Finally A Live #10 : The Notwist

Pendant toute l’année 2021, La Face B a suivi les artistes et les salles de concert à travers le Not Dead Project. Maintenant que l’horizon s’éclaircit légèrement et que les concerts reprennent, on a décidé de poursuivre notre volonté de suivi et de prise des paroles des artistes avec Finally A Live ! Dans ce nouveau format, nous partons à la rencontre des artistes pour parler du live et de l’impact qu’a pu avoir la crise sanitaire sur leurs manières de vivre cet élément si essentiel à leurs existences et à la nôtre. Pour ce nouvel épisode, on part à l’international avec les Allemands de The Notwist. On a rencontré Markus Acher, chanteur et guitariste du groupe, à l’occasion de leur récent concert au Grand Mix de Tourcoing.

The Notwist
The Notwist © David Tabary

Version anglaise ci-dessous / English version below

LFB : Comment vas-tu ce soir ?

Markus de The Notwist : Bien ! Hier nous étions à Paris et le concert a été vraiment, vraiment génial. On prend beaucoup de plaisir à jouer.

LFB : Votre dernier album, Vertigo Days, est sorti au printemps, en pleine pandémie à un moment où il y avait encore beaucoup d’incertitudes sur la possibilité de faire des concerts ou tourner. Avez-vous envisagé de reporter ? Etiez-vous inquiets ?

Markus : En réalité, tous les concerts que nous faisons ces temps-ci sont des reports et il y a toujours pas mal d’incertitudes. En novembre dernier nous avions déjà une tournée prévue, tout était réservé et nous avons dû reporter à nouveau jusqu’à cette année, du coup tout ça garde un côté spontané et on ne sait jamais ce qui peut arriver. On s’y est habitué, c’est comme ça, et maintenant quand des concerts ont lieu comme aujourd’hui, c’est un moment spécial.

LFB : Comment avez-vous vécu votre premier concert post covid ?

Markus : Notre premier concert a eu lieu à Cologne dans un parc, dans un lieu plutôt conçu pour des concerts de musique classique, il y avait des sièges et tout ça. C’était très émouvant pour tout le monde de refaire un concert.

Mais nous avons aussi joué pendant la période où les concerts n’étaient pas autorisés. On a joué avec notre groupe appelé Hochzeitskapelle (chapelle de mariage), c’est un groupe que nous avons avec mon frère Micha et trois autres amis, et nous jouons des instruments acoustiques dans la rue, le long de la rivière ou n’importe où. Nous avons fait des concerts sur les toits, nous allions chez les gens à Munich pour jouer sur leurs toits et ils pouvaient nous écouter à leurs fenêtres, balcons ou jardins. Il n’y avait aucun moyen de faire des concerts donc c’était un bon moyen de continuer à faire de la musique et pour les gens d’écouter de la musique, et au final c’était très intense.

Et d’une certaine manière cela nous a rappelé à quel point la musique était importante pour nous. Parce que pour nous la musique n’a jamais été une profession, mais parfois on a pu le ressentir comme tel à force de beaucoup jouer, beaucoup tourner ou passer beaucoup de temps en studio. Et soudain nous nous sommes rappelés que faire de la musique était quelque chose de personnel, que c’était important pour nous pour ne pas perdre la tête.

The Notwist
The Notwist © David Tabary

LFB : Est-ce que tu dirais que la période que nous traversons depuis 2 ans vous a apporté quelque chose ? Est-ce que ça a changé quelque chose artistiquement ?

Markus : C’est certain. Tout le monde a perdu quelque chose dans cette période, mais on y a aussi gagné quelque chose en quelque sorte.

Ca nous a apporté de nouvelles idées parce qu’on devait trouver de nouveaux moyens de sortir des morceaux, de faire des concerts, trouver où faire des concerts et plus généralement de savoir pourquoi faire un concert. C’était aussi positif de réaliser qu’il n’y a pas forcément besoin de grand chose pour enregistrer de la musique ou faire un concert. C’est juste que parfois ça prenait trop de temps à organiser, trop de trucs à gérer, et ça nous a ramené à cette philosophie un peu Do It Yourself que nous avions à nos débuts et qui est toujours notre manière d’imaginer comment on doit faire de la musique. Et tout d’un coup on n’avait plus le choix, ça devait être comme ça et en soi c’était une excellente chose.

