Les clips de la semaine #99 – partie 1

Ce qu’on aime dans les clips de la semaine, c’est retrouver un artiste et le voir parfois nouer une relation avec un réalisateur. Cela permet de tracer un fil tenu entre les différentes vidéos, une patte visuelle et sonore qui se mêlent et se rejoignent.

Le duo formé par Ian Caulfield et Nicolas Garrier-Giraudeau est de cette veine là. D’abord relation amicale, elle s’étend au niveau professionnel où les deux portent à la fois une extrême sensibilité, une sincérité sans faille et un besoin d’évasion assez évident.

Ainsi, Plein d’imagination, notre morceau favori du premier EP de Caulfield, porte en lui toutes ces caractéristiques. Si le morceau joue une nouvelle fois sur un rythme qui s’emballe et une écriture faussement naïve qui cache en elle des trésors, la vidéo nous transporte dans un univers onirique, délaissant le froid du réel pour un monde chaleureux, décalé et où tout est possible.

Un titre et une vidéo qui nous invite à ne jamais délaisser notre enfance et à toujours aller chercher ce petit coin de paradis qui se cache dans nos esprits.

Et si vous manquez encore d’imagination, on vous invite à nous retrouver le 8 octobre au Point Éphémère pour la release party de Ian Caulfield.

Vous avez dit bizarre?

Un mystérieux homme à mallette façon Matrix roulant sur le périph en Skoda Felicia?

You Said Strange nous propose ici un clip au storytelling bien mené. Réalisé par Florent W. Duboisavec qui ils avaient déjà collaborés sur le morceau Cold Crusader, ce clip nous offre une traque au saxophone qui vient rythmé le très réussi titre Mourning Colors.

Une vibe pop-psyché fondue dans une ambiance « lueur de fin d’été ».

You Said Strange, un groupe s’étant fait une place dans cette scène ces dernières années, en étant toujours originaux et soigneux dans leur travail. Du moindre effet de guitare en passant par leurs choeurs, jusqu’à la réalisation des clip.

Après le très réussi Salvation Prayer, on ne peut qu’être impatient de la suite avec un autre opus.

Vivement l’album.

La célébration de la banalité journalière, voilà ce que nous a offert Jacques cette semaine.
Le musicien français dévoile ainsi La vie de tous les jours, un nouveau titre à la douceur envahissante qui fait un bien fou en cette période où l’on nous abreuve en permanence de violence ou de moments exceptionnels qui au final ne représentent rien.

C’est cela qu’il nous raconte, le quotidien du tout un chacun n’est pas forcément fait pour faire la une des journaux ou finir en story instagram mais est-ce à dire qu’il n’a aucun intérêt ? Loin sans faux, car la poésie et la beauté se retrouvent souvent dans des petits gestes, des petites choses qui se répètent mais toujours avec une petite différence.

C’est ce qu’il nous montre aussi avec la vidéo co-réalisée avec Florian Ronget qui nous entraine dans des instants de vie partout dans le monde. Des choses banales pour certaines mais bouleversantes pour ceux qui ne les vivent pas au quotidien.

Une nouvelle fois Jacques fait mouche et nous inonde de sa bienveillance et de sa tendresse. Et honnêtement, ça fait du bien.

Vous pensiez que la pop psychédélique était un genre réservé aux groupes venant d’Océanie ? C’est que vous ne connaissiez pas encore DEGAGE.

Bien implanté dans la capitale de la Champagne-Ardenne, le quatuor fait la nique à la presque hégémonie mondiale de ce genre musical et débarque avec Château Blanc, un morceau que ne renierait ni Pond ni Tame Impala.

Mélodie immédiatement addictive, harmonies dingues et enlevées, le tout saupoudré d’un texte poétique et imagé, DEGAGE emballe, et nous emballe, un morceau absolument parfait qui nous invite à danser tranquilement et à laisser les couleurs s’inviter dans nos vies. Un trip sonore sous acide réjouissant qui annonce un premier EP éponyme pour le 15 octobre.

Visuellement, le groupe colle aux poncifs de sa musique avec une vidéo maison ou les couleurs explosent et dansent en arrière plan pour nous offrir un voyage hypnotique et lumineux au cœur de leur musique.

Il faut battre le fer tant qu’il est chaud, les garçons de Choses Sauvages l’ont bien compris. Alors qu’on compte les jours jusqu’à la sortie de leur Choses Sauvages II, les québecois nous proposent déjà un nouvel extrait, une semaine après avoir nous avoir offert l’exaltant La Musique.

Cette fois-ci c’est Chambre d’écho qui se voit offrir les honneurs d’un clip. Un morceau qui continue de dévoiler une dance-punk sexy en diable. Une musique organique et humaine clairement orientée vers le dancefloor pour un morceau dans lequel le groupe semble parler à la fois d’aliénation et de moyen de s’en sortir et de quitter les mots et les maux qui résonnent un peu trop en nous.

Visuellement, après les inflexions DIY et psychédéliques de La Musique, Léa Dumoulin change complètement d’orientation et d’ambition pour nous entrainer dans un monde qui tourne en boucle et dans lequel notre bande de héros se fait hackeur afin de délier le fil et de modifier le cours d’une existence qui semble se répéter encore et encore.

Pongo continue de déposer des petits cailloux qui mènent jusqu’à son premier album et dévoile cette semaine un nouveau titre, começa.

La nouvelle reine d’un kuduro moderne nous met une nouvelle fois K.O avec un titre à l’énergie aussi ravageuse que communicative. Un titre volontairement guerrier, porté par ne rage dans l’interprétation où l’artiste congolaise installée au Portugal raconte sa conquête, ses combats et son amour pour le genre musical qu’elle défend. Un egotrip bien senti pour une artiste qui a gravi les marches pour se retrouver au sommet.

