SEND ME LOVE LETTERS nous envoie du love (et du lourd)

Il aura fallu deux ans. Une gestation nécessaire au jeune projet lyonnais pour dévoiler au public parisien ses balades glamours aux riffs enragés : un rock abouti et léché, belle claque en somme pour la rédaction que cette dernière date de tournée (passée auparavant par Chambéry, Besançon et Strasbourg), à l’issue de laquelle nous les avions rencontrés en fin d’année dernière. À leur premier single, paru en février 2022, a succédé un second titre, illustré d’un très beau clip que nous vous présentions dimanche. Récit de cette rapide rencontre avec Gabrielle Grau (guitare et chant), Loïc Largot (guitare), Simon Eichenberger (basse) et Pierrick Samson (batterie).

Crédits : Send Me Love Letters

La Face B : L’exercice de la scène, c’est un peu se mettre à nu. Quelle place occupe la vulnérabilité dans votre musique ?

Send me Love Letters – Gaby : Il y a dans nos morceaux une grande sensibilité ! Déjà, effectivement, notre nom en dit long… C’est un parti pris : on voulait montrer qu’on pouvait très bien faire du rock énergique tout en ôtant les carapaces et en se dévoilant, en abordant des thématiques touchant à l’intime.

Send me Love Letters  – Loïc : C’est du rock sombre et romantique, quoi !

La Face B : Gabrielle, tu parles de cet étrange désir de plaire aux autres avant de se plaire à soi. Le processus de composition est fait de remises en question mues par une grande exigence. Comment travaillez-vous à l’écriture des morceaux, de façon à ce qu’ils vous plaisent à vous… avant de nous plaire à nous ?

Send me Love Letters – Gaby : Le morceau auquel tu fais référence (LFB : « Strange desire »), est assez représentatif de ce qu’on souhaite véhiculer. Même si c’est le plus calme de l’EP à venir, globalement tous nos textes évoquent des émotions dans lesquelles chacun peut se retrouver, qu’on est tous amenés à ressentir à un moment donné… parce qu’on a tous des failles ! Concernant notre façon de fonctionner, le plus souvent j’écris les textes, Loïc arrange, et ensuite on retravaille un peu l’instru tous ensemble. C’est vraiment un processus commun.

La Face B : Si « Strange desire » se pare d’accents folk, la voix glamour de Gaby semble presque celle d’une grande diva pop contemporaine, un genre de Britney Spears à qui on aurait collé une guitare électrique ! On ressent en vous écoutant beaucoup d’influences différentes, quelles sont-elles ?

Send me Love Letters – Gaby : On est plus rock britannique qu’américain, et assez loin du garage, plus brutal, dont on se distancie malgré notre énergie ! Nos influences sont puisés chez Artic Monkeys, Jack White, Garbage…

La Face B : Gaby, dans l’un de tes textes, tu parles d’amis imaginaires. Est-ce qu’à la source du projet il y avait une solitude que vous avez rompue en connectant avec le public (lien qu’on ressent très fort) et entre vous, grâce à la musique ?

Send me Love Letters – Gaby : C’est exactement ça ! L’idée de cette chanson-là, (Sweet Living) c’est de se dire encore une fois qu’on est dans le même bateau ! J’avais envie d’être le plus ouverte possible, même en faisant de la musique un peu vénère, et de pouvoir dire aux gens : en fait vous n’êtes pas tout seuls. On vit tous la même chose, on est tous imparfaits. Et l’objectif d’un set, c’est aussi de surmonter ça pour être capable de s’amuser quand même, ensemble !

Send me Love Letters – Loïc : D’ailleurs, l’histoire de notre rencontre, c’est un peu ça, la solitude qui se rompt ! En fait, pour la petite histoire je n’avais plus de Wi-Fi chez moi et j’ai décidé de toquer à toutes les portes de l’immeuble pour que quelqu’un me dépanne. La seule qui m’a ouvert, c’était Gabrielle, qui avait plein de guitares derrière elle ! C’est comme ça qu’est née notre collaboration.

Send me Love Letters – Gaby : A laquelle s’est ajouté notre super bon batteur, Pierrick, sur un hasardeux quiproquo d’ailleurs, car il pensait que je cherchais un nouveau batteur pour mon projet solo, ce qui n’était pas le cas (rire), tandis que Simon et Loïc se connaissent depuis longtemps…

Send me Love Letters – Loïc : On vient du même village, dans la Drôme !

La Face B : Si le projet vient de loin, on l’a compris, il vient surtout du cœur…