LFB : Est-ce que vous avez des habitudes qui ont changé ou évolué dans la manière dont vous considérez les concerts ou les vivez ?

Markus : Il n’y avait plus de concerts normaux possibles alors on a dû trouver des moyens différents, jouer acoustique ou avec un plus petit groupe, ou sur une scène avec moins de moyens techniques que d’habitude, donc des situations très différentes. C’est devenu très chouette et intéressant de toujours devoir trouver quelque chose de nouveau et de nouvelles manières de jouer. Et d’une certaine manière cela a rendu les « concerts plus normaux » comme ce soir très différents parce que nous savons maintenant que nous pouvons faire plein de sortes de concerts différents, on pourrait très bien jouer en acoustique devant le club ce soir. On a était contraints de repenser beaucoup de choses. Ca nous a ramené cette sorte de conscience de beaucoup de choses. Avant le corona on n’avait jamais le temps de penser à toutes ces choses parce qu’on avait toujours tellement d’autres choses à faire. Et du coup Vertigo Days a été le premier disque depuis le premier album de The Notwist où on a pu se concentrer seulement sur un album. Avant il y avait toujours 4 ou 5 disques sur lesquels travailler en même temps, et puis une bande son, et puis à nouveau une tournée, et puis la vie de famille et la vie de tous les jours qui tient une place importante bien sûr. Quand est venu le confinement, on a commencé à travailler sur ce qu’on avait déjà enregistré et on a improvisé pour l’arranger, et c’était excellent car ça a rendu ce travail très intense.

The Notwist
The Notwist © David Tabary

LFB : est-ce que vous avez senti une différence entre un concert masqué et assis et un concert normal ?

Markus : Oui, on a eu ce genre de concert à Vienne par exemple sur un des premiers concerts de la tournée. On a joué dans une salle où les gens était masqués avec des distances imposées entre eux. Et la première vue que l’on a du public est très étrange. Mais nous sommes un groupe qui est normalement très concentré sur la musique quand on joue, donc on rentre vraiment dans la musique et on ne regarde pas trop le public, on essaie juste de capter l’énergie des gens et de jouer pour eux, nous ne sommes pas des animateurs ou ce genre de chose, donc pour nous c’est complètement ok parce qu’on ressent toujours ça, s’il y a beaucoup de réactions.

LFB : Est-ce que vous prenez le temps d’aller voir des concerts en tant que spectateurs ?

Markus : Oui, je le faisais beaucoup, vraiment beaucoup ! Parce que je suis peut-être un musicien, mais je suis aussi un fan de musique, peut-être encore plus. Alors je vais voir beaucoup de concerts, j’achète des disques, tellement, et j’écoute de la musique tout le temps. On a même organisé un festival de musique appelé Alien Disko à Munich. Ca a duré pendant 4 ans avant le covid, et de ce fait on a écouté un tas d’autres groupes. Mais depuis le début du corona, un peu comme tout le monde j’imagine, je n’ai pas vu beaucoup de concerts (il réfléchit au dernier concert qu’il ait vu mais ne trouve pas).

Maintenant ça revient doucement, parce qu’on joue avec d’autres groupes. Mais à Munich, avec ma famille, mes enfants et tout, j’ai beaucoup de choses à faire et je n’ai pas envie d’aller voir des concerts

J’ai aussi regardé beaucoup de livestreams et j’ai vraiment aimé ça. Beaucoup de gens n’ont pas aimé et étaient genre « ce n’est pas comme un vrai concert », mais quand tu réalises que c’est quelque chose de très différent d’un concert, ça devient très appréciable. Et j’ai regardé des groupes que je n’avais jamais vus auparavant. C’était autre chose, quand c’est joué en direct et seulement à ce moment-là, et pas sur Youtube ensuite, tu regardes ça différemment, comme « ça se passe exactement maintenant ». J’ai écouté beaucoup de choses de cette manière, peut-être certaines que j’ai un peu moins aimé, mais comme c’était en live, je ne pourrai pas les revoir.

