Le chanteur Ghern aura beau nous conter qu’Il ne faut jamais rien raconter : il le fait tout de même, et c’est tant mieux. Sur une musique douce et mélodieuse, le musicien nous fait part de ses souvenirs d’enfance heureuse comme des difficultés que l’on rencontre en grandissant. En somme, un clip comme un voyage initiatique.
Avant même de parler du clip, nous sommes happés par la musique de Ghern. On reconnaît une palette musicale assez conséquente avec des sonorités folk, dans une guitare rappelant celle de Paul Simon ou encore de la chanteuse Clou. En parlant de pop ou de variété française, le chanteur affirme l’inspiration de Benjamin Biolay et Alain Bashung dans sa manière de composer. Enfin, il y a un côté tant naïf que léger nous faisant penser à Albin de la Simone et qui se retranscrit dans le clip.
En effet, le clip est un dessin animé illustré par Maëlle Demonin et monté par Mehdi Thiriot. L’illustration est faite de rondeur, de couleurs vives et pastels donnant un aspect enfantin à la chanson. Comme en évoquant les paroles : « J’ai eu une enfance joyeuse. » Pourtant, même si le trait reste paisible, heureux, les paroles s’assombrissent. On pourrait avoir l’image d’un nuage qui passe avant de se laisser percer par le soleil lorsque Ghern nous raconte ses instants de solitude : « Mais quand j’étais seul en moi, ça s’agitait », de manque : « Il ne faut jamais rien raconter, si on le fait, tout le monde se met à vous manquer. » Alors comme antidote : la musique dès le plus jeune âge. Il nous chante que : « J’étais plein de rêves, déjà je chantais. »
Au delà de son histoire intime, c’est une histoire universelle que Ghern nous raconte. Ainsi, tout au long du clip, on peut s’amuser à reconnaître les idoles de certaines époques ou des clins d’œil de l’évolution du chanteur, comme l’apparition de son disque Tout a été inventé pour toi. Alors, on aperçoit Jurassic Park, Paris brûlant par l’incendie de Notre-Dame. On y voit aussi la Tour Eiffel, le Panthéon et la Maison de la Radio, ou encore Angèle, Greta Thunberg et Guy-Manuel de Homem-Christo (des Daft Punk).
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Illustration de la couverture : Maëlle Demonin