La date de sortie est actée : le 24 juin prochain. Trois jours avant son concert à La Boule Noire, Dani Terreur dévoilera l’intégralité de sa mixtape « dani », soit 11 titres en tout, distillée au compte-goutte ces derniers mois à l’occasion de sorties inédites et attendues. Retour sur 4 de ses morceaux pour vous faire patienter…
Ça va aller
Comme un lâcher-prise dans le chaos : entre acceptation et règlement de compte, Dani semble nous préparer pour l’apocalypse et nos (maigres) chances d’en réchapper… Le discours est engagé mais semble évoquer une écholalie au bord du désespoir, à la façon d’un parent tentant de promettre l’impossible auquel il se croit tenu. L’embrasement des mots fait écho au clip illustrant le morceau, tandis que sur des sons de guitare psychédéliques, les sonorités aux accents optimistes contrastent avec un texte doux-amer désarçonnant de franchise.
« Quand j’regarde mon chien / J’me sens vraiment apaisé » : le mec cool triste, des tréfonds des abîmes d’une mélancolie bien contemporaine, parvient tout de même, sur ce titre sonnant comme un avertissement, à nous arracher un sourire. Prouesse.
C’est pas facile
Aveu désarmant d’un rapport conflictuel aux injonctions à la performance de genre, Dani s’attaque là encore à une thématique bien actuelle. Dénonçant sans détour le fléau de la masculinité toxique, cet encouragement à un réenchantement du rapport aux genres prend là encore racine dans son histoire intime. Dani nous raconte son enfer personnel – qu’on découvre peuplé de mâchoires viriles et d’excès de confiance en soi – quand il chemine vers une identité fragmentée, se faufilant entre les failles y laissant entrer le monde.
Les arrangements épurés laissent place à la voix et à la confession sincère, les riffs de guitare sont languissants et la mélodie du refrain entêtante. En costume blanc, guitare dorée en bandoulière, Dani de nous chanter : “C’est pas si facile d’être un mec fragile, c’est pas si facile, de rester tranquille”.
Éternel
C’est avec un voix susurrante que Dani se confie sur ses démons, entre velléités d’autodestruction et cyclothymie. Dans ce texte incisif, allant droit au but du thème sensible de la santé mentale, Dani chante l’histoire d’une rémission.
Cet hymne à la résilience conte ce qu’il en coûte de survivre aux ténèbres pour, enfin, plonger en pleine lumière : peut-être la tentation irréaliste de se sentir (se vouloir ?) invincible – mais quel autre chemin ?
L’artiste pose cette fois sa guitare et joue d’un piano feutré et intimiste, accompagné d’arrangements électroniques puissants et d’échos de voix lointaines.
J’ai le blues
Un petit air californien pour ce morceau sur fond aquatique.
Dani traîne cette fois son spleen jusqu’à la plage, et met en balance la trivialité d’un bain de soleil avec ses idées noires, que l’éclat aveuglant de la lumière estivale semble révéler encore plus cruellement…
L’ambiance est à la fois hypnotique et mélancolique, entre légèreté et ressac (ressassement ?), quand la délivrance semble venir du solo de guitare, puissant remède à la mélancolie…