Le quartet londonien surfe sur la sphère indé depuis près de 12 ans en restant fidèle à son label Because Music. Depuis le 12 février 2021, il est l’auteur d’un quatrième album Glowing in the Dark, réussi, nous plongeant dans un univers clair-obscur riche de sonorités dynamiques qui se sont affinés ici. Au détour d’une conversation fort sympathique et sincère sur Zoom, Jimmy Dixon, le bassiste du groupe, nous a révélé les contours du nouvel album, son ressenti sur la situation actuelle et aussi le processus de créativité du groupe.
La Face B : Salut Jimmy, comment vas-tu ?
Jimmy Dixon : Bien et vous ?
LFB : Oui, très bien, merci. Nous vivons des temps étranges en France en ce moment. On doit rentrer chez soi avant 18h pour un couvre-feu de 12h. Que se passe-t-il au Royaume-Uni ?
JD : Eh bien, je trouve que la situation est assez chaotique au Royaume-Uni en ce moment. Je ne sais pas… On est confinés. C’est très, très, très bizarre. On a l’impression de faire un pas en avant pour faire deux pas en arrière en ce moment. Il y a un vent de panique autour de ce qu’il se passe, et pour autant que je sache, le gouvernement nous demande juste de continuer à bosser et faire des trucs normaux. Ce ne sont que des conneries. Du coup, les gens sont complètement perdus. Tu as un ministre qui va te dire « Ouais, nous aurons un été britannique » et blablabla, et un autre ministre va sortir « Non, on en a encore pour un an et demi avant de revenir à la normale ». C’est juste déprimant, on a l’impression que c’est ça qui va être la normale pendant un long moment. Espérons que non. Espérons que les choses évoluent. Mais oui, on a toujours l’impression d’avoir une once d’espoir avant de faire marche arrière.
LFB : Retournons à quelque chose de plus réjouissant. Django Django vient de sortir son quatrième album en 12 ans sur le même label. Ce n’est pas facile de durer pour un groupe. Quel est votre secret ?
JD : Ouais, je ne sais pas. C’est marrant parce que j’ai fait des interviews récemment et quelqu’un a remarqué qu’on fait de la musique en groupe depuis 12 ans, quelque chose comme ça. Mais ouais, on n’a pas l’impression que cela fait si longtemps qu’on a commencé, qu’on a sorti notre premier disque, même. Je pense qu’on a juste eu de la chance d’avoir trouvé un label qui est satisfait de notre job. Quand on cherchait un label, genre en 2010-2011, beaucoup de labels voulait qu’on réenregistre les nombreux morceaux qu’on avait déjà enregistré et bosser avec des producteurs pour faire les disques. On ne voulait vraiment pas de ça. Ils voulaient produire nos disques. Et vraiment, Because était le seul label qui était content qu’on fasse un disque, ils nous disaient « On s’occupera juste de le sortir ». Donc je pense que la combinaison d’être encouragés par un label qui nous soutient et de rester fermes sur nos positions – on a toujours été bons pour garder le contrôle sur nos disques et tout – ça nous a probablement aidé à être de plus en plus confiants dans nos capacités. Et, certainement, ça aide pour ce qui est de la longévité et de la confiance en soi pour faire un autre disque. On a juste eu de la chance, on a réussi à se faire de l’argent grâce aux tournées et aux festivals, et nous avions un bon niveau. L’idée de se faire embarquer dans un truc qu’on ne sent pas à 100%, ça ne nous correspond pas. Donc oui, on a eu de la chance de trouver Because.
LFB : Et les fans aiment certainement vos disques parce qu’on sent que c’est vous et pas vous produit par quelqu’un d’autre…
JD : Oui, oui, oui. Je pense qu’on a des fans très fidèles qui aiment les disques et les albums. Les gens qui ont tendance à revenir à nos concerts et acheter nos disques sont des gens qui aiment la musique et qui aiment acheter de la musique. Il ne s’agit pas juste de consommer des tonnes et des tonnes de singles. Vous savez, quand j’étais petit, j’achetais un disque et je l’écoutais pendant des mois et des mois avant qu’il ne soit détruit, complètement épuisé (rires).
LFB : Peux-tu nous décrire votre nouvel album, Glowing in the Dark, en quatre mots ?
JD : Je dirais enjoué, joyeux, brut et timbré.
