Le duo Tiny Shuttle nous délivre les secrets et les intentions, morceau par morceau, de son dernier EP, Get The Wiliwaw.
Captain Moon And The Snails
Si certains groupes connaissent une ascension fulgurante, d’autres avancent comme des escargots.
Cette ballade folk aux accents pop porte le nom d’un groupe de rock qui en a bavé… avant de se dissoudre. N’y a-t-il plus aucune trace du capitaine Lune, de la passion avec laquelle il composait, de l’espoir qu’il transmettait à son équipage, de l’amour qu’il leur portait ? Un rêve inspiré des rock bands des 70’s, consumé dans la douceur, à jamais incandescent.
21kid
Martha Jane subit alors que son alter-ego, Calamity, se bat pour sa liberté de l’autre côté du Mississipi. Comme elle, « 21 Kid » lutte pour garder ses rêves malgré le temps qui passe, les obstacles et les pentes raides.
On a choisi d’illustrer un tel contexte en plaçant la technique de finger-picking d’Owen, descendante des ragtimes joués sur des pianos de saloons au XIXe, au cœur de la musique. La guitare est portée par un son de semelle de chaussure, à la manière de Paul McCartney dans « Blackbird ». Les violons se mêlent ensuite aux voix lors des refrains pour évoquer la liberté qu’on effleure le temps de quelques mesures, celle qu’on ressent au sommet d’une montagne, avant de redescendre.
Lyne
Lyne est un peu la grande sœur sur qui on peut compter. Cette chanson pop aux racines folk est écrite sous la forme d’une complainte, à travers laquelle de minuscules êtres plongés dans la folie du monde se raccrochent à leur héroïne pour traverser les tempêtes.
Une mélodie accessible et sincère, portée par une rythmique entraînante évoquant la confiance envers les personnes qui nous protègent.
Blue Giant Bear
« Blue Giant Bear » est un clin d’œil à l’album intiulé « Giant Bear » d’un folk songwriter lyonnais qu’on aime beaucoup : Zacharie.
Dans cette chanson, l’ours représente la peur, que le protagoniste recherche, pour ensuite la chasser et finalement, l’apprivoiser.
Les différents synthétiseurs joués par Lilie incarnent l’environnement de l’ours, depuis les couches géologiques qui l’entourent, jusqu’aux couches psychologiques fabriquées par nos esprits. Le fameux cercle vicieux de l’intellect, qui peut devenir vertueux si on y consacre force et volonté. La balance de l’espoir.
Bye Bye Sweetheart
Difficile de décrire une chanson sans la réécrire, alors soyons direct : dans « Bye Bye Sweetheart », la « chérie » est en fait la drogue…
On raconte l’histoire d’un sevrage. (Mais après tout, cela marche peut-être aussi avec l’affection, l’attachement, voire l’addiction qu’on peut éprouver envers une personne.)
On apprécie à nouveau les choses simples de la vie, le chant des oiseaux, le soleil qui chauffe, la neige qui épure le paysage…
Tandis que le manque hurle son existence, comme un appel démoniaque venu des brèches de nos faiblesses, qui, elles, se referment peu à peu.
Cette chanson est la preuve qu’une autre vie heureuse est possible.