La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre, la seconde partie de la sélection numéro 114 des clips de la semaine.
Franz Ferdinand – Curious
Le 11 mars prochain, Alex Kapranos et sa belle bande dévoileront leur premier best of : Hits To The Head, un disque réunissant tous leurs plus grands titres.
Pour l’occasion, quelques semaines après la sortie du déjà iconique Billy Goodbye, Franz Ferdinand a sorti le single (tube) dansant qu’est Curious et dans lequel on retrouve tous les ingrédients qui font la réussite de l’un des plus grands groupes britanniques au monde.
Dans le clip réalisé par Andy Knowles, on y voit notre quintet préféré exécutant une chorégraphie mécanique, simpliste mais toujours indéniablement efficace, le tout sur fond de lumières chaudes.
Franz Ferdinand célébrera d’ailleurs la sortie de ce best of avec une tournée européenne qui passera par les zéniths de Rouen, Lille mais aussi Paris le 20 avril prochain. On a terriblement hâte, mon dieu.
Fishbach – Dans un fou rire
On sait déjà de source sûre que le prochain album de Fishbach, Avec Les Yeux, figurera parmi les meilleurs de cette année 2022.
Mais pour patienter jusqu’à sa sortie imminente le 25 février prochain, l’artiste a dévoilé un nouveau single cette semaine : Dans un fou rire. À la fois grave, nostalgique mais aussi puissant et beau, Fishbach prouve une nouvelle fois qu’elle sait se renouveler tout en continuant à nous proposer des morceaux qui marqueront leur génération.
Bien qu’on ne cesse d’écouter en boucle ce nouveau titre, on ne manquera pas de s’arrêter sur le clip réalisé par ses soins qui l’accompagne. Face caméra, ambiance monochrome parsemée de visuels colorés, c’est dans un cadre quelque peu intimiste que l’on se confronte au regard de l’artiste. On se laisse alors transporter par ces intrus hypnotiques, enchanteresses et cette voix si juste qui comme toujours, fout les poils.
Il nous tarde de la retrouver sur scène et surtout à l’Olympia le 30 novembre prochain (ne tardez pas à prendre vos places).
Lewis OfMan – Too Much Text
Envoyez vous beaucoup trop de messages dans votre vie ? Rassurez vous, Lewis OfMan aussi. Le petit génie du groove français est de retour cette semaine avec Too Much Text en attendant l’arrivée de Sonic Poems, son premier album, pour le 18 avril.
Le garçon nous entraine dans une danse où il nous énumère toutes sortes de messages, le tout sur un rythme retro dont lui seul à le secret. Une nouvelle petite pépite dansante et entêtant qui nous fait autant sourire et secouer la tête en attendant l’inévitable solo de synthé.
Visuellement, alors qu’il avait étrangement disparu dans un accident curieux à la fin de son précédent clip, on retrouve Lewis en grande forme, toujours accompagné de son boombox pour une nouvelle promenade dans les rues de New-York.
Un titre parfait pour se mettre de bonne humeur en attendant de tous se retrouver à un concert de Lewis OfMan.
Et vous, quel genre de messages envoyez vous ?
Breakbot & Irfane – Remedy
En parlant de groove, cela faisait un petit moment qu’on n’avait pas eu de nouvelles de Breakbot & Irfane, le duo qui nous fait le plus remuer le popotin chez Ed-Banger.
Et bien nous voilà rassuré, puisque le duo est de retour avec Remedy, un petit bonbon comme on l’aime. Un moment de bonne humeur et de chaleur dont ils ont le secret avec cette basse dingue, ces synthés tout doux et la voix à nulle autre pareil d’Irfane.
Et il semble que ces deux là aient trouvé le remède à la morisité ambiante avec ce superbe titre, qui nous met malgré tout en garde face aux grandes gueules et aux faux prophètes qui envahissent de plus en plus notre quotidien.
Pour accompagner le morceau, le duo a fait appel à Victor Haegelin pour un court clip d’animation absolument dingue réalisé en 2D et en stop motion dans une aventure interstellaire en mode buddy-movie où Breakbot et Irfane nous entraine dans un imaginaire fou et coloré.
De bonne augure pour commencer 2022 en attendant la suite.
De La Romance – Des Étoiles Plein La Tête
La musique électronique instrumentale porte en elle ce côté cinématographique qui peut facilement la transformer en bande sonore.
