quoi relativiser sur ce qui fait de notre quotidien, une histoire à part entière.

Dans Wasted Days [Inbetweens], leur dernier single, LARRY PINK THE HUMAN encense ces moments de « rien », ces moments de vie tranquilles où il ne se passe pas grand chose mais qui l’air de rien sont précieux : « We’re doing nothing / Absolutely nothing at all / And that is something / Something very special » et ne durerons probablement pas pour toujours : « You’re gonna miss them when they’re gone / The wasted days, the inbetweens / My favourite memories ».

Le morceau dreamy au clavier éthéré sonne comme une ode à ouvrir les yeux et apprécier chaque instant, même / et surtout les plus anodins.

Le groupe composé de Laurie Vincent (guitariste de Slaves) et du producteur Joylon Thomas (M83, Royal Blood), a fait appel à Joe Talbot de IDLES qui chante sur le titre et le décrit (sur l’Instagram du groupe) comme « un morceau sur le fait de ne pas reconnaître la magie jusqu’à ce qu’elle soit derrière nous ». Wasted Days [Inbetweens] est une plongée introspective et rêveuse bienvenue en ces temps suspendus.

Cette semaine, le trio britannique avait presque réussi à faire verser une larme à leurs fan en annonçant que la sortie de leur album Californinan Soil, initialement prévue au 12 février 2021, était désormais repoussée au 9 avril 2021.

Pour nous faire patienter en douceur, London Grammar vient de dévoiler un nouvel extrait de leur opus avec Lose Your Head où on continue de retrouver cette énergie et des sons tout à fait propre à leur style qui marquent cette nouvelle ère pour le groupe. Produit par George Fitzgerald, ce titre est accompagné d’un message de féminité et de pouvoir de la part de la chanteuse Hannah Reid, que nous pouvons retrouver seule dans un clip réalisé par Zhang + Knight (Sigrid, Ghostpoet).

Tout le long de ce clip visuellement très beau aux couleurs pastels, nous pouvons suivre la chanteuse vêtue d’une robe toute en strass et paillettes qui essaye de trouver de son chemin à travers un paysage de rêves tumultueux. 

Les anglais de Black Honey nous dévoile un nouvel extrait de leur futur album avec Believer, écrit et enregistré en 2019 entre deux tournées. Puissant, court et efficace, le groupe de Brighton joue sur ses acquis pour perfectionner ses sonorités en y insérant des trompettes et un chœur lorgnant à être repris dans les stades.

Quant au clip, il est lui aussi dans la lignée des précédents puisque l’influence esthétique western spaghetti à la sauce Tarantino est toujours aussi grandement assumée. Ici, le groupe vise la satire religieuse qui pointe les absurdités des bases patriarcales dans la spiritualité. Pas étonnant de voir cette scène burlesque où Izzy Baxter Phillips déguisée en nonne aveugle retrouve la vision lors d’un jugement dernier, grâce à une jeune Messie de couleur et de les voir repartir ensemble comme de bons potes.

Ce final est le symbole du futur album voulu par la chanteuse : l’invincibilité des jeunes femmes dans ce nouveau monde.

Originaire d’Orlando, Tyla Yaweh a vécu une année 2020 très riche sur le plan professionnel. Et 2021 commence d’une magnifique manière pour ce jeune talent de la scène rap américaine qui s’offre un featuring cinq étoiles avec l’incontournable Gunna et la légende Wiz Khalifa. Une ascension supersonique qui peut être reliée avec l’atmosphère du clip d’All The Smoke réalisé par Chris Villa. Si ce visuel vous rappelle la saga Fast & Furious, c’est normal. De l’action aux voitures, les codes de la série de cinéma sont repris par le réalisateur. Après avoir braqué l’industrie musicale en 2020, Tyla Yaweh s’occupe de braquer une enseigne. Une fois les billets récupérés, ils filent à toutes allures rejoindre Gunna et Wiz Khalifa dans un hangar où ils entreposent d’autres véhicules de luxe, comme quoi braquer l’industrie, cela paye. 

