ADN Hors-Série : Universités d’été du Fanzine

Gregor Martin : Fanzine rock garage de Toulouse né en 1993, Dig It est un symbole de la scène DIY française, exceptionnel par sa stabilité et sa longévité. Généreusement chroniqué, interviews fleuve, curiosité musicale insatiable et charte graphique reconnaissable au premier coup d’oeil, il s’arrête en octobre 2020 au 77ème numéro, avec le décès de son créateur, Gildas Cospérec.

Une table-ronde, animée à l’occasion de la deuxième édition des Université d’Eté du Fanzine à La Fanzinothèque par Agnès Dupuy des Musicophages de Toulouse avec Patrick Baînée et Patrick Cazengler, rédacteurs à Dig It, sera l’occasion de revenir sur cette aventure.

Gwardeath : Aux UEF, je vais animer une table ronde intitulée “Autobiographies : se raconter sans se la raconter.” Parmi les invités, mon influenceur du moment : David Snug. Hors underground et hors Instagram, on peut trouver ses bandes dessinées en librairie (par exemple Ni web ni master, sa petite dernière, chez Nada). Il vient de renouer avec le fanzinat : Bonne Ambiance, 24 pages format A5 prétendument éditées par La Petite Maison dans l’Imprimerie.

Gregor Martin : Les fanzines de supporters, pourtant florissants depuis les années 80 et porteurs de valeurs DIY et émancipatrices au même titre que les zines punks, sont peu voire pas présents dans l’histoire et la collection de La Fanzinothèque. C’est pourquoi accueillir le dernier né des zines généralistes de la scène ultra, issu des Ultramarines de Bordeaux, est pour nous une petite révolution ; bourré d’interviews, de match reports, dense et généreux, il donne à voir une image aux antipodes du repoussoir délivré par les media mainstream. Leur exposition Ultras : 40 ans de fanzines dans le mouvement supporters est visible à La Fanzinothèque tout l’été avant de s’envoler vers d’autres cieux, et ils animeront également une table-ronde sur cette histoire à l’occasion des Université d’Eté du Fanzine.

Gwardeath : J’aurai le plaisir de montrer aux UEF mon film Fanzinat (“Passion et histoires des fanzines en France”), en avant-première. On y voit bien sûr des images de La Fanzinothèque, et bien des évocations, précisément, de ce qui peut constituer l’ADN d’une relation au monde des fanzines : les graphzines explosifs du Dernier Cri, les premières maquettes des Inrocks, les vieux zines de punk et de rap… et les incarnations de la nouvelle vague du fanzinat, toujours vivace et débordante de passion.

Gregor Martin : Maison d’édition dirigée par Samuel Etienne, ou Melayne Seitoung pour son nom d’auteur, Strandflat est une nébuleuse hyperactive qui propose des graphzines plus ou moins expérimentaux (Sismotrain, mon chouchou), des fanzines généralistes (Daedalus, la vie underground autour de St Malo), et surtout des merveilles de recherche universitaire sur la culture fanzine, commencé au début des années 2000 chez un autre éditeur avec Volume !, sur les musiques populaires, Bricolage Radical, essai sur le fanzinat, ou encore Zines, revue internationale sur le fanzinat, abordant des mouvements tels que le féminisme et le queer, l’incarcération ou l’éducation. C’est diversifié, c’est riche, et vous aurez l’occasion d’écouter Samuel Etienne animer une table-ronde aux UEF sur le fanzine et la politique.