The Notwist
The Notwist © David Tabary

On a aussi fait un livestream avec Spirit Fest, un autre groupe que j’ai avec Cico de The Notwist et un duo japonais appelé Tenniscoats. Nous ne pouvions plus nous retrouver et c’était très triste, horrible même, parce que en un instant il devient impossible à des gens venus d’Allemagne et du Japon de tourner ensemble ou faire des concerts ou simplement se voir. Notre 3ème album ensemble est sorti pendant la pandémie, nous pensions alors pouvoir faire des concerts après le corona, mais le temps a passé et nous avons dû annuler la tournée. On a alors pensé qu’on pourrait faire 3 concerts avec seulement quelques personnes masquées, juste à Munich, mais ça a été annulé par le niveau des contaminations augmentait à nouveau. Alors on a pensé pouvoir se réunir pour jouer sans public et faire un livestream. Mais ça a aussi été annulé. On a alors imaginé un concert où ils joueraient au Japon and on jouerait à Munich. Techniquement c’était difficile, presque impossible, parce qu’il y a un petit délai dans la connexion parce que c’est tellement loin, mais au final on s’est habitué à ce délai et on a réussi à jouer en même temps et c’était tellement génial de se sentir connectés d’un bout à l’autre du monde. On a fait 2 concerts, un dans l’après-midi « européen » et un dans la soirée « japonaise » pour que nos différents publics puissent nous regarder. C’était génial parce que tout était en direct et on pouvait voir les gens réagir et commencer à communiquer depuis l’Europe et le Japon, et depuis partout dans le monde. C’était comme un concert dans un lieu très étrange, virtuel et abstrait, mais malgré tout les gens étaient réunis, et pour nous tous c’était une expérience très positive. C’était émouvant parce que d’une certaine manière c’était comme si nous étions dans la même pièce, à la fois abstraite et proche.

LFB : Peux-tu partager avec nous un de tes meilleurs et/ou pire souvenirs de concert ?

Markus : Oh, le meilleur est toujours le plus récent donc je dirais que le concert d’hier soir à Paris était un des meilleurs que nous ayons pu jouer ces dernières années. Ca ressemblait presque à un concert normal, comme avant le coronavirus, ce qui était étrange parce que c’est tellement spécial maintenant. Les gens étaient tous très sympas et dansaient, c’était vraiment génial.

LFB : Est-ce que vous avez une routine avant de monter sur scène ?

Markus : Non, on mange et on monte sur scène ! (éclats de rire)

LFB : Justement, est-ce que tu peux nous parler de l’importance du catering en tournée ?

Markus : C’est très important ! Ca peut rendre la journée et aussi le concert bons ou mauvais. Quand on a organisé ce festival à Munich dont je te parlais, on invitait des amis pour cuisiner des plats spéciaux et très bons et on faisait très attention à la nourriture.

Ces jours-ci en France la nourriture est très bonne, excellente même, comme aujourd’hui. Et ça rend toujours les choses très spéciales. Souvent en France dans les salles il y a des gens qui cuisinent des plats très bons et frais, et puis il y a le vin. Ca crée une belle atmosphère et le concert n’en est que meilleur. Si la nourriture est mauvaise et que les gens s’en foutent, ça énerve les musiciens et ils sont de mauvaise humeur.

Parce que d’une certaine manière, la nourriture montre le respect du promoteur, de l’organisateur et de la salle, ça montre qu’ils sont contents d’accueillir le groupe, et la nourriture est une forme de communication, parfois la seule que l’on ait avec la salle, le seul moyen qu’ils aient de nous montrer qu’ils sont contents qu’on soit venus. Donc oui c’est important.

The Notwist
The Notwist © David Tabary

LFB : Avez-vous des attentes pour le concert de ce soir ?

