Avec Vattetot, Antoine Wielemans, nous emmène dans un premier album intime et touchant. Un savant mélange de mélancolie et de lumière dont lui seul à le secret depuis des années mais qu’il travaille pour la première fois en solitaire et en français.
Depuis presque vingt ans, Antoine Wielemans est le chanteur de Girls in Hawaii. Groupe de rock Belge qu’on ne présente plus, ils nous ont ravi à travers toutes ces années de cinqs albums aux mélodies progressistes, mélangeant les longues balades aux claviers à des formes plus brut en acoustique, le tout toujours porté par la voix envoûtante d’Antoine Wielemans.
Après toutes ces années, le chanteur a eu besoin de prendre le large, s’échapper le temps d’une mesure et c’est dans un village de la côte normande, Vattetot-sur-mer, qu’il trouve refuge pour travailler son premier album. Tout naturellement Vattetot devient le nom qui enrobe ces neufs titres écrits et composés par le chanteur en solitaire.
La première chose qui frappe c’est l’écriture en français. Toujours habitué aux textes en anglais, le chanteur Belge s’est frotté pour la première fois à l’écriture française, s’inspirant de grands maîtres à la Gainsbourg ou de ses contemporains comme Albin de La Simone.
Un exercice réussi avec des thèmes libres et variés. Antoine Wielemans met les mots sur ce qui l’entoure, ce qu’il observe au quotidien comme dans la chanson Bruxelles, ville dans laquelle il vit.
Dans le magnifique titre De l’Or, son deuxième single, le chanteur nous invite à l’abandon, sans remords. Sur une musique tourbillonnante mais pleine d’espoir à la fois :
“La vie nous jette trop de sort, on s’en ira d’ici. Ne pas se fondre dans le décor, ne pas se dire que c’est cuit”
L’écriture en français laisse apercevoir plus facilement l’esprit et le sens de l’humour belge du chanteur qu’on retrouve dans Samedikea. Il y décrit avec finesse, une certaine vision de la société consommatrice tout en se plaçant lui-même dans la file d’attente du grand magasin un samedi après-midi.
Il se lance également un autre défi pour cet album : composer lui-même les musiques. Habitué à créer en groupe, en travaillant sur cet album seul pendant les différents confinements, l’artiste a dû se débrouiller par lui-même. Une belle opportunité qui le pousse à travailler le piano, instrument qu’il affectionne depuis des années. Cela donne le très beau premier single Sel et ses notes émouvantes au piano renforcées par des boîtes à rythmes.
La nature, comme dans Girls In Hawaii, est un thème très présent tant dans le clip de Sel que dans le titre Fin de l’été qui capte à merveille les derniers instants de cette saison.
Car même si Antoine Wielemans est seul dans ce projet, en tant que fan du groupe belge, on n’en sort pas complètement dépaysé.
L’album est rêveur, sombre et parfois même orageux mais on y retrouve toujours ce même espoir à la fin. Un savoir-faire unique qui lui permet d’alterner face sombre sur des balades toujours bercées d’une luminosité belle et subtile.
Le chanteur se produira bientôt sur scène dans une configuration plus intimiste, à l’image de Vattetot et on ne demande qu’à découvrir cela.