La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Tout de suite, l’épisode quatre vingt-seize des clips de la semaine.
Pretty Inside – Hole In My Head
Le collectif Flippin’ Freaks frappe à nouveau un grand coup. Proche d’un TH Da Freak au moins par les thématiques et le son, Pretty Inside se laisser aller à une joyeuse absurdité.
Avec le clip de Hole in my head , nous découvrons alors une journée relativement ennuyeuse qui devient au fil de l’eau une spirale déglinguée… mais divertissante. Clément Pelo met en images des scènettes drôles et pathétiques. La conscience est assimilé à un trou. Étrangement le rapprochement avec la caverne de Platon pourrait parfaitement se réaliser.
Tout commence alors par une répétition lancinante du titre. On joue à la console sans trop savoir pourquoi. Le regard se perd dans l’immensité du plafond. Les couleurs sont ternes et des ombres se croisent. Et puis tout s’emballe.
Des séquences plus vivace, par le mouvement et une coloration bien plus chaleureuse, accompagne nt le réveil de la chanson et la nervosité d’un rock lo-fi. Dans une succession frénétique, des éléments du quotidien quelconques croisent des moments plus animés et fantasques. La banalité d’une laverie répond aux jeux du skate park. Les soirées devant une console « à glander » sont battues en brèche par un concert en fin de chanson.
Folie. Ennui. Amitié. Passions. Pretty Inside en parle très bien. Ce trou est bien plus qu’une image. On y tombe littéralement. Alors on pense aux souffrances d’une jeunesse surtout après quelques années de pandémie. Toutefois, l’humour et l’humour proposent une autre piste de réflexion. Pretty Inside est sorti du trou.
Ian Caulfield – J’ai dix ans
Le rapport à l’enfance est une thématique qui nourrit la musique de Ian Caulfield depuis toujours. Que ce soit dans la musique et les paroles, le jeune homme s’amuse de cette ligne et d’un vocabulaire et d’ambiance parfois enfantines pour diffuser de manière assez directe ses émotions et ses idées à travers ses chansons.
Quoi de plus logique alors que de le voir reprendre J’ai dix ans de Alain Souchon ? Cette ode au syndrome de Peter Pan et à une jeunesse qui ne prendra jamais fin est d’ailleurs un élément intangible de la setlist live de Ian Caulfield depuis un moment déjà.
Et plus qu’une reprise, c’est une véritable transformation qu’il offre à ce classique de la chanson française, lui offrant des effluves sonores plus sombres et inquiétantes, proche par moment du travail de Danny Elfman pour Tim Burton. Parfois presque dissonante, cette version colle parfaitement à la peau et à l’univers du jeune chanteur.
Pour l’aspect visuel, c’est une nouvelle fois Nicolas Garrier-Giraudeau qui s’occupe de la réalisation. Impliqué de manière très forte dans l’aspect visuel du petit monde de Caulfield, le réalisateur a ressorti sa meilleure caméra Super 8 pour nous offrir un clip à l’aspect retro, collant merveilleusement bien à la sensation régressive qui émane du morceau. On suit donc Ian Caulfield en pleine promenade enfantine, entre roulades, grimaces et passage obligatoire dans des attractions à « sensations ». Tout ça nous donnant à nous aussi l’envie d’avoir perpétuellement 10 ans.
Un petit cadeau qui fait donc bien plaisir, en attendant que Ian Caulfield prenne son envol avec La Boule Au Ventre, son premier EP attendu pour le 24 septembre. Pour la fête, ça sera le 8 octobre au Point Éphémère. On a déjà nos places, on ne peut que vous conseiller de prendre les vôtres.
TEMPS CALME – K2000 (Knight Rider Cover)
Est-il possible de faire une reprise sérieuse du thème musical de K2000 ? Si vous vous posiez encore la question, Temps Calme vous offre cette semaine la réponse parfaite.
Le trio Lillois qui nous avait charmé avec son premier album Circuit s’offre cette semaine, comme Ian Caulfield, une récréation sonore en reprenant le thème culte de la série des années 80. Là aussi, on crie à la bonne pioche puisque ils transposent l’univers technoïde et épique du générique dans un univers parallèle, plus organique et étrange où le psychédélisme fait la loi et ou la guitare remplace les synthés.
Loin du bitume, on pourrait même voir dans ce titre une bonne dose de sang et de poussière puisqu’à certains moment, on a la sensation de plonger dans une bande originale de western (entre la guitare et les chœurs qui font bien vibrer nos petits cœurs) avant que le tout ne s’emballe brutalement. Un hommage plus sombre et adulte qui comblera les amateurs de la série autant que les amoureux de musique.