Markus : Oh, c’est comme à Paris, on a toujours de super concerts ici à Tourcoing. Le lieu est très spécial, avec une super programmation, des gens sympas et puis le son est vraiment très bon ici ! Donc oui, on peut dire que nous avons des attentes. Et puis c’est génial que des lieux comme celui-là ci existent encore, parce qu’en Allemagne beaucoup de salle ont dû mettre la clé sous la porte à cause du coronavirus, parce qu’ils ne pouvaient pas se permettre de ne pas accueillir de concerts et de ne pas avoir de revenus pendant plusieurs mois.

English Version

LFB : How are you feeling tonight ?

Markus : Good! Yesterday we were in Paris and the concert was really, really great. We’re enjoying playing a lot.

LFB : Your last record, Vertigo Days, was released in spring, right in the middle of the pandemic at a time there was a still a lot of uncertainty about being able to do concerts or touring. Was postponing an option ? Were you worried ?

Markus : Actually all the concerts we’re playing now were postponed and it’s always very uncertain still. Also in november we had already a tour planed and everything was booked but we had to postpone again until this year, so it still feels kind of spontaneous and you never know what can happen. But now we’re used to it so it’s how it is, and when some concerts take place like now, it’s just a very special time.

LFB : How was your first post covid show ?

Markus : The first real concert was in Cologne, in a park, a place that was conceived more for classical music concerts, so there were seats and everything. It was very emotional for everybody to have a concert again.

But we also played during the period there were no concerts allowed, we did it with our acoustic band, which is called Hochzeitskapelle (wedding chapel), it’s an acoustic band we have with my brother Micha and three other friends, and we play acoustic instruments in the streets or along the river or whatever place. We had concerts on roofs, we were going to people houses in Munich to play on the roofs and they could listen from their windows, yards or balconies. There was no way to make concerts so it was a good way to still make music and for the people to listen to music, and so it was really intense.

And somehow we remembered that music is so important to us, because for us it has never been like a profession but sometimes of course it feels like it when you play a lot, and tour a lot and spend a lot of time in the studio. But we realized again that making music is just for us personally, that for us it’s important to play to be mentally healthy.

LFB : Would you say that the period we’ve lived in for the past 2 years has brought you something ? Did it change something artistically speaking?

Markus : Definitily. Everybody lost a lot in this time but we also kind of gained something.

It gave us new ideas because we had to think of new ways to release music and to play concerts, where to play concerts and generally why to play a concert. Also somehow it was good for knowing you don’t need so much to release something or to make a concert, it’s just sometimes it was just too much organizing, too much stuff, so it brought us back to this DIY kind of philosophy we had when we started to make music and we still think it’s kind of our idea of making music. Suddenly it had no other way to be like this so it was very good.

LFB : do you have habits that changed or evolved in the way you consider or live concerts ?

Markus : There were no normal concerts possible anymore so we had to thinks of different ways, playing only acoustic or with smaller band or on a stage where there isn’t so much technical stuff as normal, so all kind of very different situations. This became very great and interesting to always think of something new and new ways of playing. And it somehow made « more normal » concerts like tonight very different cause we know we can do all kind of concerts, we could also play acoustic in front of the club tonight.

We were forced to rethink many things, it brought back this kind of consciousness about many things, something we always like anyway. Before the corona there was just no time to think about things like this because there was always so many things to do.

Also the vertigo Days record it was the first time since the first Notwist record that we really only concentrated on one record. before it was always like 4 or 5 records at once, and then a soundtrack and then being on tour in between, and then family life, the everyday life which is a big part of course. And then it was lockdown and we just started so that we can do something from things we already had recorded and improvised to arrange it and it was really good cause it made it really intense working.

The Notwist
The Notwist © David Tabary

LFB : Did you feel a difference between a masked-seated concert and a normal one?

