Prêt.e.s pour une bonne claque en pleine gueule ? Madam a sorti un deuxième EP ce 18 Mars, et c’est chargées d’une énergie Punk qu’elles reviennent botter des culs. On adore ça !
Frontal, sans concession, le trio Toulousain pose ses tripes sur la table, distribue les coups de genoux dans les côtes. Après s’être fait remarquablement remarquer, entre autre aux Inrocks Labs, Transmusicales, Elfondurock ainsi que les premières parties de No One is Innocent, elles reviennent plus virulentes que jamais, avec en prime trois clips, auto-produits et réalisés maison, bien sur. Indubitablement héritières du Riot Grrrl, elles ne sont définitivement pas une pâle copie de L7 ou Bratmobile. Il est temps d’entrer dans la déferlante.
Witches ouvre le bal. Tout d’abord, des toms sauvages qui secouent un bon coup les entrailles, arrive ensuite un riff acerbe, porté par une batterie survoltée. Le solo de guitare stratosphérique à la fin du morceau laisse sans voix. Le tout est agrémenté d’un son délirant, une onde d’outre-tombe qui se serait évadée dans le cosmos et qui s’évapore à la fin du morceau. En même pas 2:30 minutes, Madam nous a fait la fermer pour écouter. « Witches are back in town », le ton est donné dans une clameur brûlante. Accompagnée d’un clip DIY extrêmement bien réalisé, à base d’incrustations dessinées qui donnent vie au texte tandis que nos trois Grrrls déambulent sur une route paumée entre des herbes sauvages et des champs.
En second lieu, Rodeo nous sert un riff autant massif qu’abrasif. L’énergie dégagée n’est même pas quantifiable, pas avec des mots en tout cas, ça doit se vivre de l’intérieur. Rodéo enflammé, plus sauvage que sauvage, la section rythmique portée par Anaïs Belmonte (à la batterie)et Marine Marachs (à la basse) est déchaînée. Gabbie Burns quantà ellenous envoie en pleine face un chant délicieusement arrogant, en plus de ce riff de dingue.
Pas le temps de respirer que Mad arrive comme une déflagration. Elle appelle à s’éclater, ou éclater, briser les vitres de n’importe quelle prison de verre qui puisse nous tenir enfermé.e. Forte de ses chœurs fédérateurs et – encore une fois – d’une instru bouillante, elle finit de nous convaincre de prendre nos places pour leur prochain concert dans notre ville. Car oui, en passant, Madam annonce une tournée avec déjà 30 dates aux quatre coins de la France, et la liste risque de s’allonger. Vu l’évidence d’aller les voir en live, on ne peut que vous conseiller de sauter sur l’occasion. Parenthèse fermée. Là aussi, un clip fait maison par Gabbie nous régale d’un déferlement de bonne ondes. Prenons les planches et allons conquérir le monde, sérieux, il le faut.
Fire est stupéfiante. Sinusoïdale, à la fois envoûtante et brutale, les phases s’alternent à la manière d’un.e borderline en plein craquage. Ça suinte le ras-le-bol par tous les pores. Lancinante à souhait, la guitare crache sa hargne tandis que la batterie nous plonge dans une transe phénoménale. Fer de lance de leur set live, clairement écrite pour et sur le live, comme nous l’illustre le clip qui est un bel avant-goût de ce qui nous attend, une fois nos places réservées.
Enfin, Bye Bye Palace vient nous affliger le coup de grâce. Assurément Punk, alourdie (et ici ce n’est pas péjoratif du tout) par un pont presque Stoner. Le chant habité de Gabbie crache délibérément sur des habitudes de consommation délirante d’une société malade. Manière plus qu’efficace de clore un EP aussi incisif.
Que dire après ça ? Le disque ne dure même pas un quart d’heure et pourtant on en ressort comme d’un pogo en bonne et due forme. Gonflé à bloc de riffs formidables et de rythmes haletants, le deuxième EP de Madam est un album conquérant, teinté d’une savoureuse insolence. Une énergie folle se dégage de chaque morceau. On ne peut pas arrêter de secouer la tête, tous nos muscles réclament un pogo exaltant. Il est assurément nécessaire de voir le groupe en live. La musique de Madam est une musique qui doit se vivre, vibrer dans nos entrailles. Autrement dit, belle communion en perspective. Cela faisait longtemps qu’une telle fougue n’a pas été entendue sur un album de Rock, si bien qu’à peine terminé, on en redemande déjà.