Et pour que l’homme soit total, il fallait un clip à la hauteur. Ainsi Kit se retrouve transporté dans une Renault 5 et nous entraine avec lui pour vivre des aventures avec non pas un mais trois Michael Knight (notre préférence allant au chevelu à lunettes) pour partir dans de grandes aventures au coeur des Hauts de France. On saluera d’ailleurs les effets spéciaux hyper réussi, notamment ce saut merveilleux de la voiture que n’auraient pas renié les réalisateurs de Fast And Furious.
Pour les découvrir sur scène, on vous donne rendez vous le 27 septembre au Supersonic.
Alexia Gredy – Vertigo
L’amour est un abysse. Un gouffre dans lequel on plonge sans jamais savoir quand arrivera le fond, si il existera un jour ou si l’on se fracassera rapidement au sol, pour ramasser les morceaux de soi et se reconstruire.
L’amour est un vertige qui nous emporte, c’est Alexia Gredy qui nous le dit. La jeune femme est de retour et annonce un premier album qui démarre son aventure avec le superbe Vertigo. Elle nous chante, toute en délicatesse, l’amour qui se délite et se termine et que l’on regarde avec un certain recul, observant les petites trahisons, les instants de violence qu’on cherche parfois à effacer ou à pardonner.
Le tout est fait avec une véritable élégance, dans les mots, choisis autant pour leur son et leur sonorité, mais aussi dans le son avec cette batterie très présente et qui donne le rythme à une pop song à la fois douce et intense qui finit, à force d’écouter, par devenir obsédante et entêtante.
Visuellement, Virgile Guinard nous entraine dans un monde presque inquiétant par moment, où l’on suit Alexia comme dans une sorte de rêve en quêtes de ses souvenirs et émotions, seule face à elle même. Sobre et élégant, à l’image du morceau qu’il accompagne.
The Pirouettes – Vitamines
La thématique de l’amour est on le sait une des grandes inspiration des Pirouettes, aujourd’hui il est question d’amour charnel avec le clip de Vitamines.
On retrouve le duo qui accompagne de leur mots et de leur style un couple explorant cette attraction physique si particulière. A l’image d’une poterie que l’on façonne, au gré de nos mains, au coeur de notre paume, avec un toucher sensible et délicat, l’amour prend une toute autre forme, bien plus instinctive et profonde.
On suit ainsi dans un décor champêtre, le duo, toujours magnifiquement habillé et maquillé, nous conter la beauté du désir, ce désir comme des vitamines qu’on ingurgite et si nécessaires à la vie. Encore un clip magnifique et inspirant de la part des Pirouettes…
!!! (Chk Chk Chk) – Man on the Moon
Décidément, cette semaine aura été marquée par les reprises réjouissantes (ce qui, avouons le, est assez rare pour être noté). On s’envole donc de l’autre côté de l’atlantique pour retrouvez les déjantés !!!, revenus cette semaine avec deux covers; Le Man on the Moon de R.E.M et Fast Car de Tracy Chapman.
Et c’est la première qui nous intéresse aujourd’hui. Si on adore R.E.M, on ne peut pas dire que ce soit le groupe le plus joyeux du monde mais passé à la moulinette du groupe de Nic Offer, le titre se transforme en petit bombe funky qui fera se dandiner même le plus récalcitrant d’entre nous (c’est à dire moi). Car oui, les américains ont toujours le chic pour insuffler une bonne dose de bonne humeur associée à leur sens du groove imparable qui nous donne autant un sourire énorme que des fourmis dans les pieds.
Pour la vidéo, c’est Chris Egan (batteur du groupe) qui nous offre une vidéo où l’on suit Offer (qui a gardé son iconique short mais emprunté son chapeau à Michael Stipe, comme clin d’œil au clip original) et Meah Pace au coeur de New York entre jour et nuit pour une petite promenade ponctuée de danses et de playback. Une vidéo maison, qui nous transporte au coeur de l’énergie sans fin de !!!, en attendant de les retrouver sur les scènes françaises.
BLOW – Meguro
Cette semaine, on a envie de se la jouer prophète et d’annoncer ceci : le début de l’année 2020 sera marqué par la musique de BLOW. Le trio, qui nous fait déjà danser depuis un petit moment, dévoilera en janvier son album Shake The Disease. Et si il est à l’image de ce Meguro, il ne fait aucun doute que notre prédiction deviendra réalité.
