ADN #222 : L’Ambulancier

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Il vient de dévoiler son premier EP éponyme chez Tadam Records, aujourd’hui c’est L’Ambulancier qui vient nous raconter les morceaux qui font son ADN musical.

Sonic Youth – Pink Steam 

Sonic Youth, c’est ma base musicale, avec les Beatles que je ne mets pas ici faute d’arriver à choisir un titre ! Pour les New-Yorkais c’est différent parce que l’album « Rather Ripped » a été un choc pour moi, je les découvrais à ce moment-là. Tout m’a embarqué, les dissonances, les riffs, l’expérimentation, leur attitude enjouée et sincère en concert et surtout leur capacité à tordre la pop. C’est le disque sur lequel ils ont le mieux réussi cette synthèse et « Pink Steam » est un morceau incroyablement narratif, quasi-instrumental, avec juste une petite partie de chant typique de Thurston Moore dans son débit et sa poésie post-beatnik. Je continue de suivre leurs parcours en solo, et je leur dois mon accordage de guitare un peu chelou qui est inspiré des leurs.

Carpenter Brut – Le Perv (Live)

Le Brut, c’est implacable, catchy, puissant, visuel comme pas permis, écrit avec génie. Je peux parler des heures de ses albums, de ses clips, de son live. C’est le Brut qui a précipité mon passage à l’electro, aux synthés, aux boucles, à la recherche de quelque chose du genre « dansons sur l’apocalypse » avec un enrobage de vieux films américains qui ne pouvait que me plaire. Mes chansons sont moins violentes mais je suis complètement influencé par des titres épiques comme « Le Perv », qui frôlent l’élévation mystique. Que le Brut soit français veut dire beaucoup sur ce qu’on peut et ce qu’on sait faire dans l’Hexagone. Longue vie au Brut.

Alain Souchon – La Ballade de Jim

J’ai grandi en écoutant Souchon, dont j’adore la tendresse, l’humour et le sens de l’à propos. Jamais un mot de trop, jamais une prétention déplacée, tout en poésie de l’évidence : un idéal depuis que j’écris en français. Il est comme Thurston Moore ou Paul McCartney : un éternel adolescent qui ne s’est jamais laissé aller au cynisme ou à la facilité en vieillissant, faut le voir se défoncer en live. « La Ballade de Jim », c’est un peu l’âge d’or de cette chanson 80’s aussi : le côté boîte à rythmes obstiné, les mélodies super accrocheuses, les Rita Mitsouko, Balavoine… L’histoire est parfaite, les images sont belles, c’est du français qui se rêve américain sans que ça soit nul. Et puis vous avez remarqué que dans le clip, il conduit une ambulance ?

Placebo – Taste In Men

Les premiers émois au lycée. Je milite pour qu’on dise plus souvent que Placebo sont des gosses illégitimes de Sonic Youth, parce que leurs premiers albums ont ce truc déglingue, noisy.  Mais c’est surtout « Black Market Music » qui m’a retourné, je le trouve parfait et direct avec une pointe de recherche sonore et mélodique, la juste dose. « Taste In Men », en ouverture du disque, est un manifeste pop-indus sur un gimmick electro. Le narrateur est volontairement ambigu mais la situation est claire et universelle, ce que j’ai voulu faire dans « Monogame ». Pour la francophonie, j’aurais pu mettre « Mars Landing Party », remarque.

Peter Lorne – Tortues Ninja – Générique

Ben oui. New York, des synthés, une grille de blues, un texte anglais super bien traduit et une ode aux héros. C’est pas un peu L’Ambulancier ?

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