Des Étoiles Plein La Tête, nouveau titre de De La Romance, vibre decette sensation de libertée, nous offrant pied au plancher un morceau aussi rêveur que puissant qui lui permet de se transformer totalement selon la personne qui l’écoute et le moment qui lui est accordé.
C’est avec cette grande pulsion de liberté que Etienne Larragueta embarque ce morceau sur des images presque documentaire qui suivent les traces de pneus de Severine Meunier qui se lance dans le championnat de France de Drift, avec elle aussi, des étoiles plein la tête.
Intime et émouvante, la vidéo nous entraine dans son sillage et les différents instants de sa vie, de sa famille à son garage en passant par une autre passion importante de sa vie : le pole dance. Un grand moment qui joue sur la ligne du documentaire et de la fiction avec des superbes images à l’empreinte visuelle très forte.
Adrien Legrand – Vos Visages
Que disent les visages ? Certains s’effacent, certains restent gravés dans nos esprits à tout jamais quand d’autres reviennent nous hanter dans nos rêves et dans divagations. D’autres vieillissent avec nous, changent et puis, fatalement, disparaissent.
Avec Vos Visages, Adrien Legrand nous offre une longue plage contemplative sur le temps qui passe, sur les moments qui s’évanouissent et de cette effrayante idée que tout a finalement une fin. Mélancolique et doux, le morceau d’Adrien Legrand se vit comme une aventure hors du temps justement, figeant de manière presque hypnotique l’instant vécu.
Pour l’accompagner, le caennais a laissé carte blanche à Baptiste Poirier-Rossi qui nous en a offert une interprétation bien différente, et plus abstraite, se focalisant sur des visages qui s’enchainent et qui vont et viennent, se nourrissant de nombreuses images d’archives pour faire vivre selon son idée le temps qui file et le monde qui avance.
Lewsberg – Six Hills
Le groupe indie rock de Rotterdam Lewsberg, parfois qualifié de Velvet Underground du XXIe siècle, revient et frappe fort avec ce 39e single. Arie van Vliet (guitare et chant), Michiel Klein (guitare), Shalita Dietrich (basse et chant) and Marrit Meinema (batterie) nous proposent un morceau obsédant, à la batterie lourde et insistante et aux guitares saturées, sur fond d’images d’archives.
La mélodie tourne en boucle comme une question tandis que les paroles, parlées, la diction nonchalante, nous emmènent vers des horizons destructeurs : « Vous conduisez sans permis ? Je conduis sans assurance. Pourquoi ne pas s’écraser l’un contre l’autre ?
J’ai le sentiment que nous devrions. »
Pendant ce temps, les plans en noir et blanc se succèdent. Visages pâles de femmes des années 20 dans un public extatique, jeune fille dormant paisiblement jusqu’à un réveil fort matinal tout sourire, hommes attablés heureux de leur succès… Autant d’images cyniques à l’aube d’une crise mondiale : la catastrophe n’est pas loin et tous l’ignoraient alors. Une métaphore des temps modernes ?
Regina Demina – Canines
L’univers de Regina Demina a ceci de déroutant qu’il se joue de l’ensemble des a priori que l’on peut avoir. Les chemins qu’elle trace mènent rarement où nous avions l’impression d’aller. Derrière un faux semblant d’ingénuité et de naïveté lascive se cache une malice perfide. Le monde de Regina Demina se dessine en trompe-l’œil. Dans celui-ci une innocente proie peut se transformer en prédatrice rusée et dévoyée. Et si le loup rentre dans la bergerie, c’est qu’il y a été invité, attiré. Pris dans le piège, ses Canines acérés se brisent sur le regard langoureux d’une agnelle à l’innocence feinte.
Claptrap – Out of
Un univers graphique et dessiné sur fond de musique sautillante : soyez prêts, le jeune groupe Claptrap, avec Out of, nous emmène au cœur d’un cours d’art plastique épileptique…
L’émulation sensorielle se créée au gré de la succession de formes géométriques tourbillonnantes, d’amples coups de pinceaux et autres collages. L’explosion de couleurs à l’allure clignotante succède aux extraits de paroles crayonnés sur fond blanc – écho visuel aux harmonies parfaitement maîtrisées.
Les chœurs nous propulsent au cœur d’une émotion transperçant le cœur malgré le rythme entrainant ; la dissonance est là.
« Bring me back where I belong ». Devant ce joli film de Geoffroy Pithon et Gérald Fleury, le spectateur se sent, lui, parfaitement à sa place.