Une basse folle, un rythme qui ne faiblit pas et une voix soul et chaleureuse, la formule a tout pour charmer encore et encore. Et en plus d’être une petite bombe de pop-disco, le morceau nous offre une belle réflexion sur l’acceptation de soi et le besoin de se raccrocher à l’existence, quitte à laisser la frontière entre le réel et le rêve se brouiller de temps en temps.
Lokmane, réalisateur du clip, a bien compris ces intentions et nous offre un clip sublime, porté et chorégraphié par Julien MEYZINDI. Inspiré de l’allégorie de la caverne de platon, il nous offre une réflexion pertinente sur le besoin par moment de rester dans l’ombre de ses rêves, cocon plus rassurant et réconfortant que la réalité brute.
Dans des ambiances proche de la science-fiction, on suit notre héros, enfermé dans ce lieu sans âge et cherchant à s’émanciper de cet univers dans lequel il est enfermé depuis toujours et où il est assailli assez régulièrement d’images fantasmagoriques. Une quête qui le mène à la fuite et à la connexion au « vrai monde ». Mais pour celui qui ne l’a jamais connu, celui-ci est il vraiment « réel »? Une question en suspend à laquelle chacun aura sa propre réponse.
French 79 – Louise et Thelma (feat. Vincent Delerme)
La tournée de Simon Henner aka French 79 avait subit un coup d’arrêt, comme beaucoup d’autres, au moment de la crise sanitaire. A l’occasion, il y présentait son deuxième album, Joshua, qui nous avait beaucoup plu. A l’heure où cette tournée reprend, il en profite pour nous proposer cette collaboration avec Vincent Delerm. Sur des plans de la ville de Marseille qui mettent en scène nos protagonistes de façon détournée, comme pour montrer qu’ils ne sont pas les vrais points d’intérêts de cette sublime vidéo. La collaboration reprend le morceau Louise et Thelma sur lequel Vincent Delerm est venu poser son texte. Un texte qui transpire comme la chaleur Méditerranéenne, avec une mélancolie et une nostalgie à fleur de peau qui s’enchevêtre bien avec la musique originale. Chacun respecte l’autre et si le morceau avait été proposé de cette façon à l’origine, il n’aurait sans doute pas détonné. Après son travail avec Fred Nevché sur The Unreal Story of Lou Reed, French 79 nous prouve que son travail est propice au slam et on ne serait pas surpris de retrouver ce genre de travaux à l’avenir.
ECHT! – Dunes
Le premier album de ECHT! continue à se révéler tout doucement. Cette semaine, les Belges nous offrent le morceau Dunes dont l’atmosphère saisit immédiatement. Très dense et sombre, le titre emprunte d’abord des chemins tortueux avant de s’étaler en contemplation. La parenté avec STUFF. est toujours d’actualité, et l’on se dit que la scène Jazz/ambient du plat pays a de beaux jours devant elle. Côté vidéo, il s’agit ici d’une session live qui nous emmène sur une scène baignée de contre jours qui collent parfaitement à l’ambiance du groupe. Avec de très beaux passages stroboscopiques lors des montées, on se dit que les ingés lumières se sont faits plaisir aussi. Et si au final tout le monde y trouve son compte, que demander de plus ? On a hâte de découvrir l’album en entier le 24 Septembre prochain.
Curtis Harding – Can’t Hide It
Le crooner Américain Curtis Harding se plaît dans les vibes vintages. Sur la route de la parution de son nouvel album If Words Were Flowers, il nous en propose un nouvel extrait qui le prouve : Can’t Hide It. Après des sorties plus politiques, il revient sur des thématiques plus pop, plus romantiques. La balade sonne comme un hymne aux années 80 et la vidéo y rend un vibrant hommage, mise en scène à l’instar d’une émission de variété de la période et qui prend un nom savoureux : The Velvet Touch. Au passage, celle-ci se fait le luxe de se payer un casting 3 étoiles puisqu’elle est présentée par nul autre que Anthony Mackie (Falcon dans les films Marvel / Captain America). Effets psychédéliques dignes de leur grande époque, costumes tapageurs, on croirait voir une archive de Soul Power. Pour la suite, rendez-vous le 5 Novembre !
