(Exclu) Voudriez-vous adorer Bad Bad Bird ?

Découverte d’un drôle d’oiseau que vous ne serez pas prêts d’oublier. Bad Bad Bird nous offre une pop-garage que l’on ne peut qu’adorer.

Sous ses airs de sainte, Madeleine Loiseau serait un (très) méchant volatile. En tout cas, c’est ce ce qu’elle affirme avec son projet solo Bad Bad Bird. Prenant son envol du trio de rock Toybloïd, elle en garde pourtant l’énergie punk-garage en intraveineuse. Les rythmes sont nerveux et expressifs. Les batteries explosives. On reconnaît une empreinte DIY à l’instar de Sonic Youth, ou certains groupes de rock français comme Radio Elvis (dont le bassiste et guitariste, Manu Ralambo, co-signe la réalisation du morceau). À cela s’ajoute un esprit plus doux, proche de la bedroom pop avec des guitares qui ronronnent ou des paroles à fleur de peau. La chanteuse cite en inspiration Girl in red ou encore, Beabadoobee.

C’est justement cette veine « faite maison » qui se retranscrit dans le clip de Voudras-tu m’adorer ? Réalisé en grande équipe (Axel Misipo / Stéphane Garnon / Mathilde Chollot / Muk Tshiakatumba / Violaine Philippe), le clip suit la chanteuse. On commence par l’observer au travers de son ordinateur, avant de se réveiller en prenant son café tout en composant et enregistrant des chansons. Ensuite, on la retrouve en loge se faisant maquiller, saluant son équipe avant de jouer sur un plateau. Bien que semblant ordinaire en montrant le quotidien de Bad Bad Bird, le clip est réalisé avec précision, en se calquant sur l’âme du titre. Une fois sur scène, la musique semble se faire plus intense, plus libérée. Avant que la lumière s’éteigne, que la musique retombe donnant plus de place au texte. On l’entend chanter à voix basse, comme on murmure un secret : « Je veux qu’on aille explorer, Tous les deux, Des îles oubliées, Qu’on louvoie, Sur des océans, Qu’on se noie, Et que tu me sauves. »

Le chant se situe aux frontières du chanté et du parlé, comme dans un mouvement spontané. Et pour cause, Bad Bad Bird nous parle de sentiments, de retrouvailles entre deux amants : « Ton train entre en gare, Je vais sauter dans tes bras. Ça fait au moins 10 milliards, De mois qu’on s’est pas vus. J’ai pas dormi de la nuit, J’imagine que toi non plus ! » Le retour d’un être aimé et qui nous a manqué. Dont l’impatience et la joie font s’échapper des mots, des questionnements, du bout des lèvres. Celui à qui l’on demande : Voudras-tu m’adorer ? Comme pour clôturer la boucle du premier couplet, le clip se termine sur Madeleine attendant sur le quai d’une gare, un bouquet à la main. Signe de la fin d’une attente pour un nouveau départ.

L’artiste confirme cette idée de renouveau :

« Cette chanson et ce clip illustrent ma vie chamboulée de ces derniers mois. J’étais dans un petit nid confortable et j’en suis tombée brutalement, alors il a bien fallu se mettre à écrire, à composer, à chanter l’amour pour ne pas perdre pied ! Chanter des mots doux sans oublier les grosses guitares, chanter la mélancolie mais toujours croire en l’avenir, chanter dans sa chambre mais vite recruter les copains pour jouer, et rendre cette musique vivante. »

Bad Bad Bird continue son envol, sa traversée, avec l’arrivée de nouveaux titres d’ici les prochains mois.

Crédit photo : Margot Rigaud