Olivier Connan : « Continuer à travailler sur cette édition spéciale a donné du sens au quotidien de chacun. »

Que de rebondissements pour le monde de la musique depuis ces derniers mois. Malgré tout cela, public comme organisateurs n’ont pas perdu espoir et c’est une vraie bonne nouvelle ! Si le festival Les Nuits Secrètes a été annulé, Olivier Connan et son équipe ont travaillé d’arrache pied pour nous proposer un tout nouvel événement : C’est Extra.  On espère bien vous croiser à Aulnoye-Aymeries pour découvrir cela dès le vendredi 23 juillet et en attendant, on vous laisse découvrir l’interview du Directeur des Nuits Secrètes, Olivier Connan. 

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La Face B : Bonjour Olivier. Merci de nous accorder cette interview dans ce moment de rush à quelques jours du festival ! D’ailleurs comment allez-vous à l’approche de l’ouverture des festivités ? 

Olivier Connan : *rires* Très bien ! On est contents de proposer ce rendez-vous spécial cette année. C’est Extra est un format différent des Nuits Secrètes tout en en reprenant les ingrédients. Un parfum de Nuits Secrètes flotte sur C’est Extra et on a pris beaucoup de plaisir à monter cet événement. En plus de ça, le public répond présent et on est très heureux de le retrouver.

LFB : La période Covid a-t-elle été une occasion pour l’association de se réinventer ? 

Olivier Connan : C’est une question que l’on se pose fréquemment avec l’équipe. Il faut essayer d’avoir une nouvelle lecture du projet chaque année et c’est l’une de nos principales préoccupations. Il faut savoir s’amuser avec les parcours secrets et la géographie de la ville, par exemple en changeant l’emplacement des scènes. 

Cette année, on est partis sur des scénarios corona-compatibles par rapport aux contraintes que nous imposent le virus et l’Etat. On a tout de suite cherché à créer un événement réalisable dans l’espace public. 

L’idée nous est venue assez rapidement, en automne ! On savait que l’on n’ouvrirait pas le camping cette année et que l’énergie ne serait pas celle qui anime les Nuits Secrètes habituellement car la jauge passe de 20 000 festivaliers à 5 000. On a donc opté pour un plan B, notre plan A étant évidemment le festival. 

Le projet est en train de se révéler, depuis le 10 juillet. C’est Extra s’invite dans nos bureaux, dans tous les espaces que la ville nous propose ! Il y a actuellement une exposition de plus de 200 photos qui est visible dans les rues d’Aulnoye- Aymeries. Cette exposition n’est pas axée uniquement sur la musique, on avait aussi envie d’ouvrir l’événement à d’autres thèmes.

LFB : Comment est née l’idée d’insérer un festival dans le festival ? 

Olivier Connan : Je ne dirais pas vraiment que c’est un festival dans le festival. C’est Extra, c’est surtout trois piliers : une expo, les parcours secrets et les concerts plus traditionnels. Le but de l’événement c’est surtout de proposer une rencontre entre la photographie, la musique et le public. 

Le concept est vraiment intéressant car il attire tout autant les férus de musique qui nous suivent depuis longtemps qu’un public plus local d’habitants curieux de redécouvrir leur ville ou encore des personnes plus attirées par la photographie.

LFB : Quel était le principal enjeu derrière le maintien de l’édition de cette année ?

Olivier Connan : Avec l’annulation des Nuits, l’enjeu était surtout de proposer des espaces de rencontre entre public et artistes, et une occasion de renouveler nos imaginaires dans une période en eaux troubles. C’est Extra devient un espace d’expériences communes et collectives, dans un moment où nous en avons tous besoin. Il y avait vraiment cet enjeu du collectif, on a pu mesurer à quel point ça a du sens d’être ensemble et de partager et que ce sont ces choses-là qui nous animent dans ce que l’on est en train de vivre. 

C’est Extra, c’est aussi une communauté de 50 personnes qui montent ce projet et continuer à travailler sur cette édition spéciale a donné du sens au quotidien de chacun. On a donné le meilleur de nous-même.

LFB : Comment compose-t-on avec des annonces gouvernementales qui tombent au compte-goutte et qui sont restées floues pendant plusieurs mois ? Comment maintient-on une équipe dans ces conditions ?

Olivier Connan : Il faudrait leur demander ! *rires* C’est vrai qu’il faut faire preuve d’humilité face aux rebondissements incessants au regard de la situation sanitaire. faut leur demander ! Mais ce qui nous anime tous derrière tout ça c’est d’avoir une équipe aussi extraordinaire que celle de C’est Extra. Tout le monde a vite pris en compte la situation et on était tous déterminés à faire avancer les choses et à organiser un événement coûte que coûte. C’était un vrai challenge. 

LFB : Pourquoi avoir choisi de continuer à travailler sur cet événement, alors que sa tenue était encore compromise il y a quelques semaines ? 

Olivier Connan : Quelque part, après les dernières annonces, ça aurait pu être bien plus simple de tout annuler. Mais on sentait l’engouement de chacun et ce besoin de se retrouver alors ça donne du sens à ce que l’on fait au quotidien. 

Toutes les mesures, toutes les annonces nous ont poussés dans nos retranchements et on a récolté ce que l’on redoutait le plus : le manque de visibilité et de projection. C’est valable pour tous les festivals, j’en ai parlé avec mes homologues. Le pass sanitaire, c’est vraiment le clou du spectacle. Malgré ça, l’équipe de C’est Extra est toujours avec moi et donne le meilleur d’elle-même pour que ce soit un beau rendez-vous. 

LFB : Qu’en est-il du report de la Bonne Aventure, que vous prévoyez pour septembre 2021 ? 

Olivier Connan : La Bonne Aventure aura bien lieu les 11 et 12 septembre ! L’annonce du contenu et la programmation arriveront fin juillet !