Dean Owens – After the rain
L’année dernière, l’auteur-compositeur-interprète d’origine écossaise Dean Owens s’est associé aux musiciens du groupe arizonien Calexico pour créer The Desert Trilogy, une suite de trois EPs (The Burning Heart, Sand and Blood et Ghosts) aux sons et aux couleurs du désert de l’ouest américain, se voulant une introduction à son prochain album Sinner’s Shrine.
Pour After the rain, premier single extrait de cet album,Owens raconte avoir été initialement inspiré par une photographie du célèbre photographe de paysages américains Ansel Adams, particulièrement connu pour ses représentations du Yosemite National Park. De ses moments au Yosemite, Adams disait qu’ils lui avaient « permis de [se] rapprocher des choses élémentaires de la vie. » Dans la même démarche que le photographe, Owens a cherché avec ce morceau à capturer et à transmettre l’essence même de ces paysages grandioses et sauvages, mais aussi l’expérience intérieure plus personnelle suscitée par cette contemplation. Le clip du morceau – réalisé par Ruth Barrie – accompagne cette intention à la perfection, nous emmenant dans une balade en technicolor entre les cactus du Saguaro National Park et les petites maisons adobe du quartier du Barrio Libre de Tucson, le tout entrecoupé de plans des musiciens en studio ainsi que d’Owens, représenté dans une posture introspective et empreinte d’une certaine spiritualité – à l’image de l’album à venir.
Sinner’s Shrine, enregistré au studio Wavelab à Tucson avec les musiciens de Calexico, sortira le 18 février (Eel Pie Records / Continental Record Services).
Aprile – Keep Us From Heaven
Le groove est dans la place, vive le groove. Accompagnés des protagonistes de Keep Us From Heaven, Aprile nous emmène en virée nocturne.
Depuis l’habitacle d’une voiture 80’s garée devant un diner à l’enseigne lumineuse et graphique se découpant sur le ciel noir, on guette les faits et gestes d’une créature de blanche fourrure vêtue.
Dans le Snack Factory, elle se grille une cigarette, attendant ses frites préparées par un prénommé Charly, dont la coupe mulet des plus actuelles nous transporte dans un univers qui n’est pas sans rappeler Stranger things…
Un coffre rempli de sneackers achève de soulever de multiples questions – et d’éveiller un soupçon d’envie : celle de se téléporter dans cette ambiance esthétisante à souhaits, pour danser sous les néons…
Selah Sue – Pills
Avec Pills, Selah Sue nous emmène au bout de la nuit et de ses méandres hallucinés après l’ingestion de quelques substances…
Derrière les pupilles bleues fluo de la diva belge, on assiste fascinés et un peu apeurés à l’action chimique d’une drogue inconnue sur son fonctionnement neuronal…
Le rythme de la chanson s’accélère avec les battements du cœur et l’explosion sérotoninergique survient. Entre les quatre murs d’une salle de bains aux motifs floraux 70’s à souhaits, on s’enfonce avec elle dans les abîmes du bien-être chimique.
Bercés par la voix douce d’une Selah Sue un peu perdue, un peu fragile – une facette qu’on ne lui connaissait finalement que peu – on retrouve les sensations lointaines des nuits inconscientes, passées à repousser ses limites…
La Mante – Live Session (Afterschool x Vacarme)
C’est déjà (et tant mieux) le retour des Lives Afterschool à Rennes au vintage shop Vacarme. Pour succéder à Tago Mago, que l’on pouvait voir jouer dans les deux premières, le collectif a cette fois convoqué La Mante. Un projet porté par Étienne, échappé en solo du groupe Beach Youth pour des chansons mélancoliques en français.
Deux guitares, une basse et une batterie pour nous convaincre mieux que jamais de la pertinence musicale de ce projet au ton volontairement psyché. Ici, niché au milieu des vêtements, le quatuor fait évoluer sa musique entre une légèreté certaine et des éclats plus vindicatifs, toujours avec la voix exigeante et précise d’Étienne. Pop et rock se mêlent sur cette partition en trois actes avec Charmeur de Serpent, Au Vent et L’Hameçon, un tire inédit.
Rendez-vous le 10 mars prochain pour découvrir la formation sur scène avec Pasta Grows On Trees au Penny Lane, toujours à Rennes.
HDX – Alliés
Après la sortie de leur tout premier single Big Life, le trio HDX est de retour avec la sortie du titre Alliés. Les 3 artistes grenoblois proposent un univers propre à leur identité, un mélange de funk, électro et rap, qui conclut à une recette nouvelle et originale.