LFB : Comment avez-vous commencé à développer cet album ? Quel a été le premier morceau que vous avez écrit ? Quand vous êtes-vous dit qu’il était temps de faire un album en entier ?
JD : Eh bien, je pense que le premier morceau qu’on a écrit était Spirals. Il y avait une transition dans nos concerts qu’on n’aimait pas vraiment, donc on s’est posés et on s’est dit « Pour commencer, écrivons un morceau qui pourrait potentiellement aller entre ces deux morceaux dans la setlist ». Donc on a plus ou moins commencé avec Spirals, et c’était sans doute avant qu’on ne finisse la tournée de l’album précédent. Donc je pense que c’était un peu le point de référence : on a senti qu’on avait un morceau qui pouvait potentiellement commencer l’album. On avait un point de départ, quelque chose à quoi on pouvait se référer et vers quoi on pouvait se retourner. Quand on a fini de tourner en 2018, on a eu les vacances de Noël, puis on est revenus et on a recommencé genre en février ou mars 2019. Puis on a commencé à écrire et à construire un album à partir de Spirals, notre point de départ.
LFB : Vincent et Dave vivent à Londres, Tommy à Glasgow et toi à Margate, pas loin de l’hôtel des Libertines…
JD : Oh oui, c’est vrai. L’hôtel des Libertines est à deux pas de chez moi. Je n’y suis jamais allé.
LFB : Sans parler de Brexit, je suppose que ce n’était pas évident de préparer cet album…
JD : Oui, bien sûr, notre manière de travailler à quatre a dû un peu changer un petit peu. On a toujours un studio à Londres, Tommy et moi, où on se rejoint tous pour enregistrer et écrire. Mais oui, on a beaucoup écrit chez soi et on venait avec nos idées au studio. Et oui, c’est certain que cette sorte de temps limité au studio à quatre a eu impact sur la phase d’écriture et la phase d’enregistrement. C’était pour le mieux, pour être honnête. Je pense qu’on a réussi à, genre, ne pas trop s’attarder sur les détails des morceaux. Quand tu n’as pas de limite de temps, tu peux passer des mois et des mois sur un morceau. En réécoutant l’album, je sens qu’il y a des morceaux qu’on a vraiment écrits et enregistrés en presque un jour. Et à part ajouter des percussions et des trucs du genre, on n’a pas trop touché aux morceaux and je crois vraiment, en les réécoutant, que ça leur donne bien plus d’énergie et effectivement ça leur donne juste plus de gaité ou quelque chose du genre. C’est quelque chose qu’on voulait faire avant d’écrire l’album. On se sentait assez absorbés par l’écriture et la production des morceaux, et c’est une sorte de vortex où tu finis par passer des mois sur un morceau, puis tout jeter et épurer… Et finalement, c’est l’arbre qui cache la forêt, tu vois ? Donc, sur cet album, je pense que c’était sans doute une décision délibérée d’essayer d’être plus fluide dans notre manière d’enregistrer et d’organiser les morceaux. Et, certainement, le fait d’avoir une limite de temps ensemble, ça a servi, je pense.
LFB : En quoi penses-tu que Glowing in the Dark est différent des albums précédents, à part la manière dont vous l’avez enregistré ?
JD : C’est presque comme si la boucle avait été bouclée, on a pris toutes les choses qu’on a apprises sur les trois premiers albums, puis toutes les choses qui nous ont semblé marcher, toutes les choses qui ne nous ont pas semblé marcher, et on les a condensées. Selon moi, ça donne l’impression d’un album beaucoup plus assuré. Et je pense qu’on a sans doute eu suffisamment confiance en nous pour accepter les morceaux tels qu’ils le sont et qu’ils ne soient pas, genre, totalement raffinés. C’était un gros changement pour nous. Et je pense aussi, au niveau des paroles, on a toujours parlé d’évasion et une fois de plus, c’est exactement ce qu’on sent dans cet album, on a condensé cela une fois de plus. Et en relisant les paroles, ça semble vraiment pertinent par rapport à ce qu’il se passe en ce moment. Ce que je veux dire, je trouve qu’on a fait cet album au travers de ce qu’on trouve très instable depuis des années. On aime s’embarquer dans des choses plus personnelles. On est genre, tous vraiment engagés politiquement et je pense que cet album nous a permis, de bien des façons, d’essayer de se détacher de la vie de tous les jours. Tu sais, le nationalisme, qui s’étend partout en Europe, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, nous domine complètement. Je pense qu’on a utilisé la musique pour transgresser ça et essayer de construire un monde différent qui n’existe pas dans cet endroit complètement niqué. Donc ouais, on sent que c’est devenu un peu plus intense, mais grâce à ça, c’est devenu un peu plus positif, genre on sent que la musique est plus positive.