Visuellement, Léo Joubert nous entraine sur les traces de Pongo sur son terrain de jeu préféré : la scène. On suit donc l’artiste dans différents festival, retournant les scènes avec une aisance folle et une énergie assez dingue. On n’a désormais qu’une hâte : la retrouver sur scène.

L’automne a déjà bien démarré, la grisaille est bien présente mais l’heure n’est pas pour autant au relâchement. Vous reprendrez bien une couche d’Écran Total ? Le nouveau single de Feu! Chatterton se prend presque à un jeu politique, dénonçant l’opacité des pouvoirs publiques, les manipulations de l’opinion et tout le mal que font ces jeux de coulisses sur l’ensemble du pays. Sur fond de révolte, le clip appelle à un réveil et un soulèvement face au personnage du président Sanglots de Reptile. Au passage, ça groove, c’est dansant, c’est joliment réalisé, et ça poursuit bien le travail réalisé depuis la sortie du Palais d’Argile.

Première rencontre avec la power-pop survoltée des Almost Lovers. Tous mulets et toutes guitares dehors, la formation interprète dans ce premier clip le morceau 2 Good 2 Be True, un single aux accents ouvertement amoureux et enjoués. Ici, le quatuor franco-belge fait dans la simplicité jouant et chantant face caméra aux abords d’un parc à la tombée de l’automne.

Dans cette configuration classique, l’image se veut pourtant belle et le style général sophistiqué. La partition entêtante et le rythme s’imposent ainsi à nous, et nous laisse curieux•ses vis à vis de la suite. Le premier EP d’Almost Lovers sortira le 15 ocotbre prochain chez Howlin Banana. 

Cela faisait longtemps que l’on attendait la sortie d’Unmixtape, le second album de Saint DX. Pour accompagner ce nouveaux disque, l’artiste nous présente le clip du single Ilya. Des couleurs chaudes semi effacées, une course effrénée, des lignes bleues azur qui transcendent le regard et un stade baigné de lumière.

Ici, Saint DX vient questionner l’amour et les sentiments jusqu’à l’essoufflement, parfois dépassé, parfois en avance. Le dispositif se veut simple, mais nous guide comme il se doit dans la musique avec efficacité et singularité. L’image captée sur pellicule porte avec délicatesse le propos et les nappes sonores entrelacées d’Ilya. 

Ouverture formidable du non moins génial Modern Light, Fantasy porte en elle ce grain de folie lumineux qui en fait une ouverture parfaite du dernier EP de Moïse Turizer.

Ce morceau de cold-wave, porté par une basse ravageuse, nous ouvre les portes d’un monde qui semble sur le point de s’écrouler mais dans lequel on danse sur les braises en regardant la fin du monde dans les yeux.

Un titre à la puissance évocatrice et cinématographique assez forte qui pourrait très bien être utilisé comme la bande son d’un film où l’amour et la mort se mêlerait jusqu’à ne faire plus qu’un.

Fantasy se voit aujourd’hui mis en images, et en couleurs, par Moïse Turizer et Emma Parenti dans une sélection d’images qui alternent le psychédélisme, l’apocalypse et une fin de vie nucléaire. Un rendu explosif dans lequel on semble suivre une bande de musiciens perdus dans cet univers en déliquescence au cœur duquel ils semblent chercher une échappée.

Fin novembre, l’incontournable label Midnight Special Records (Cléa Vincent, Laure Briard, Michelle Blades, Astray, le Groupe Obscur) éditera une compilation pour fêter son 10^ième anniversaire. La chanson de Michelle Blades, Mi país es una idea, en est un extrait qui nous est offert avec un peu d’avance. Véritable melting pot culturel et musicienne singulière, Michelle a une place particulière dans nos cœurs.

La plus française des panaméennes nous livre au travers de ce titre un moment de nostalgie sud-américaine. Entre les lignes des portées musicales, il évoque Víctor Jara un martyr involontaire, chanteur populaire chilien assassiné en 1973 par le régime fasciste de Pinochet.

Le ton est aussi doux que les sentiments sont forts et graves. Tout au long de cette balade nous naviguons entre chanson et poésie. Une poésie qui nait de souvenirs ancrés au plus profond de nous et dont on se nourrit. Qui font revivre des personnes, des lieux, des pays, lointains en distance et si proches en pensée. Mi país es una idea – Mon pays est une idée.

Pour terminer cette première partie, on a décidé de faire une petite exception en vous parlant de la série documentaire de Samba De La Muerte.

Il faut dire qu’on noue une relation particulière que ce soit avec Adrien ou son superbe A Life With Large Opening qui fêtait cette semaine ces deux ans. Un album boulevertsant qui garde toute sa force évocatrice et musicale encore aujourd’hui et qu’on se réécoute encore régulièrement.

À l’occasion de cet anniversaire, le caennais a donc décidé de dévoiler ses Opening Tapes, neuf chapitres pour neuf morceaux dans lesquels il dévoile un peu plus les tenants et les aboutissants de cette aventure.

Pour ce premier épisode, c’est le morceau Home qui est mis en avant. Les confessions captées par Arthur Allizard mettent un éclairage nouveau sur le morceau, entre la nécessité de trouver un chez soi, l’importance de la ville de Caen sur la musique de Samba De La Muerte, le tout sur des images captées lors du tournage de vidéos, en tournée ou dans l’intimité d’Adrien.

Le documentaire continuera la semaine prochaine et on ne manquera pas de vous faire un point complet à la fin de sa diffusion.