Jo Wedin & Jean Felzine - le café de la danse paris, le 1 juin 2022

Le 1er juin dernier, Jo Wedin & Jean Felzine nous présentaient leur dernier album au Café de la Danse. Retour sur le live grisant du duo franco-suédois.

Crédit photos : Jonathan Le Monnier @jonathan_le_monnier

C’est au Café de la Danse que le rendez-vous est pris, mercredi 1er juin, pour découvrir le nouvel album éponyme de Jo Wedin & Jean Felzine, sorti à l’automne 2021. Après une date complète au Pop Up du Label en début d’année, cette salle en hauteur avec gradins assis propose un nouveau terrain de jeu pour le groupe. La configuration assise, justement, est surprenante si on connait déjà leur style yéyé et rockabilly. On peut se demander si on ne va pas être frustré de ne pas pouvoir se trémousser. On va très vite découvrir que ce n’est finalement pas un problème et que cette scène apporte au contraire une dimension plus ample aux chansons.

La chanteuse folk Australienne Annie Burnell s’installe sur scène pour la première partie. Sa voix est précieuse, les mélodies sont douces. On passe un bon moment et on se dit qu’on se garde son nouvel EP, Child’s Moon Palace, à écouter pour illuminer les longs dimanches pluvieux.

Puis, c’est devant une salle comble que le couple s’installe et entame le concert avec un des titres phares de leur second album, Jag vill inte höra (je ne veux plus entendre). Ils sont accompagnés d’un bassiste et d’un batteur, ce qui donne une énergie supplémentaire au live. Les rythmes chaloupés plongent directement le public dans leur univers. S’en suivent plusieurs titres sur lesquels deux choristes viennent intensifier les chansons, notamment sur Les Étoiles en Feu. Sur ce titre, les lumières deviennent bleues, l’atmosphère se transforme et on observe le groupe, encadré dans cette scène aux allures de théâtre, nous emmener loin, très loin. Il y a un aspect orchestre, comme si nous avions pris un aller-retour pour le bal de promo d’un lycée de Memphis. Le style de Jean, que ce soit son physique ou sa façon de jouer, y sont peut-être pour beaucoup.

Découvrir l’univers de Jo & Jean, c’est aussi faire une plonger dans l’intimé d’un couple. On les sait ensemble à la vie comme à la scène, et en écoutant les titres comme Jamais envie de ou bien (Tu as) gâché ma vie, on ne peut s’empêcher de penser que c’est là le déballage de linge sale le plus chic que l’on connaisse ! Les textes sont travaillés, chaque mot potentiellement banal prend une autre stature quand il est décrié dans la bouche de l’un ou de l’autre ; ils arrivent à rendre poétique les crises et le quotidien des couples.

On (re)découvre également le titre Un Jour de Plus un Jour de Moins (premier album), leadé au chant par Jo, qui dépeint parfaitement le mal de la dépression, bercé par sa voix douce et puissante à la fois. Cette voix est d’ailleurs une des surprises du concert. À l’écoute des albums, on peut penser que le couple est à égalité sur les chansons, voire que Jean, leader confirmé du groupe Mustang, prenait un peu plus la place. En live, même si elle se dit stressée à plusieurs reprises, la chanteuse retrouve toute sa présence et son assurance dès que les notes démarrent. Sa maîtrise vocale lui permet de partager une émotion encore plus puissante que nos attentes à l’écoute de la version studio, notamment sur sa reprise du classique After Laughter de Wendy Rene. Un moment suspendu.

D’autres reprises s’invitent sur le set, comme Sexe Objets du groupe Kraftwerk, traduit en français. L’atmosphère et les paroles collent tellement avec l’ADN du groupe qu’on pourrait facilement croire qu’ils en sont à l’origine.

Le concert défile vite et on arrive déjà au rappel. Jo & Jean terminent avec leur tube Chanter Baiser Boire et Manger et La Canopée, clôturant le live avec un public debout et conquis.