Il y a quelques semaine, JOKO lançait l’aventure de son nouvel EP en nous dévoilant Mood, un premier extrait mélancolique. Changement d’ambiance avec The Kid ou l’artiste laisse exploser son côté « enfant terrible » tout en continuant d’explorer sa sincérité.
Souvent, on résume l’enfance à la pureté. Une époque ou la crédulité est à son comble et où les sentiments changent en un battement de cil. Bien souvent, le temps passant, la beauté et tout ce qui faisait notre jeunesse se polit avec le temps. On apprend à mentir, à se méfier des gens, à garder sa confiance et ses émotions pour soi bien enfermé dans un coffre qu’on ferme la plupart du temps à double tour.
Avec ce The Kid, JOKO continue son travail d’émancipation et de vérité et ouvre ce coffre à double tour. En reprenant le temps d’une chanson son âme d’enfant dans tout son éclat, JOKO fait étale de ses contradictions, de ses variations d’enfant désormais adulte. Le morceau est un cheminement vers une sorte de vérité, d’acceptation de soi et des autres.
Ainsi, on remarque une différence très marquée entre les couplets et le refrain. Sur les premiers, JOKO parle en son nom propre, exprime sa propre histoire, son besoin de faire confiance, sa peur de la trahison et du rejet tout autant que son besoin de se retrouver elle même et de vivre avec les règles et les lignes qu’elle a édicté.
D’un autre côté, le refrain apporte un contre-poids assez intéressant, puisque dans celui-ci JOKO s’inclue dans la masse. En utilisant le « nous », elle se met indirectement du côté des gens à qui elle s’adresse, réalisant ainsi que les réflexions qu’elle édicte sont aussi valables pour sa propre personne, que les mensonges qu’elle semble vivre, viennent aussi d’elle même.
JOKO
Tout cela se traduit aussi d’un point de vue musical. Loin du calme et de la mélancolie affichée dans Mood, The Kid est doté d’une musicalité plus physique qui laisse apparaitre la forte dualité exprimée au dessus.
Les couplets sont ainsi bercés par une lente montée électronique accompagnée ici et là de chœurs en forme d’écho au chant tandis que le tonnerre explose sur les refrains portés par des percussions impactantes. Un véritable travail sonore qui permet au morceau de faire parfaitement ressortir les émotions exprimées.
À l’opposé de tout cela, JOKO poursuit la vidéo de Mood avec We Kick For Friends et s’offre une session live épurée en a-cappella qui permet en moins de deux minutes de faire ressortir toutes les émotions du morceau et surtout de rappeler si besoin était que JOKO est une interprète géniale qui vit totalement ses chansons.
Pour en savoir plus sur The Kid, on a posé quelques questions à JOKO :
LFB : Salut JOKO, peux tu nous parler de ton titre The Kid ?
JOKO : The Kid, c’est mon côté enfant terrible. Ce titre c’est comme un manuel d’utilisation ou s’étale mes caprices et mes contradictions. Tu penses pouvoir me faire confiance mais je suis très exigeante, j’ai besoin d’être rassurée en permanence et je déteste les paroles en l’air, j’étouffe facilement et je suis solitaire. Bref les paradoxes de chacun. Au final on se ment tous, on ne se montre qu’à moitié de peur d’effrayer. Moi j’ai décidé de tout dire sur ce titre là, même quand c’est pas glorieux et qu’on n’est pas le héros de l’histoire.
the kid
LFB : Mood était sur une vague très douce alors que The Kid est plus « physique ». Est ce important pour toi de montrer les émotions de ta musique de manière palpable?
JOKO : Quand j’ai écrit ces chansons, j’étais dans une période de ma vie où je me sentais un peu coincée, j’avais du mal à dire ce que je ressentais. Et ça m’a mis dans des situations où des personnes se sentaient soit rejetées par mon silence soit ils le prenaient pour une invitation! Donc quand je me retrouvais au studio, j’avais envie que chaque chanson déborde d’émotions, aussi contradictoires et compliqués qu’elles puissent être!
LFB : Ces deux morceaux ont des identités très fortes. Quelles autres surprises nous prépares-tu pour ton nouvel EP ?
JOKO : La plus grosse surprise pour moi c’est le clip qui va accompagner la sortie de cet EP, je l’ai co réalisé avec mon frère et on a perdu quelques points de vie dessus mais j’en suis super fière!
LFB : On a besoin de savoir : peux tu nous raconter comment s’est fait le choix de porter un pyjama dans tes vidéos avec We Kick For Friends ?
JOKO : Comme en live, j’aime l’idée que chaque chanson puisse avoir une version « stripped », sans grands arrangements et visuellement j’avais envie de raconter ça sur ces deux live sessions, pas d’artifices, pas de costumes, juste moi en pyjama comme si j’étais sortie de mon lit pour aller chanter dans un parc!