LFB : Comme son nom l’indique, Glowing in the Dark est à la fois obscur et optimiste. Cela semble évident que vous vouliez construire cet album sur des contrastes. Peux-tu nous en dire plus et pourquoi vous vouliez faire un disque aussi clair-obscur ?
JD : On adore vraiment l’obscur mais, vous savez, quand je suis chez moi, j’écoute les disques à 50 centimes que je trouve chez le disquaire, et des choses que je sélectionne sans savoir ce que c’est, mais c’est un goût pour l’exotisme qu’on a tous dans le groupe. La chose qui nous rapproche, c’est cette envie de découvrir de nouvelles choses et d’être surpris. Glowing in the Dark, c’est trouver de nulle part ce petit scintillement de quelque chose de complètement nouveau et inspirant. La découverte est quelque chose de très important pour nous, tout comme ce besoin de se surpasser. De disque en disque aussi : quand on commence un nouveau disque, on veut tester et tester, se dépasser. C’est une forme d’exploration, c’est être créatif et explorer ce processus de création et tout. Et l’expression de ce titre fait sens conjointement à une façon de fonctionner et à la façon dont notre esprit fonctionne.
LFB : Sur cet album, on retrouve Waking Up, une collaboration avec Charlotte Gainsbourg. Peux-tu nous en dire plus sur la manière dont vous l’avez rencontrée et pourquoi vous vouliez faire un morceau avec elle ?
JD : Nous sommes de grands fans de Charlotte Gainsbourg et des disques qu’elle a fait avec, genre, Beck. C’est une pote de label en gros, et Vinnie et moi avions enregistré Waking Up. On avait plus ou moins fini le morceau et on s’est dit que ça devrait être un duo, ça nous semblait bizarre, de chanter, Vinnie et moi, ce morceau qui parle de deux personnes qui prennent la route et laissent tout derrière eux. Et on s’est dit, en blaguant à moitié « Ben, on n’a qu’à demander à Because s’ils sont chauds pour demander à Charlotte si ça lui dit de chanter avec nous ». En vrai, on ne pensait pas qu’elle serait partante pour collaborer. Mais on a eu beaucoup de chance qu’elle ait aimé le morceau et qu’elle avait quelques jours de libre. Donc Vinnie est allé à Paris – il y a à peu près un an, juste avant que le Covid n’explose – et il y a passé deux jours. Puis ils ont posé leur voix et réenregistré le morceau. Je trouve que ça change énormément au morceau, ça le rendait plus cool et ça l’amenait beaucoup plus loin, avec Charlotte dessus. Elle chante super bien, vous le savez. Ce serait génial qu’on puisse se voir comme il faut, mais j’imagine qu’avec les restrictions de voyage et tout, ce n’est pas d’actualité. Mais espérons de pouvoir faire quelques versions live du morceau avec Charlotte au chant.
LFB : Cette collaboration est une belle surprise, mais, d’après toi, quel est le morceau qui va le plus surprendre les fans ?
JD : Bonne question. C’est très difficile d’y répondre, hein ? Parce que, sur chaque disque qu’on fait, il y a des morceaux diamétralement opposés et on a l’impression d’avoir exploré tous les champs en termes de surprise, genre quand je réécoute les albums, je me demande toujours « Que fait une chanson folk de deux minutes à côté d’un titre techno ? » Mais curieusement, on trouve le moyen de le faire. Et je me dis, à chaque fois qu’on sort un disque « Mon dieu, les gens vont être complètement choqués par certains morceau », et finalement ils n’ont pas l’air d’être choqués. Donc c’est difficile de sélectionner un titre parce qu’on a fait tellement de morceaux qui, a priori, ne devaient pas aller ensemble sur un disque. On a réussi à faire en sorte qu’elles fonctionnent. Donc, je ne sais pas, sur cet album, je ne vois pas de morceau qui, selon moi, pourrait surprendre qui que ce soit, mais j’ai vraiment aimé écrire et enregistrer Got me Worried, et je pense que Hold Fast est un morceau très, très, très sympa. Qu’on ait l’impression que ce soit une espèce de départ par rapport au son Django.