Les anglais de Shame sortent décidément les clips sans répits ! Nigel Hitter est le cinquième titre dévoilé de leur nouvel album, avec cette patte décidément très Talking Head. Ambiance films d’archives des années 50, et notamment une incruste dans les laboratoires de recherche du développement de l’enfant.

Des expériences absurdes sur de très jeunes enfants et bébés singes, qui relèvent par moment de la torture. Le groupe se grime en scientifiques pour l’occasion, énonçant de façon très sérieuse les premières onomatopées d’un bébé. Les visages chantent en cœur grâce aux nouvelles techniques du Deepfake dans une ambiance assez absurde.

Une musique rythmée, inspirée du sentiment de perdre des automatismes, notamment sur les gestes de l’ordinaire en rentrant de tournée. Une boucle pour se rappeler, et chanter à tue-tête.

La promotion autour de l’album After Hours est décidément l’une des mieux rôdées de ces dernières années. De bout en bout, les clips et les apparitions publiques de The Weeknd s’imbriquent les unes dans les autres pour former une histoire cohérente centrée autour de ce mystérieux personnage qu’incarne Abel Makkonen Tesfaye.

Après être apparu le visage couvert de bandages lors des American Music Awards, la réponse à ce déguisement apparaît dans le clip de Saye Your Tears : une chirurgie esthétique des plus grotesques. Une nouvelle fois, le personnage au costume rouge dérange par son attitude excentrique et malsaine, des sensations qu’il semble incarner depuis les premiers clips de l’album.

Profondément dépressif et ivre, le portrait du Abel de After Hours se termine peu à peu : un homme rongé par les femmes, la drogue, totalement irresponsable, mais surtout irrésistible.

Il y a quelques mois, on vous avait présenté Yoa et son titre Attente, sorte d’introduction musicale pour un nouveau projet qui nous avait tapé dans les oreilles.

L’attente est désormais terminée et Yoa dévoile son premier « vrai » morceau avec Appartement. Le choix du titre et des mots à son importance et les premières rimes donnent tous les indices du tires. Ici Yoa raconte l’adolescence, ces moments étranges où l’on cherche son indépendance tout en se retrouvant en permanence ramener aux autres, au chaos du monde ambiant.

La jeune femme nous raconte ses réminiscences, souvenirs et morceaux du passé qu’elle ramène au présent. Le tout forme une ode poétique douce-amère, bercé par une production aérienne et enlevée qui colle parfaitement à l’ambiance du titre.

Visuellement, Yoa et Florence Logan nous offre un clip à l’esthétique DIY, comme une plongée presque impudique dans le quotidien de la musicienne, une vidéo faite de bribes , comme des instants volés qui défilent devant nos yeux. Beau et troublant.

De Billie Eilish à Yusuf/Cat Stevens en passant par Robert Wyatt, Bill Callahan et Bonnie “Prince » Billy enchaînent les reprises ces derniers temps. Cette semaine les deux acolytes s’allient au génial multi-instrumentiste et roi du garage/psyché Ty Segall, et sortent une version tout en synthé et boîte à rythme vintage de Miracles du musicien soul originaire de Memphis, Tennessee Johnnie Frierson. Le morceau rythmé par des beats chaudes et la guitare « rouillée » du californien donnent un peu de baume au cœur en ce début d’année avec des paroles inspirantes : “If you believe, and if you try / You can do anything” (« Si tu y crois, si tu essayes / Tu peux tout faire ») Des mots qui font du bien à entendre en ces temps où la motivation n’a pas toujours le dessus… La vidéo aux vibes retro réalisée par Sai Selvarajan montre des photos tirées de l’Archive Nationale américaine. Il dit des images : « Pendant ces moments très éprouvants en Amérique, je voulais regarder ce qui nous avait fait. De l’ouest américain, aux villes de l’intérieur, vous verrez que l’esprit américain transparaît. Quand on s’unit on est plus fort et on peut tout accomplir ». Une chanson positive pour bien commencer 2021…