Nouveau rendez-vous avec Serguei Spoutnik du label Santé Records. Alors on attache sa ceinture de canapé, on tend les jambes jusqu’au repose-jambes, et on laisse nos oreilles se faire stimuler. Au programme, un second clip ailé en exclusivité sur La Face B : Our Time Is Clay, Let’s Build And Destroy.
C’est donc avec plaisir que l’on accueille à nouveau Damien Lecoq, poète perdu entre les nuages et la terre ferme, qui se plaît à nous emmener avec lui dans sa croisière brumeuse. Si la semaine dernière c’était à vélo qu’il se perdait dans son imaginaire, c’est aujourd’hui au volant d’une voiture que commence l’aventure.
L’artiste ne change pas de registre, la thématique de l’errance est toujours bien présente. C’est un nouvel ovni musical sur lequel nous prenons la route vers une destination qui semble encore une fois inconnue. Nous nous engageons dans cette brume, première étape de ce trajet incertain. Brouillard crée volontairement par Serguei Spoutnik, comme s’il voulait intentionnellement se perdre et voguer vers l’inattendu.
Si dans un ancien clip, à savoir One bad apple spoils the barrel, le musicien jouait avec les supports et la typographie, ce sont les éléments cette fois-ci qu’il s’amuse à confronter.
Brûlant les objets sur son passage, faisant tomber des châteaux d’eau; la fin de chaque chose est une fatalité à laquelle on ne peut échapper. Chaque escale du voyage nous montre la destruction d’objets et structures différents. Il semblerait que l’enfant sur sa bicyclette a déjà bien grandi, et qu’il réalise la fragilité de ce qui l’entoure. Fragilité d’autant plus illustrée par l’écroulement d’un des biens les plus précieux : une maison. Des dégâts irréparables causés par un détail aussi simple qu’une fuite d’eau (bon, pas une petite on est d’accord). Est-ce cette réalité dure à admettre que Serguei Spoutnik fuit ? En tout cas, où qu’il aille, ce n’est pas aujourd’hui qu’il arrêtera son exode sonore.
Une nouvelle évasion musicale, toujours aussi enivrante, qui malgré son côté expérimental au premier abord semble cacher des pensées profondes. On espère juste qu’il s’agit bien d’images d’archives, et que le fantaisiste n’a pas mis fin à son chez-lui pour l’amour de l’art.