ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Aujourd’hui Nick Waterhouse nous parle des tires qui composent son ADN musical.
Charlie Rich – Let Me Go My Merry Way
FR : Je suis entré dans le monde de Charlie Rich par le biais du profil d’une élégance ternie de Peter Garalunick, que l’on trouve dans le livre « Feel Like Going Home »… Je connaissais son histoire et son second parcours de larmoyant renard argenté dans le monde de la country des années 70 et 80. J’ai vraiment traversé le miroir lorsque mon patron au magasin de disques de San Francisco m’a fait découvrir la période très fertile de Let Me Go My Merry Way… swinguant, cool, posé, mais bluesy – il est comme l’inversion blanche de la période country et western de Ray Charles – le western passe au gospel, au jazz et au R&B. Inutile de dire qu’il a immédiatement touché l’endroit le plus tendre de mon cœur et qu’il y a au moins une douzaine de pépites dans son catalogue, mais c’était ma première et durable impression.
EN: I was first put into the world of Charlie Rich via Peter Garalunick’s profile in faded elegance found in the book ‘Feel Like Going Home’… Aware of his story and his second act as a tearjerker silver fox in the 70s and 80s country world. I really stepped through the looking glass when my boss at the record shop in San Francisco turned me onto the very fertile period of Let me go my merry way.. swinging, cool, composed, but bluesy – he’s like the white inversion of Ray Charles country and western period – western goes gospel, jazz and R&B. Needless to say it immediately hit the softest spot of my heart and there’s at least a dozen diamonds in his catalog but this was my first and lasting impression.
Little Willie John – Young Girl
FR : Le désir ardent et la tension de Young girl, ainsi que l’atmosphère de slow-grind suintant, font de ce morceau un 45 tours à mes yeux. C’est le genre de morceau auquel je pense quand je me remémore les meilleurs moments passés la nuit tard dans des endroits sombres, étroits et remplis de boissons fortes. Les disques King, Willie, l’orchestre maison, la production — tout ça, c’est du grand art pour moi. Même ces mélanges de chœurs sonores ne peuvent juste pas faire de mal.
EN: The yearning and tension of ‘young girl’, as well as just the killer, sweaty slow-grind atmosphere here are what MAKE this a 45 in my mind. This is the kinda tune I think of when I cast my memory back to the very best times of being out after hours in somewhere dark and tight and full of strong drinks. King records, Willie, the house band, the production — its all pinnacle stuff for me. Even those sonorous backing vocal blends just cannot do wrong.
Georgie Fame – Work Song (live at the flamingo)
FR : J’ai trouvé ce disque en reproduction pendant mon adolescence et j’ai eu l’impression que tout un monde s’ouvrait. Plus que n’importe quel déploiement sous-culturel de ce que la scène mod de Londres s’affairait à écrire, vous pouvez comprendre l’excitation de la potentialité de toute une façon d’être quand vous entendez un club live comme il sonne sur ce disque. J’ai beaucoup appris sur le terroir de l’enregistrement et sur la façon dont l’arrangement, la distorsion et la livraison peuvent rendre une chanson plus puissante, et plein de respect pour Georgie qui est un véritable compagnon de route, toujours un jazzer plus qu’une pop star quand les choses vont mal.
EN : I picked this record up as a reproduction in my teenage years and felt like a whole world opened. More than any sub cultural unfurling of what the London in crowd mod scene was up to in writing, you can comprehend the excitement of potentiality of a whole WAY of being when your hear a live club as it sounds on this record. I learned a lot about the terroir of recording and how arrangement and distortion and delivery can make a song more powerful, and lots of respect to Georgie for being a true journeyman player, ever a jazzer more than a pop star when the chips are down.
Grant Green – Have You Ever Had The Blues
FR : A une époque, quand je suis arrivé à San Francisco en 2004, je traînais dans beaucoup de petits clubs de jazz avec des orgues B3 et cet album me rappelle toujours l’ambiance totale de cette époque et de cette scène. J’ai acheté tous les albums de Grant Green avant de partir pour la ville et lorsqu’il joue son premier solo rapide, vous comprenez en quatre mesures pourquoi cet album était si enivrant pour un guitariste en devenir…
EN : There was a time when I first got to San Francisco in 2004 I was hanging around at a lot of small jazz clubs with B3 organs and this always casts my memory to the total ambience of that time and scene. I bought all of Grant Green stuff before departing for the city and when he hits his first rapid fire solo here you get the whole picture in 4 bars as to why this was so intoxicating to a developing guitarist..
Golliwogs – Brown Eyed Girl
FR : Ce morceau a une histoire personnelle incroyablement forte (il me rappelle l’été entre la troisième et la seconde) et une signification historique générale – c’est le début de CCR (Creedence Clearwarer Revival) quand ils faisaient ce pour quoi je vis – une fusion de rythme américain, de soul bluesy et de sensation d’invasion britannique canalisée par la pure jeunesse de la côte ouest. J’aime tout de cette chanson et je vous conseille vivement de trouver le catalogue complet des Golliwogs, je crois que c’est une réédition des années 80 et un ajout incroyable au catalogue de Creedence.
EN: This has incredibly potent personal history (reminds me of summer between 9th and 10th grade) and general historic significance – its early CCR (Creedence Clearwarer Revival ) when they were doing what I live for – a fusion of American rhythm and bluesy soul and British Invasion feel channeled through pure west coast youth. I love everything about this tune and I urge you to go find the entire compiled Golliwogs catalog, I believe a reissue from the 80s and an amazing addendum to the Creedence catalog.