Pour fêter l’occasion, les 3 artistes ont sorti le clip d’Alliés. Avec un visuel futuriste, des images esthétiques et des lieux en ruines, le clip fait penser à un film SF à la Blade Runner. Une vidéo représentative d’une identité moderniste qui se construit au fil des sorties. Ils expriment l’importance d’avoir des alliés autour de soi. Réalisé par Thomas Cadoux, ce deuxième clip confirme que les Grenoblois veulent proposer quelque chose de nouveau et de frais, qui fait du bien dans le monde du hip hop d’aujourd’hui.
Ce deuxième single continue de développer la curiosité et d’attirer les amateurs de mélange de style. Mais surtout, il permet de voir le talent et l’originalité de HDX, qu’il faudra tenir à l’œil durant l’année 2022.
Emma Peters – Le Temps passe
Le temps passe et guérit tout, c’est un peu ce qu’essaye de nous faire comprendre Emma Peters avec son tout premier clip. Tourné en Corse, le clip du morceau Le Temps passe est haut en couleur et en nostalgie. A la réalisation, Lou Zidi, suit la chanteuse dans des tableaux aux couleurs chaudes. On voit l’artiste conduire entre les montagnes, les falaises, tout en se remémorant des souvenirs joyeux.
Le passé est au centre du morceau avec ce questionnement : que devient l’être aimé après la rupture et avec le temps ? Pour Emma Peters, il s ‘incarne en une douce pensée difficile à laisser partir. “Moi, j’veux pas que le temps passe, je sans que je t’oublie un peu, bientôt y aura plus une trace de ce qu’on était tous les deux. Moi, j’veux pas que le temps passe, j’veux me rappeler de tes beaux yeux”, nous chante-elle.
C’est d’ailleurs avec sa voix, douce, vibrante et toute en rondeur qu’Emma Peters s’est fait remarquer. Elle faisait alors des reprises, et les publiait sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, Emma Peters fait partie de la grande famille Tôt ou Tard, en sortant avec ce label, un premier album DIMANCHE non pas ce dimanche, mais le 25 mars prochain.
Howlin’ Jaws – She Lies
C’est sur un rythme entêtant, vibrant et envoûtant que le groupe Howlin’ Jaws revient avec le titre She Lies. Après nous avoir laissé avec leur dernier clip, Heartbreaker, le groupe nous parle de sentiments amoureux compliqués, conflictuels, mais cette fois-ci sur le plan du féminin. Howlin’Jaws évoque avec sensualité une femme que l’on immagine séductrice par ses mensonges : “Fire in her eyes, Honney in her lies.” Une femme qui jouerait sur les deux plans, ceux de la vérité et du mensonge. “Two heads, always” chante le groupe.
Un effet miroir que Mauro Fiorito retranscrit dans un clip kaléidoscopique. Pourtant, l’âme rock’n’roll des années 1950-1960, reste fidèle au groupe. Mais pour revenir à l’âme du morceau il y a l’idée d’enfiler un costume, de jouer un rôle, que partage le clip et la femme évoquée par le titre. On aperçoit une danseuse, dont l’image se répète à l’infini qui semble tout droit sortie d’une pièce de théâtre japonais.
Cela ne semble pas être dû au hasard lorsque l’on sait que cette danseuse, Chouchane Agoudjian, appartient à la troupe la compagnie des cinq roues. Une compagnie qui a été complice dans la réalisation du clip, tourné au Théâtre du Soleil pendant la création de la pièce Electre des Bas Fonds.
YANIS – SMTH (feat Lalla Rami )
La dance est affirmée avec le nouveau titre SMTH de YANIS en duo avecLalla Rami. Le clip réalisé par Yann Weber est tourné en format portrait comme s’il l’on suivait les deux artistes en boite. Les néons sont omniprésents, les robes moulantes à paillettes, tout comme une multitude de plumes. La musique électronique de YANIS semble faire écho à de précédents titres. Lorsque l’artiste scande “You got, you got”, on reconnaît certains morceaux issus de son premier EP L’Heure bleue. Mais au-delà de cette empreinte musicale, il y a des influences rap, avec une partie du morceau où la rappeuse marocaine Lalla Rami prend la parole. Le mélange entre le rap et la dance de deux artistes nous touche par sa sensibilité, et sa liberté.