Niki Demiller – Autopsie de L’homme qui voulait vivre sa vie
Niki Demiller dresse le portrait de la vie ultra-moderne au travers du titre Autopsie de L’homme qui voulait vivre sa vie. Comme en résonance avec le titre Hyper bipolaire (Burn Out) dont nous vous parlions précédemment, le musicien dépeint l’atmosphère terne et grisâtre du monde du travail. Le grand capital siégeant dans les tours du quartier d’affaires de Puteaux : “A la Défense, sous les buildings, L’homme regarde le ciel.”, la soif de pouvoir s’accaparant la morale et l’humanité : “Un jour, je serai là-haut, Un jour, je les dominerai tous.” Cette atmosphère morose se retrouve dans le phrasé du chanteur. Les paroles sont spontanées, lâchées comme par liberté, désinvolture, ou besoin. On pense alors au spoken word de Fauve. Pourtant, la musique en fond évoque le garage, le rock français de Noir Désir. Il y a des cordes, des sons lumineux qui viennent tant réchauffer le morceau qu’en accentuer la tragédie. A en voir les images du clip réalisé par Ilhan Palayret.
HollySiz – Give Me Something
Vous reprendrez un peu de soleil et d’été ? La chanteuse HollySiz nous offre l’été éternel avec son dernier clip. Cependant, il faudra lui rendre la monnaie de sa pièce à en croire le titre Give Me Something. Filmées en format carré, les images réalisées par Fabien Constant, semblent prises avec un téléphone tant ces dernières sont vives et spontanées. Les bras s’entremêlent, les corps se jettent à l’eau. Il y a quelque chose de léger et de naturel dans cette prise de vue, allant de pair avec le morceau. Les rythmes sont entraînants, nous donnant l’envie de danser, de bouger, en bref, de prendre vie. Une dose d’adrénaline qui vibre en nous. On reconnaît instantanément les accords électro et les mélodies lumineuses qui font l’identité musicale d’Hollysiz. Alors que les paroles évoquent plutôt le doute, le manque : “You never ever give” comme l’invitation au partage : “Give me, give me something”
Josef Salvat – I’m sorry
Josef Salvat nous offre une course poursuite à travers son morceau I’m Sorry. La musique semble rouler à toute allure sur des sonorités pop, électro et dance. De même, le clip réalisé par Joel Barney est rapide, dynamique. Les plans s’enchaînent à toute vitesse, tandis que l’on observe le chanteur danser avec force et rage. Pourtant, le chant est planant, même parfois lent et élégant. Alors, le clip nous plonge dans un univers parallèle et futuriste où le temps ne semble plus exister. Car c’est indirectement le temps qui file qui est au cœur du morceau. En particulier, la temporalité amoureuse. I’m sorry est l’hymne à l’amour brisé que l’on aimerait crier. Celui qui dit: je t’ai aimé, mais désormais, je suis désolée car je dois m’en aller.
Thaubi Ft Hash24, Golgoth et Aminello – Tourne en O
Tout le monde connaît le pouvoir fédérateur de la musique. Il est tellement fort qu’il en traverse même les frontières. Preuve en est avec ce nouveau titre de Thaubi, Tourne en O, énième affirmation de la bonne entente franco-belge. Hash2, Golgoth et Aminello viennent rejoindre leur hôte dans un clip réalisé par Donitho Production. Nocturne et urbain, le visuel appuie les mélodies mélancoliques délivrées dans ce morceau. Authentique et sans en faire de trop, le visuel arrive à faire ressortir l’alchimie entre les artistes. Ce qui se confirme à l’écoute du morceau. Entre mélodie et kickage, chaque artiste y trouve son compte tout en le mettant au profit du groupe. La cohésion qui émane de ce titre offre un morceau maîtrisé mais également de belles découvertes au travers de ces 4 artistes encore discrets sur le paysage rap francophone. Qui ont quand même pu jouir de l’expérience d’Hash24.
Kaba & Vouiz – 2.3 Bricklane
Musique basée sur le sample depuis ses prémisses, le rap a cette chance de pouvoir s’inspirer d’une multitude de sonorités diversifiées. Une chance pour Kaba & Vouiz qui est une fusion d’un amateur de musiques électroniques et d’un rappeur. Un mélange qu’ils ont mis en pièce sur leur projet 3.3 Magnitude dont 2.3 Bricklane est un nouvel extrait visuel réalisé par Kaba lui-même accompagné de Louise Chevalet et Malik Abk. L’esthétique du clip est faite maison conférant une atmosphère en harmonie avec l’instrumentale de Vouiz. A l’instar de leur musique, ils sont arrivés à incorporer un peu des deux éléments qui composent leur univers musical. A la croisée des mondes électros et rap, le clip oscille avec facilité, comme la performance de Kaba. Une ride aussi envoûtante qu’entrainante qui peut servir de belle porte d’entrée à leur univers.
