Avec Mood, JOKO cherche et trouve l’apaisement

On avait quitté JOKO en 2020 avec un clip et une série de remixes pour U Got, histoire de fermer le chapitre de Loon, premier EP paru en 2018. Quelques mois plus tard, JOKO est de retour, moins pudique, plus honnête où elle s’autorise enfin à exprimer les sentiments qu’elle avait bien caché au fond d’elle. Une nouvelle aventure, une nouvelle couleur pour au final une nouvelle humeur qui démarre cette semaine avec la bien nommée Mood.

Si on jette un regard dans le rétroviseur, Loon, premier EP de JOKO, se terminait sur Even. Un morceau court et dépouillé porté par une vibe assez apaisante et douce alors que les précédents titres avaient tout de la tornade pop orchestrale. Un morceau qui tranchait radicalement avec les intentions tubesques de morceaux comme U Got ou Fools. On se disait que ce morceau était la pour offrir une fin à l’EP, un peu de calme après la tempête pour respirer un peu. À la lumière des nouveaux morceaux de JOKO, on avait bien tort.

Pour Iris, Loon était avant tout un premier pas dans un univers qu’elle ne connaissait pas. Cette première collection de titres était donc plus une découverte avec tout ce qu’elle peut avoir de maladresses, d’inhibitions et de tâtonnements. Ainsi plus qu’une porte qui se ferme, ce dernier morceau était en réalité une ouverture sur le futur et Mood, dévoilé plus tôt cette semaine, vient confirmer cette tendance.

Avec Mood,, la nouvelle facette de JOKO se présente sur le fil de l’émotion et de la sincérité. Iris assume sa voix et sa voie, s’autorise enfin à utiliser la première personne sans se cacher derrière un personnage, sans chercher le compromis ou l’élude, c’est elle qui s’exprime plus que tout.
Elle trace sur cette boucle de guitare épurée, son histoire et ses envies, celle d’une personne qui se décide enfin à combattre ses démons. Face au miroir, elle se parle, elle exprime les douleurs, les émotions qui restent bloquer en elle et tournent en boucle dans sa tête jusqu’à la paralyser.
Si le morceau surfe sur une vague douce et accueillante, les aspérités et la « violence » vibrent ainsi dans les paroles. Mood est un poème, une prière dans laquelle on se retrouve tous car on a tous vécu des moments où les mots ne voulaient pas sortir, où tout ce qu’on souhaiter exprimer au monde se fracassé dans notre silence.

La structure du morceau est aussi importante : si les couplets prennent la forme d’un dialogue intérieur, dit à demi-mot et offrant par moment un avis très trancher comme face à un mur invisible ( Yeah it’s all I want to sing for now / Yeah it’s all I want to say for now / Yeah it’s all I want to see for now) , le refrain est lui un cri, celui de l’acceptation et du mouvement.

C’est à travers lui que JOKO exprime ce qu’elle recherche : un endroit où être en paix, où elle pourra enfin exprimer ce qu’elle est au fond d’elle pour enfin s’accepter et le faire accepter aux autres. Cette idée est amplifiée par la dernière phrase, celle qui revêt sans doute la plus grande importance : Stop with all the bullshit, Let me have my breaking point.
Lorsqu’il ne reste plus rien derrière quoi se cacher, il faut atteindre ce « point de rupture ».

Cette révélation presque irréelle trouve une sorte de contrepoint parfait dans la live session orchestrée par We Kick For Friends pour Mood.
On y retrouve JOKO dans une ambiance totalement onirique. En pyjama sur un vélo et bercée par un soleil chaleureux, JOKO avance, chantant les yeux droit vers l’horizon, chant des possibles infini qui s’offre en face d’elle. La vidéo regorge ainsi de tout une imagerie ouatée, comme lorsqu’on finit par se réveiller et qu’on a cette sensation que les choses font changer pour le mieux quoi qu’il arrive. C’est beau et intense comme si le point de rupture avait enfin été trouvé et qu’on pouvait enfin vivre en accord avec soi même.