Nos moments favoris aux nuits secrètes

La semaine passée, nous étions de retour à Aulnoye-Aymeries pour retrouver un festival cher à nos cœurs : Les Nuits Secrètes. Une édition anniversaire réussie avec 55000 spectateurs et des concerts puissants. On vous a sélectionné nos moments favoris lors du festival.

November Ultra

Une évidence. Même si le concert avait lieu sous les reflets rouges de l’Eden, nous avions décidé de garder nos lunettes de soleil pour une raison toute simple : masquer nos larmes.

Parce qu’on ne va pas se mentir, chaque concert de November Ultra entraine avec lui son lot de rires et de larmes. Depuis notre première rencontre avec la musicienne, c’est une sorte d’accord tacite, et ce concert aux Nuits Secrètes ne fera pas exception à la règle.

Surprise par le public, très nombreux, venu à sa rencontre, Nova n’aura pas défailli et nous aura offert, sans contestation possible, le concert le plus mignon et le plus simplement beau du festival.

Entre deux interventions, et elle le dit elle même, « elle parle trop », poussant les gens à être simplement heureux, même si cela passe par le fait de larguer la personne avec qui on est, la jeune femme nous aura offert un aperçu brillant d’un univers qu’on aime tant : un univers doux et tendre, rempli de miel, dans lequel elle nous accueille à bras ouvert pour nous emmener avec elle dans un doux manège d’émotions avant que ne sonne la fin.

Point fort comme toujours, cette version désormais augmentée de Maria De La O’, incroyable d’intensité, qui nous aura pratiquement mis K.O technique.

Bref vous l’aurez compris, on ne se refuse jamais un concert de November Ultra. On a d’ailleurs pris à nouveau rendez vous à Rock en Seine et cet automne au Grand Mix. Histoire de rire et de pleurer à nouveau.

Mansfield.TYA

En profiter jusqu’au dernier instant. Alors que la fin de Mansfield.TYA se fait de plus en plus proche, c’est cette idée qui vit en nous à chaque fois qu’on se retrouve devant Julia et Carla.

15 jours après un concert détonnant aux Francos de La Rochelle (dont on vous parlera prochainement) et malgré « une chaleur de gueux », le duo nous aura une nouvelle fois émerveillés.

On se posait tout de même la question, parce que les retrouver si tôt dans l’après midi et en plein soleil nous semblait un peu étrange pour une musique qu’on voit de notre côté de manière très nocturne et sombre.

Et pourtant, on ne pouvait pas plus se planter. La musique de Mansfield.TYA se moque bien des heures, de la course du temps et de la chaleur car elle n’a qu’une vocation : nous faire faire la fête à en crever.

Et sur un set réduit, on s’est laissé emporter dans leur danse hypnotique, leur poésie macabre et l’humour et l’amour de Julia, qui nous contamine aussi facilement qu’un coup de soleil dans le cou.

Danser, penser, sourire, pleurer et vivre tout simplement c’est ce qu’on a fait pendant 50 minutes, nous offrant même un grand moment de reprise du Temps des cathédrales pendant un bug de carte son (Julia, si tu as besoin, on connait les paroles par coeur pour la prochaine fois).

Il parait que les meilleurs partent en premier ; à chaque concert, on se dit qu’on n’a pas envie de voir partir Mansfield.TYA.

OrelSan

Le roi sur son trône. Voilà comment le retour de OrelSan peut être vu. Civilisation est dans nos esprits autant une fin qu’un début, laissant disparaitre OrelSan au fur et à mesure qu’Aurélien se dévoile.

Présent dans un grand nombre de festivals cet été, le Caennais revenait donc faire la fête avec Les Nuits Secrètes. Une évidence tant le rappeur est ici comme chez lui, les portes lui étant toujours grandes ouvertes.

Pas étonnant alors que le dimanche, dernier jour du festival, affiche fièrement sold-out, preuve une nouvelle fois de la popularité du bonhomme.

Et on comprend pourquoi : là où une majorité de ses camarades transforment leur concert en karaoké géant, préférant la facilité d’un public conquis d’avance à la prise de risque, OrelSan joue dans une autre cour, celle des grands, des showmans et des Artistes avec une majuscule.

Une mise en scène dantesque, des musiciens au diapason et une heure trente qui file comme une balle, entre célébration de ses deux derniers albums, petite pause gaming et retour nostalgique en mode medley, il ne nous manquera presque rien pour atteindre la perfection (à part le retour de Raelsan dans la setlist bien sûr).

L’entrée sur scène avec la formidable Civilisation, une version dingue et hyper-théâtrale de L’odeur de l’essence, un diptyque Ensemble-Athéna qui fout les larmes aux yeux, la grosse fête sur Basique et Du Propre et l’inévitable La Terre est ronde, OrelSan aura prouvé, si il y en avait besoin, qu’en 2022, il n’y en a pas deux comme lui.

Il ne manquerait plus qu’il accepte notre demande d’interview pour qu’on lui érige une statue.

La trilogie Aurélien Gainetdinoff des Nuits Secrètes

On était obligé, pour terminer cet article, de faire un petit paragraphe toute à la gloire de notre ami, notre guide, le musicien que toute la scène lilloise connait : Aurélien Gainetdinoff !

Parce qu’en tant que spectateur, vivre trois jours de festivals est déjà une épreuve, on n’imagine pas ce que cela doit être de le faire en tant qu’artiste. Pourtant c’est le petit miracle qu’a réalisé Aurélien pour cette vingtième édition des Nuits Secrètes.

Trois jours, trois groupes et trois interviews à venir bientôt sur La Face B, tout cela force le respect.

Il y aura d’abord eu deux concerts avec Almost Lovers, le tout malade et sous médocs. Rien qui ne gâche la power pop géniale de ce band qu’on adore. Et au milieu de cette déferlante de guitares et d’énergies très 90’s, on n’aura même eu le bonheur de pouvoir écouter en milieu de set l’excellente In The USA, un guitare voix qui clôture leur premier EP sorti chez Howlin Banana Records.

Deuxième jour, c’est avec son Kara-Okay qu’il aura mis du bonheur dans les brumes encore alcoolisées de beaucoup de festivaliers. Deux heures au service des autres pour reprendre le meilleur et le pire de la musique, là aussi ça mérite un énorme big-up.

Enfin, le dimanche, c’est au sein de la mafia italo-belge qu’Aurélien nous aura offert deux shows à la guitare avec les détonnants Ada Oda. On adore leur premier titre, et ce qu’on a pu voir sur scène ne fait que renforcer le sentiment d’amour que l’on porte au groupe. C’est punk, varié, dansant, provocant et donc absolument génial. On ne peut que vous inviter à les découvrir, leur premier effort arrivant très bientôt pour notre plus grand bonheur.

Photo : David Tabary