LFB : Comment peux-tu expliquer le fait que vos morceaux aient été remixés par de grands noms de la scène indé comme Hot Chip, MGMT… et même Busy-P ?
JD : Après avoir convaincu Charlotte de chanter sur l’un des morceaux, on a un peu pris la confiance et on a commencé à demander à MGMT et Hot Chip. Je crois qu’après qu’on se soit approché de MGMT – autre groupe dont on est de gros fans – le label nous l’a conseillé et on a fait « Ben, bien sûr, s’ils sont chauds », et encore une fois, on ne pensait pas qu’ils allaient être chauds. Mais heureusement ils l’étaient et j’aime beaucoup, beaucoup, ce remix. Et même chose avec Hot Chip. On a fait des festivals ensemble ces six ou sept dernières années, donc on commençait à bien se connaître. Eux aussi sont des musiciens incroyables. Ils ont une production incroyable. C’est un plaisir et un honneur d’avoir été remixés par eux. Puis c’est génial de retrouver ces morceaux, de voir un titre qu’on a écrit être complètement transporté autre part, le remix de MGMT en particulier. Je l’a-do-re. Mais nous avons juste eu de la chance que notre label était chaud pour leur courir après et qu’ils étaient tous d’accord.
LFB : J’imagine que la scène vous manque tous. Avez-vous pensé à la manière dont vous alliez jouer les morceaux en live en enregistrant l’album ou avez-vous pensé à la scène après ?
JD : Je pense qu’on a toujours composé des disques et qu’on ne savait pas vraiment comment on allait les jouer en live, jusqu’au moment où on arrivait à la fin et qu’on se disait « Oh merde, il faut les jouer en live maintenant ». Sur ce disque, on a sans doute joué les morceaux en live à quatre plus que pour les albums précédents. Je pense que c’est un changement important. Et le fait d’être revenus à un son plus dynamique dans notre album, je pense que ça a beaucoup aidé. Mais ce qu’on fait d’habitude, c’est que l’on enregistre nos parties séparément, puis on va se poser et ajouter des couches et des couches puis épurer les choses. Et ensuite, quand il s’agit de jouer le morceau en live, c’est presque comme si on devait déconstruire le morceau et le reconstruire avec quatre instruments, et trouver une solution aux instrumentales du morceau. Sur la plupart des morceaux, on a appris à les jouer avec le groupe entier et on les a enregistrés ensuite. Nous avons aussi affiné chaque partie pour que tout serve à quelque chose. Cela ne consistait pas à faire des couches et des couches de basse, des couches d’arpèges, de guitares, de voix et compagnie. On a vraiment voulu essayer de limiter et alléger ça. Jouer ces morceaux en live nous a sûrement aidés. Donc espérons que cette fois, quand on remontera sur scène – qui sait quand – ce sera beaucoup plus facile.
LFB : Quel est le morceau dont tu as le plus hâte de jouer pour la première fois ? Et de rejouer ?
JD : J’aime toujours jouer Waveforms en live, je crois que c’est généralement le quatrième morceau qu’on joue dans un set. C’est un morceau incroyablement amusant à jouer. Il fait partie des morceaux qui rend mieux en live que sur le disque. J’ai hâte de remonter sur scène et jouer Waveforms.
LFB : Et un morceau du dernier album ?
JD : Je ne sais pas. Je trouve que ce serait cool si on pouvait bien faire sonner Glowing in the Dark. Je pense que ça va être un gros, gros, gros titre en concert. Il faut juste trouver moyen de l’adapter en live, et une fois que ce sera le cas, je pense que ce sera génial !
LFB : Quel est le ou la bassiste qui t’éblouit le plus ?
JD : Je dirais Bootsy Collins, génie total. Ou… Est-ce que c’est Carol Kaye ? Vous voyez, une bassiste qui a plus ou moins joué sur tous les albums des Beach Boys. Je crois que c’est Carol Kaye. En tout cas, c’est une bassiste incroyable.
LFB : Pour finir, as-tu un nouvel artiste à nous recommander ?
JD : Vous avez déjà entendu de Polar Bear ? Je crois que c’est genre un trio de jazz, mais pas particulièrement nouveau. Je crois qu’ils ont sorti trois ou quatre albums. Ils ont un batteur incroyable, vraiment incroyable. Comme tout groupe de jazz, cela dit. Il y a aussi Boy Azooga. Son album est sorti il y a deux ou trois ans, et il est génial.