Markus : Yeah, we had that kind of concert in Vienna for example in one of our earlier concerts of this tour. We played in a theater where people were masked with distance between them. And the first view you have into the audience feels very strange, then you get used to it very quickly. also we are a band which is normally very concentrated on making music when we play, so it’s very much like going into the music and not so much looking into the audience, so we just try to get the energy from the people and playing for the people, but it’s not like being an entertainer or something so for us it’s totally ok because anyway you still feel this, if there is a lot of reaction.

LFB : do you take time to go see concerts as a spectator?

Markus : Yes, I did a lot, really a lot, because I may be a musician but I’m also a music fan, maybe even more. so I go to concerts a lot, and buy records, so many, and listen to music all the time. Also we organised a music festival called Alien Disko in Munich. It lasted 4 years before corona started, so we listened a lot to other bands. but since corona started I didn’t, as everybody I guess, I didn’t go to many concerts.

Now it slowly starts because we play together with other bands, but in Munich somehow, with the every day life with my family at home, my kids and everything, there was a lot to do, so I don’t feel like going to concerts.

I also watched many livestreams and I really liked it. Many people didn’t like it and were like « it’s not like a real concert » but when you realize it’s something very different than a live show, it’s very enjoyable. And I watched bands I had never seen before. It was still different, when it’s really live and played in the moment and only then, and not on Youtube right after, you watch it differently like « it’s happening right now ». I listened to many things, maybe some I didn’t like so much but because it was live I could not watch it anymore.

Also we did this one livestream with Spirit Fest, a band I have with Cico from the Notwist and 2 musicians from Japan called Tenniscoats. We couldn’t meet anymore and it was really sad, horrible actually, because all of a sudden it becomes impossible for people from Japan and Germany to tour together or make concerts together or even just meet. During the pandemic our 3rd record was released so we thought we could make concerts after the corona is over but then it gets longer and longer, and then we had to cancel the tour. And then we thought we could at least play 3 shows with just a few people masked only in Munich, but then it was cancelled also because infections were getting higher again. Then we thought they could come and play without any audience, just a livestream concert. But then this was cancelled again. So we thought we make a concert where they play in Japan and we play in Munich, and we play together. Technically it was difficult, almost impossible because there is a small internet delay because it’s so far away, but then we got used to that delay and could play together and then it was so great to connect from one end of the world to the other. We played 2 shows, one in the « european » afternoon and one in the « japanese » evening so that both audiences could watch us. It was great because it was all live and you could see people reacting and starting to communicate from Europe and Japan and all over the world. It was like a concert in a very strange virtual abstract space, but still people came together, and for all of us it was a very positive experience. It was very touching because somehow it felt like we were in one room together, both abstract and close.

LFB : Can you share with us one of your best and one of your worst concert memories ?

Markus : Oh the best is always the closest one so I’d say yesterday in Paris was one of the greatest concerts in the last years we played. It almost felt like a normal concert, like before corona, which is strange cause it’s all now very special. People were all very nice and dancing and it was really great.

LFB : Do you have a routine before to go on stage ?

Markus : No. We eat and then we go on stage (laughs).

LFB : Can you talk to us about how important is the catering on tour ?

Markus : It’s very important! It can make the whole day and also the concert good or bad. When we had that festival in Munich, we used to invite friends to cook really good things and special food and we took really big attention on the food.

These days in France the food is really good, great actually, like today. And this always makes things very special. Often in France there are people in the clubs who cook really good and fresh food, and then you have wine. It creates a nice atmosphere and the concert is then much better. If food is really bad and people don’t take care, then musicians get angry and in a bad mood. because somehow it shows the respect of the promoter and the organizer and the club, it shows that they are happy to welcome the band, and the food is communication somehow, sometimes the only communication we have with the club, the only way they can show that they’re glad that you came, so yes it’s important.

LFB : Do you have expectations about the show tonight ?

Markus : Oh it’s like in Paris, we always have great concerts here in Tourcoing. The place is very special, with great programming and nice people, and the sound is also really good here! So yeah we can say we have great expectations I think. It’s great places like this one still exist, because in Germany many clubs had to close because of the coronavirus, because they couldn’t afford to have no concerts at all and no income for several months