MadeInParis – Honnête
Entre la froideur de la nuit et la chaleur de la sensualité, la musique du jeune MadeInParis oscille. Un sulfureux mélange qui reprend ses droits dans Honnête, le dernier clip de l’artiste réalisé par Bleu Nuit. Une dualité également représentée par la froide instrumentale de Persia et les chaudes mélodies du rappeur. Le visuel quant à lui prolonge l’univers nocturne déjà dépeint sur Quel beau jour pour mourir, dernier projet en date de MadeInParis. Tout en reprenant ses éléments caractéristiques, il arrive à faire évoluer sa formule. Une preuve de sa progression mais également de tout son potentiel.
Gustaf – The Motions
C’est le troisième titre que les New yorkaise de Gustaf nous balancent afin de présenter leur nouvel album Audio Drag For Ego Slobs. The Motions parle de « l’inner world », celui que vous vous constituez grâce à la musique de vos écouteurs lorsque vous déambulez dans les rues d’une ville. Une bande son qui vous déconnecte de la réalité, des autres, et n’appartient qu’à vous. Contraste de couleurs pour un clip carrément barré. On assiste au kidnapping de la chanteuse du groupe, toujours aussi expressive, par une étrange secte. Elle est poursuivie, forcée de mimer des injonctions avilissantes, puis finis pas rentrer dans la danse. Paroles saccadées, énoncées de façon très dramatique comme à leur habitude, Gustaf propose un son plus cru, plus brute, mais toujours aussi interpellant. Elles apportent ici, comme à leur habitude, un vrai sens du drama au post punk.
Amyl and The Sniffers – Hertz
C’est le mulet face à la mer que l’on retrouve la charismatique leadeuse de Amyl and The Sniffers. Pour la sortie leur nouvel album Comfort to Me, le groupe envoie la sauce une dernière fois. Hertz balance les rythmes saccadés d’une Amyl en mal de nature et d’air frais. Elle se gesticule de façon épileptique au-dessus des placards, ou dansant avec furie dans les hangars de la ville. Esthétique d’une working class étouffée dans une ville grise, sale, et violente. Un son redoutable d’énergie, sautillant comme sa chanteuse, et téméraire comme son poings qui dégomme un néon. Elle a bien fait d’exiger son escapade champêtre.
Tirzah – Hive Mind
Tirzah dévoile cette semaine Hive Mind, le quatrième extrait de son très anticipé 2ème opus et une ode à l’esprit de communauté. Sur ce titre à l’intimité enivrante apparaît la voix de Coby Sey qui s’enrobe et s’accorde à celle de la musicienne londonienne, en un jeu de questions/réponses éthérées. Le clip qui accompagne le morceau est une vidéo de plus de 10 minutes dans laquelle on se retrouve dans l’intimité d’une fête, dans un esprit de communauté soudés et chaleureux où figurent entre autres Sey et Mica Levi (Micachu & The Shapes, Under the Skin…) qui a aussi travaillé sur le morceau.
Hive Mind est le quatrième extrait de Colourgrade qui sortira le 1er octobre. Nous avons hâte de le découvrir.
Emmanuel Emo – TENS
Pour le premier extrait Km/h de son album Bile Noire, à paraitre le 22 octobre, Emmanuel Emo nous partageait l’errance dans les rues du Havre de deux jeunes rêvant d’évasions et dont les tribulations les menaient, au bout du bout, sur la plage face à la mer – frontière physique autant libératoire qu’infranchissable.
Dans TENS nous traversons l’Océan Atlantique pour nous retrouver dans la banlieue New-Yorkaise. Si l’atmosphère musicale reste celle d’une ballade électro pop, les images de la Ville qui apparaissent au second plan nous semblent moins familières, moins inscrites dans notre ordinaire. une jeune fille mystérieuse derrière son masque blanc et figé – déambule telle une prêtresse – vers un autel improvisé sur la terrasse de l’immeuble pour un rituel ésotérique – fumigations, danses, miroir couché, pentacles entremêlés –menant vers un don de sang. Le rythme lent laisse aux lignes musicales le temps de s’étirer comme au sang le temps de s’écouler. Emmanuel Emo revêtu des atours d’un vampire, s’en abreuve. Sa mue s’opère. Le chant, doucement autotuné, appuie cette impression d’irréalité. Les dernières images tournées d’un cimetière – hors du temps – où les caveaux, anciens, ont vue sur un Manhattan, moderne, soulignent une ambiguïté temporelle comme si dans TENS le temps s’enchevêtrait « Pendant que New-York glisse le long des années 10 ».
Dans une ambiance certainement moins gothique, vous pourrez retrouver Emmanuel Emo la semaine prochaine -mercredi 15 septembre- sur la scène des Trois Baudets, à Paris entre Blanche et Pigalle.