VERSION ORIGINALE EN ANGLAIS
La Face B: Hi Jimmy, how are you doing?
Jimmy Dixon: Fine, and you?
LFB: Yeah, good, thanks. So, we are seeing strange times at the moment in France. We must home before six p.m. for a 12-hour curfew. What’s going on in the U.K.?
JD: Well, it’s pretty chaotic, I think, in the UK at the moment. I don’t know… There are lockdowns, it feels very, very, very strange. It feels like one step forward, two steps back at the moment. Like, there’s a lot of panic about stuff, but as far as I can tell from the government, it seems like they’re telling everyone just to carry on working and doing normal things. It’s total, total, total bullshit. And people are just totally confused. And then you get one minister saying “yeah, we’re going to have a British summer” and blah, blah, blah, and then like another one coming out saying “no, it’s going to be like another year and a half before we’re back to anything normal”. It’s just depressingly kind of it feels like this is actually going to be the normal, you know, for quite a long time now. But hopefully not. I mean hopefully things change. But yeah, it just feels a bit like you have a glimmer of hope and it kind of turns around.
LFB: So, let’s go back to something more joyful. Django Django have just released their fourth record, and this is the fourth record in 12 years on the same label. And it’s not that easy for a band to last. What’s your secret?
JD: I don’t know. It’s funny because I was doing interviews recently and someone pointed out that as a band, we’ve been together making music for, like 12 years or something and, yeah, it really doesn’t feel that long ago that we started, that we put the first record out even. I think we’ve been lucky to find a record label who are happy for us to just make our own job. When we were looking for a label, like back in 2010-2011, a lot of labels wanted us to rerecord a lot with them, a lot of songs that we’d already recorded and going with producers to make the record. And we really didn’t want to do that. They wanted to produce records. And really, Because were the only label that were happy for us to just make a record. And they said, yeah “we’ll just put it out, you know”. So, I think the combination of us being backed by a really supportive label and also sticking to our guns as well – I think we’ve always been pretty good at having control over records and stuff – and I certainly think that’s probably helped us build confidence in our own ability. And it certainly helps in terms of longevity and being able to have the confidence to make another record. We’ve just been lucky, we’ve managed to make money out of touring and doing festivals, and we’ve had a good level. The thought of being pushed into something we weren’t a hundred percent comfortable with, it’s just not what we do. So, yeah, we were lucky to find Because.
LFB: And the fans certainly like your records, because it feels like you, it doesn’t feel like you being produced by someone else.
JD: Yeah, yeah, yeah. I think we’ve got a loyal following who appreciate records and albums. The people that tend to come back to our shows and buy our records are people that enjoy music and enjoy buying music. And it isn’t just like consuming tons and tons of different singles and music. You know, when I was a kid, growing up, I’d buy a record and I’d listen to it for months and months until I killed it, until I like, completely ruined that record.
LFB: Could you describe your new record Glowing in the Dark in four words?
JD: I’d say playful, fun, rough and bonkers.
LFB: So how did you begin to develop this album? What was the first song you’ve written? And when did you decide it was time to make a whole album?
JD: Well, we I think the first song we wrote was Spirals, and we had a transition in the live set that we weren’t really that happy with, and so we kind of sat down and thought “As a starting point, let’s write a song that could potentially fit into the in between these two songs in the live set.” So, we kind of started with Spirals, and that was probably before we finished touring the last record. I guess that was a bit of a benchmark: we felt like we had a song that could potentially start the record. And I think once you have that starting point, whether it’s like just something to refer to and to keep going back to… as soon as we finished touring in 2018, I think we had like Christmas off, and then we went back and we started again probably in like February, March 2019. And we just started writing, building an album from Spirals being the starting point.
LFB: Vincent and Dave live in London, Tommy in Glasgow, and you in Margate, close to Libertines’ hotel…
JD: Oh, yeah! That’s right. The Libertines’ hotel is around the corner from me. I’ve never been there.
