C’est rempli d’espoir et d’envie que nous vous proposons de vous emmener prendre le large à La Rochelle, une nouvelle fois. Le Chantier des Francofolies, accompagnateur nécessaire de projets artistiques depuis plus de vingt ans et spécialisé notamment dans le live, continu bel et bien son travail cette année. Avec des artistes sélectionnés pour leur permettre d’oeuvrer sur leurs différents projets musicaux, le dispositif a accueilli ses premiers talents en février dernier. Le temps pour nous de recueillir les mots d’Ussar, Brö et Bonnie Banane qui ont ouvert le bal de cette nouvelle édition.
UssaR :
LFB: Ton premier EP « UssaR » est sorti en juillet dernier dans lequel on te découvre, toi et ton projet musical. Comment t’es venu l’idée de faire de la musique ? Est-ce que c’est quelque chose qui a toujours résonné en toi?
UssaR: La musique s’est imposé à moi, c’était une évidence. J’aurais pu avoir une autre vie mais je crois qu’elle m’aurait profondément ennuyé. À partir du moment où j’ai mis les mains sur un piano, j’ai su que d’une façon ou d’une autre j’allais faire un bout de chemin avec.
LFB: Tu es ici à La Rochelle cette semaine dans le cadre du Chantier des Francos. Comment se passe ton accompagnement jusqu’à aujourd’hui ?
UssaR: Très bien, c’est très intéressant, bien que parfois déstabilisant de remettre des choses en cause scéniquement. Mais ici, tout le monde est bienveillant et porte l’amour du spectacle vivant, donc on parle la même langue.
LFB: As-tu profité de cette expérience pour te perfectionner ou t’as telle aussi peut-être aidé à créer par la même occasion ?
UssaR: J’en ai profité pour expérimenter un set de 30 minutes, changer l’ordre de ma setlist et intégrer un morceau que je ne jouais pas en live jusqu’à présent.
LFB: Qu’est-ce que ça fait de retrouver un bout de scène, le temps d’une semaine ?
UssaR: L’impression de rentrer à la maison!
LFB: On a tous hâte de pouvoir écouter tes titres en live et croise les doigts bien forts. Quelles sont tes envies pour cette année?
UssaR: J’ai très envie d’aller à la rencontre du public en France, reprendre ces doses d’adrénaline pré-concert et de chanter mes chansons, en vrai..
LFB: Est-ce que tu as des coups de coeurs récents à nous partager?
UssaR: J’aime beaucoup le projet QuinzeQuinze, on a les mêmes racines musicales même si nos branches sont éloignées au final.
BRÖ :
LFB: Salut BRÖ! Comment ça va?
BRÖ: Salut La Face B, ça va!
LFB: Est-ce que tu peux te présenter un petit peu?
BRÖ: Oui, bien sûr. Moi c’est BRÖ, de mon prénom Elisa, je viens de Paris. Je suis chanteuse/rappeuse et je fais partie de la sélection 2021 du Chantier des Francos. Je suis sur scène avec mes deux beatmakers, Elie et Jules qui sont aussi mes musiciens du coup. Je fais un mélange entre la trap, le RNB, la soul… Tout ça en français.
LFB: Ton dernier clip pour ton titre Chaos est sorti en décembre dernier. La réalisation, les décors, les images sont vraiment très travaillés et incroyables! Quels ont été tes inspirations pour ce clip justement ?
BRÖ: Oui ! C’est un clip de mon pote Sacha Fuze (réalisateur et comédien de talent). Mes inspirations sont multiples, mais c’est beaucoup les années 2000 et les décors de salons maghrébins (en l’honneur de mes origines algériennes.)
LFB: Est-ce que tu accordes une place importante à l’image, en général, dans ton projet?
BRÖ: Oui bien sûr. Mais j’essaye de distinguer image et marketing. Pour moi l’image fait partie de l’œuvre. Quand je bosse avec Sacha sur un clip par exemple, il fait pas une prestation de service pour moi, il fait une œuvre à part entière qui vient se greffer sur la mienne. Mais j’essaye aussi de ne pas trop m’inquiéter pour mon image, tant que j’ai encore du travail à faire sur ma musique. C’est ce qui reste le cœur de mon projet.
LFB: Tu passes la semaine aux côtés d’UssaR et Bonnie Banane. Est-ce que vous vous connaissiez avant le Chantier des Francos? Est-ce que vos idées viennent à se mettre en commun?
BRÖ: Non on ne se connaissait pas ! Oui on a beaucoup échangé. Ils sont un peu plus expérimentés que nous donc ils nous ont vachement conseillé. C’était super de passer la semaine avec eux.
LFB: Quels ont été les moments forts de cette expérience pour toi?
