ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Avec deux EP’s cette année, Ratu$ nous en dit un peu plus sur son héritage musical en se prêtant au jeu de l’interview ADN.
Despo Rutti – Arretez
Ratu$ : Parce que déjà Despo avant c’était un de mes rappeurs préférés, maintenant c’est un peu autre chose. Quand le morceau est sorti, en tant qu’auditeurs de rap, je me suis prit une claque. Pour tout ce qu’il dit, toutes les phases qui étaient actuelles à l’époque et le sont, pour moi, toujours.
Dr Dre & Snoop Dogg – Nuthin’ But A G Thang
Ratu$ : C’est un genre de passe-passe entre Snoop et Dre, quand ils étaient jeunes, proche de la vingtaine.
Ce morceau je l’ai écouté quand j’étais très jeune dû à mon frère et aux gens autour de moi. Je me suis pris une claque, c’est là que je me suis dit que le rap c’était beau et qu’il y avait des choses à faire.
C’est en écoutant ce genre d’instrumentale et de rappeur qui m’a donné la direction, même si je ne comprends pas quand j’étais jeune et que depuis le 93, j’étais loin de Los Angeles mais ça m’a redonné un souffle dans le rap.
Tupac – Hail Mary
Ratu$ : On a repris la gimmick sur le morceau avec S. Pri Noir, Sur écoute. C’est LE morceau de Tupac pour moi, avec cette instrumentale, tout ce qu’il déclare dedans.
C’est un morceau qui me fait penser aux morceaux sans refrains. Il y a une gimmick bête et méchante que tout le monde répète et qui est trop efficace.
Puis il y a l’émotion avec laquelle il dit les choses qui est folle.
La première fois que j’ai écouté ça j’ai pris une claque.
Ca fait deux morceaux West Coast que je cite, mais j’aurais aussi pu citer Nas avec The Message, Mobb Deep ou Dipset. Il y avait aussi pleins de choses de l’autre côté vers New York. Mais la West Coast, pour moi ça a toujours été une autre terre, il faisait chaud chez eux, ils dansaient sur les morceaux alors qu’à l’époque personne ne faisait ça. C’était des gangster du soleil, il étaient torses nus avec des flingues. Ils étaient déjà trop matrixé dans les samples et tous les effets qu’ils mettaient. La East Coast on y retrouvait plus ce qu’il se faisait déjà en France.
Salif – Dur d’y croire
Ratu$ : C’est un morceau qui si je me souviens bien a été écrit à 18 ans quand dil était alcoolique. Ça décrit sa situation dans le rap et le fait que ses proches ne comprennent pas qu’il aime cet art parce que ça paye pas mais lui il est amoureux de ça.
C’est un morceau que j’ai beaucoup écouté parce que plus jeune je rappais et on m’a beaucoup dit que j’étais fou, qu’il n’y avait pas d’argents dans le rap et que je n’allais rien faire de ma vie. Au final, je commence à leur donner tort.
Il m’a beaucoup touché ce morceau parce qu’il m’a permis de savoir quel message j’avais envie de livrer aux gens.
Le Rat Luciano – A bats les illusions
Ratu$ : Ce morceau est dans mes oreilles depuis mes 16/17 ans et encore maintenant, à chaque écoute je me prends les mêmes claques par chaque phase. Tout est bien placé, tout est bien exécuté, tout est là où il faut.
Si tu ne comprends pas ce morceau, juste avec le titre, je ne peux rien faire pour toi, c’est que tu ne comprends pas le message du rap et que t’écoutes pas le rap qui délivre un message.
Toute façon, tout le monde sait que Le Rat Luciano s’est une de mes idoles dans le rap et c’est un morceau qui m’a envoyé au ciel quand j’étais au plus bas.
Je peux résumer tous les morceaux que j’ai choisi au simple fait qu’ils m’ont accompagné dans tous mes moments de galère. Ils m’ont redonnés confiance et relever la tête, c’est pour ça qu’ils sont si importants et que je les ai cité. Ils sont allés beaucoup plus loins dans les émotions qu’ils m’ont procuré.
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