LFB: Not taking Brexit into account, I suppose it was not easy to prepare this record…
JD: Yeah, obviously, the way we work as a four had to kind of change a little bit. Me and Tommy, we’ve still got a studio down in London which we all get together in when we record in and write in. But yeah, we did a lot of writing at home and then we’d bring ideas into the studio. And yes, certainly, having a kind of time limit on the amount of studio time we had together as a four really affected the songwriting process and the recording process on this record, and for the better, to be honest. We manage to just not kind of get bogged down in details of tracks too much. I think when you when you’ve got all the time in the world, you can just spend months and months on one track. I kind of feel like, listening back to the album, there’s these tracks on the album that we literally wrote and recorded in like a day. And apart from put in like percussion and stuff like that on top of it, we didn’t do much more to the tracks and I really think, like listening back, it just gives it much more energy and yeah, it just gives it more playfulness or something. That’s something that we were wanting to do before we started writing the record. We felt like we got quite engrossed in the songwriting and the production side of songs, and it can be a bit of a rabbit hole where you just end up spending months on a track and throwing everything and then stripping stuff out… And in the end, it feels like you just can’t see the trees for the wood, you know. So, I think this record, we definitely made a conscious decision to just start trying to be a bit more fluid with how we recorded and put the songs together. And certainly, having a limited amount of time together, I think helped that.
LFB: To what extent do you think Glowing in the Dark is different from previous albums, apart from the way you recorded it?
JD: It’s almost like we’ve kind of come full circle, we’ve kind of taken all the things that we’ve learnt from making the last three records, and all the things that we think that worked and haven’t worked and we’ve condensed them. I guess it just feels like a much more confident album. And I just feel like we’ve probably been able to be confident enough to accept the song as it is and for it to be like, not totally polished. That was a big shift for us. And I think with the lyrics as well, we’ve always written about escapism and again, it just feels like this album, we’ve just condensed it again. And reading back as well through lyrics seem really pertinent to what’s going on now. I mean, I guess we were making the record through what was felt like really unstable for years. We like getting into some more personal stuff. We’re all really, like, politically engaged, and this record really has allowed us in many ways to try and detach from the everydayness. You know, nationalism spreading through like Europe and Britain and America has like completely like dominated us. We’ve used music to try to transgress it and try to build a different world that doesn’t exist in that fucked up kind of place. So, it feels like it’s almost become slightly more intense, but because of that, it’s become a bit more positive, like the music feels more positive.
LFB: As the title suggests, Glowing in the Dark is filled with darkness and optimism. It seems obvious that you wanted to build this record on contrasts. Could you tell us more about it and what made you want to make such a chiaroscuro album?
JD: We totally love the obscure and, you know, when I’m at home, I listen to the 50p records that I can find in record shops and stuff that I’ll pick up not knowing what it is, but it’s in an exotic appeal I think we all love as a band. The main thing that we all meet is a kind of hunger to discover new things and to be surprised. Glowing in the Dark is like finding those glimmers of something completely new and inspiring, out of nothing. It’s really important for us trying to discover and trying to kind of push ourselves. From record to record as well, we start a new record and we want to try and try and keep challenging ourselves. That is just a form of exploration and being creative and exploring that creative process and stuff. And I think Glowing in the Dark, as a little phrase, just kind of makes sense in conjunction with a way of working and how minds work.
LFB: There is a collaboration with Charlotte Gainsbourg on this record with the track Waking Up. Could you tell us more about how you met her and why you wanted to record a song with her?
JD: We’ve been massive fans of Charlotte Gainsbourg and the records that she’s done with like Beck. And she’s a label mate essentially, and me and Vinnie had recorded Waking Up. I think we’ve pretty much finished Waking Up and it felt like it should be a duet and it just didn’t seem right for me and Vinnie to try and sing this song that was about two people hitting the road and kind of leaving everything behind. And we kind of just almost jokingly said “Well, let’s just, you know, see if Because would be up for asking Charlotte whether she might be OK for singing”. You know, we never thought that she would be kinking to collaborate. But, yeah, we were really lucky that she was into the track and she had like some days free, so Vinnie went over to Paris probably about a year ago, just before Covid hit, and spent two days in Paris. And they just put the vocals down, rerecorded the track. And I think it made such a massive difference to the track. I think it really gave it a much cooler feel and it took it to a very different place having Charlotte singing on it. Her vocal’s great, you know. It would be great to meet up properly but I guess with travel restrictions and stuff, we haven’t been to do that. But hopefully we’ll do some live versions of the track and Charlotte will be doing some vocals on it and stuff…
LFB: This collaboration’s is a good surprise, but, according to you, which track will surprise the fans most on this record?
