ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Désormais, dans l’objectif toujours plus fort et nécessaire de mettre en avant la scène indépendante qu’on aime, on ouvre le format aux Labels. Aujourd’hui, on part à la découverte des influences de Géographie, maison de Born Idiot, Marble Arch, Good Morning TV et Paper Tapes.
Nico :
Saada Bonaire – Wake Up City
Saada Bonaire est pour moi un groupe un peu visionnaire de par son
histoire. Ce titre qui devait sortir sur un album en 1984 sera finalementpublié que 30 ans plus tard. Le mélange des sonorités et des styles en fait quelque chose de si difficile à faire pour tout musicien… compiler ses influences pour en faire quelque chose de nouveau. Le genre d’artiste rare que tu ne vois pas passer souvent.
Prefab Sprout – When Loves Break Down
Groupe très sous-estimé à mon avis, que j’ai découvert finalement sur le tard. Mais cette chanson est présente sur l’album Steve Mc Queen qui est vraiment une petite perle. On y retrouve un peu tout ce que j’aime dans l’indie pop au final, du relief, des mélodies implacables. Ça peut sonner un peu « cheesy » pour certains peut être mais je trouve qu’il y’a un vrai talent d’écriture dans ce groupe.
Cass Mc Combs – You Saved My Life
Pour moi Cass Mc Combs c’est un peu l’un des songwriters de référence de ces 20 dernières années. Pour moi il se dresse un peu dans la lignée d’un Elliott Smith par exemple. Je trouve l’ambiance de ce morceau vraiment incroyable.
Yo La Tengo – Tom Courtenay
Mon amour pour les 90s n’est pas un secret, et aux côtés de Pavement il y a un groupe qui s’appelle Yo La Tengo (toujours en activité!) que j’adore pour le son mais aussi la carrière, l’état d’esprit. Le genre de groupe que tu veux avoir sur ton label en gros.
Broadcast – America’s Boy
Je pense que c’est l’une des disparitions dans la musique qui m’avait le plus touché (la mort de Trish Keenan) tant j’aime Broadcast. C’est vraiment un groupe intemporel donc je me lasserais je pense jamais, fermer les yeux et se laisser bercer par la douce voie de Trish Keenan et sa manière de porter les morceaux là où elle le souhaite.
Rémi :
Fugazi – Waiting Room
C’est Fugazi qui m’a permis de découvrir le légendaire label de Washington Dischord, fondé par Ian MacKaye en 1980, et le mouvement DIY.
Les house shows, l’entraide d’est en ouest, les tournées chaotiques… je me suis pas mal documenté sur le punk/ hardcore circa 80 qui pour moi a posé les bases d’un DIY conscient, éthique et organisé. C’est une période fascinante et inspirante sans laquelle beaucoup de groupes/ labels/ orgas qu’on apprécie n’existerait peut-être pas.
2020 a été une année difficile pour la musique indépendante mais je suis persuadé qu’il y aura toujours des labels/ groupes indés, des lieux pour jouer, des médias pour en parler, du public prêt à se déplacer même par -15 (coucou Montréal !), des gens prêts à investir leur temps/ énergie/ livret A… Et tout ça, c’est le plus important.
Grouper – Headache
Liz Harris est sans doute l’une des artistes -de ma vie d’adulte- à
laquelle je suis le plus attaché. Avant tout et surtout pour sa musique -la trame sonore idéale d’une fin de soirée/ du monde- mais également pour « son attitude »… très discrète, très peu présente dans le monde 2.0, presque fantomatique comme sa musique.
J’ai eu la chance de la voir jouer en 2009 à Philadelphie avec U.S Girls
dans une ancienne chapelle sur un campus universitaire. Cela reste un de mes plus beaux souvenirs de concerts. C’est le genre d’artiste à qui j’ai simplement envie de dire : « merci de partager ta musique ».
Pavement – Range Lif
Un classique, une référence pour beaucoup d’indie lovers. Ma rencontre avec Pavement est assez anecdotique… Quand j’étais ado, ma mère était abonnée à France Loisirs et chaque mois elle devait commander un certain nombre de
CDs. De temps à autre, elle me laissait (encore merci maman !) en choisir un. Je n’avais jamais écouté, je connaissais à peine le groupe de nom mais le visuel de la pochette (celle de « Crooked Rain, Crooked Rain ») m’a immédiatement emballé.
La première écoute a été magique. En plus de découvrir un album qui est devenu important pour moi, Pavement m’a permis de découvrir un paquet d’autres groupes.
Tyler The Creator – Gone, Gone / Thank you
J’ai choisi un titre de TTC parce que son album a beaucoup tourné sur ma platine l’année dernière. J’ai toujours écouté pas mal de rap, que j’ai découvert -encore- un peu par hasard sur les ondes de Skyrock à l’époque où la radio était beaucoup plus ouverte et où il fallait, dans ma petite ville de province, choisir son camp : (hard)rockeur/se ou rappeur/se.
J’ai commencé par découvrir les déjà ou futurs classiques d’ici (NTM,
Assassin, IAM…) ou américains (NWA, Nas, Warren G, Wu Tang…) et depuis je n’ai toujours pas choisi mon camp haha !
Le rap m’a ouvert à d’autre genres et ça reste une influence majeure dans mon éducation musicale même si ce n’est pas forcément visible dans mes projets. Et puis, cet album de Tyler… WOW !
Kickball – Fight
Très chouette groupe d’Olympia découvert grâce à l’ami François Virot. Leur dernier album « Everything is a Miracle Nothing is a Miracle Everything Is» qui date de 2007 est juste parfait. « Simple », touchant, direct et bourré de petits tubes de poche qui peuvent très vite devenir obsédants. Le genre d’album que tu as envie de partager avec tout le monde et l’exemple parfait du groupe qui peut te donner envie de monter un label du jour au
lendemain. D’ailleurs à l’époque, avec mon précédent label, on pensait sortir quelque chose ensemble mais malheureusement ça n’a pas pu se faire.