BRÖ: J’ai tout particulièrement apprécié les cours de corps avec Bénédicte. Je les ai fait avec mes musiciens et ça nous a beaucoup rapprochés et aidés à se connecter les uns aux autres sur scène. Le concert du jeudi soir a été très fort pour moi aussi, car j’ai vraiment senti que j’avais eu un déclic grâce aux quelques jours de travail.
LFB: Est-ce que tu as des coups de cœur récents à nous partager ?
BRÖ: Oui, je vous conseille d’aller écouter Le miel de Tayc, le renouveau du RNB français et Bittersweet de Lianne La Havas.
Bonnie Banane :
LFB (par Camille Nadeau): Bien le bonjour Bonnie Banane ! Comment vas-tu ?
Bonnie Banane : Ça va très bien ! Je suis au bord de la mer … devant un coucher de soleil.
LFB : On est très heureux de te re rencontrer : référence à l’article que tu nous as déjà accordé il y a quelques mois. Pour ceux et celles qui ne te connaissent pas encore et qui n’ont pas lu notre super article sur toi, peux-tu te présenter ?
Bonnie Banane : Je suis Bonnie Banane. Je viens de sortir un album en novembre qui s’appelle Sexy Planet et voilà … (rires).
LFB : Très chouette album d’ailleurs! Est ce que tu peux nous en parler ?
Bonnie Banane : Merci c’est gentil ! Et bien, c’est mon premier album. Je suis contente qu’il soit sorti.
LFB : Tu l’avais composé où ?
Bonnie Banane : Dans plusieurs endroits : entre Paris, Genève et Bruxelles.
LFB : C’est quoi tes inspirations pour ce premier album ?
Bonnie Banane : Et bien, pleins de choses : Les rapports, la Nature, l’Invisible aussi: Ce qui n’est pas dit, ce qui est tu… le secret, le secret des gens. Ce sont mes inspirations principales. Il y a aussi le reflet.
LFB : Comment as-tu vu ton album évoluer depuis sa sortie en novembre 2020 ?
Bonnie Banane : Il est sorti comme il devait sortir. Je le laisse vivre sa vie. J’ai de très bons retours, j’en suis très contente. Après, j’espère que ce sera un album que les gens découvriront plus tard. J’ai hâte de sortir quelque chose parce que je l’ai beaucoup écouté, tu vois. De le faire en live… ce qui est un peu incertain. D’ailleurs, je trouve que cela va bien avec cet album, avec l’état dans lequel j’étais : un peu incertain.
LFB : Tu étais au Chantier des Francos, pour travailler le live notamment, et d’autres choses. Qu’est ce que cela t’a apporté ? Qu’est ce que tu as approfondi là bas ?
Bonnie Banane : C’était trop bien ! Super gens ! Il y avait de bêtes gens, toute l’équipe était super! C’était très agréable ! Putain, il y a un mec qui se baigne à 19h au mois de mars! C’était une super équipe ! J’étais hyper chanceuse ! Et il y avait d’autres artistes qui étaient là : genre Brö qui est super cool… Ce que j’ai surtout appris, c’est les tons et les demi-ton, qui fallait monter sur les chansons. Ça m’a ouvert les portes pour monter les chansons d’un ton et demi-ton, deux tons même. Le prof de chant avait une approche assez rare et intéressante, il disait qu’il faut que ça soit ‘’évident » dans la voix pour que ça soit juste et qu’on chante bien. Si c’est évident pour nous de chanter comme ça, c’est que c’est la bonne façon. Après pour moi, c’était un début de travail, pas un aboutissement. Un début de travail dont j’avais besoin, cruellement besoin… Et je n’ai pas fini ! J’adorais retourner au chantier au moins une fois quoi.
LFB : Tu penses y retourner bientôt ?
Bonnie Banane : J’espère ! Mais faut voir les possibilités. C’était hyper intéressant et très cool de pouvoir jouer devant un public. Et c’était la première fois que je jouais devant un public masqué : un “vrai public masqué”. Parce que jusqu’à présent, je jouais devant des équipes, des équipes de tournages masquées. Mais là, c’était la première fois, et ça confirme ce que tout le monde peut penser: que c’est bizarre… Effectivement c’est très bizarre! Effectivement, c’est très déroutant. C’est un peu particulier comme on pouvait s’y attendre. Mais voilà, c’était cool. J’ai rien de mauvais à dire, que des choses bien ! On a bien bu, on a bien mangé. On a été très bien accueilli !
LFB : Tu te vois comment dans 6 mois? Quels sont tes projets ? Un nouvel album peut-être?
Bonnie Banane : Pas de nouvel album mais peut-être une réédition de Sexy Planet : peut-être, je sais pas. Des nouvelles chansons, oui!
LFB : Question coup de cœur: As-tu des choses à nous partager ?
Bonnie Banane : Il y a une playlist, enfin un show sur NTS que j’aime bien qui s’appelle The Large et The Midnight Gospel sur Netflix.