JD: That’s a good question. It’s really difficult, isn’t it? Because, like every record we do, there’s complete polar opposite songs and it just feels like we’ve almost covered every possible surprise, you know, like whenever I listen back to our records, I’m always like “How can a two-minute folk song sit next to a techno track?” But we somehow manage it. And every time we put a record out, I kind of think “Christ, people are going to be totally shocked by, like, certain tracks”, but they don’t seem to be. So, it’s difficult to pick a track out because we’ve done so many tracks that shouldn’t stick together well on a record. We’ve managed to kind of make them work. On this record, I don’t think there’s any track that I think will surprise anyone, but I really enjoyed writing and recording Got me Worried, and I think Hold Fast is a really, really, really nice track. Whether it feels like a departure or anything from the Django sound.
LFB: How could you explain the fact that your tracks were remixed by big names of indie music like Hot Chip, MGMT… Or like Busy-P?
JD: After convincing Charlotte to sing in one of the tracks, we just got like a bit cocky and confident and started asking MGMT and Hot Chip. I think after, we approached MGMT, another band that we’re like massive fans of, the label suggested it and we were like “well, of course, if they’re up for it” and again, we just never thought that they they’d really be up for it. But thankfully they were and I totally, totally love that remix. And it’s the same with Hot Chip. We’ve played a lot of festivals over the past, kind of like six or seven years with Hot Chip doing the same rounds so we’ve gotten to know Hot Chip quite well. And, you know, we’ve been in studios where they’ve been recording and stuff like that. So it’s always felt like we’ve been kind of following Hot Chip about a little bit and we’ve gotten to know them. So, again, like they’re just amazing musicians. Like amazing, amazing production. It’s a pleasure and honour to have them remix the song. And it’s just great getting these tracks back and then just hearing a song that you’ve written just be completely transported to another place and especially the MGMT remix. I totally love it. But we were just lucky that our label was up for chasing them and luckily, they all agreed to it.
LFB: I guess you all miss the stage. Did you think about how you would play the songs on stage while recording Glowing in the Dark or did you think about the stage afterwards?
JD: We’ve always written records and not really thought about how we were going to play them live until it gets to the end of the record and we’re like “Oh shit, we’ve got to play these live now”. We’ve definitely played the songs live as a four more than we have done on previous records. That’s a big change. And going back to getting the sense like a livelier sound into the record, that really helped. But what we usually normally do is just record all our parts separately and we’ll sit and add layers and layers and layers of things and strip things out. Then, when it comes to playing the song live, it’s almost like we have to deconstruct the track and rebuild it with just four instruments and, really work out what is like instrumentals on a track. But this time we’ve essentially, with most of the tracks, we’ve learnt how to play them as a full piece and then recorded them, apart from maybe four or five songs on the album. A lot of them, we wrote and really honed in on the parts and tried to make sure everything had a function. And it wasn’t just like layers and layers of different bass lines and layers of arpeggios and guitars and vocals and stuff. We really wanted to try to limit it and kind of strip it back. And yeah, I think playing it live is definitely helped that. So, hopefully this time around when it comes to who knows, when we do play live, it will be a much easier process.
LFB: Which is the song that you must look forward to performing for the first time, and the song that you can’t wait to play again on stage?
JD: I always really love playing Waveforms live, I think it’s usually the fourth track we put into the live set. It’s just like an incredibly fun track to play. It’s one of those tracks that comes across better live than it does on the record. I’m looking forward to getting back and playing Waveforms.
LFB: And tracks off this album?
JD: I don’t know. I think would be great if we can get Glowing in the Dark sounding good. I think that will be a big, big, big track live. We need to get it right, but if we get it right, I think it’ll be I think it’d be great live!
LFB: Which is the bassist that blows your mind the most?
JD: I mean Bootsy Collins, total genius. Or… Is it Carol Kaye? You know, there’s a bassist who pretty much played on all the Beach Boys records. I think it’s Carol Kaye, but she is an amazing bassist.
LFB: To finish with, do you have a new artist to recommend us?
JD: Have you heard of a band called Polar Bear? I guess they’re kind of like a jazz trio, I think, but not particularly, not particularly new. I think they’ve had like three or four albums out. They’ve got an unbelievable drummer, totally unbelievable drummer. But most jazz bands do. And there’s Boy Azooga. His record came out a couple of years ago, to be honest. That record’s great.