Il est des moments rares dans le monde de la musique. On vous parle dans ces pages régulièrement de premières fois, d’artistes qui prennent leur envol vers les cimes. Aujourd’hui, on prend le temps de revenir sur un moment au moins aussi émouvant, étant donné qu’on a eu la chance de participer à la dernière (pour l’instant ?) de Jelly Bean.
Fermez les yeux, nous sommes samedi soir, peu avant 22h. Un des groupes de votre scène locale que vous appréciez le plus vient de finir son dernier concert avant une pause à durée indéterminée, joué dans le lieu de ses premières prestations publiques à l’occasion de l’anniversaire du gérant du lieu. Les émotions sont présentes, Eddy Mitchell résonne dans les enceintes comme pour mieux graver l’instant dans les mémoires. Car oui, comme toutes les bonnes choses ont une fin, Jelly Bean va s’accorder un congé dont il reviendra quand il le décidera, les 4 garçons souhaitant s’accorder une petite pause bien méritée.
La soirée fut donc belle, quoi qu’un peu étriquée, au sein d’un café disquaire plein à craquer qui n’a malheureusement pas la jauge d’un Zénith mais qui a le mérite de créer des atmosphères chaleureuses et intimistes comme on en connaît peu. Alors que le blues de la rentrée s’abat sur nos âmes en ce mois de septembre où il faut reprendre le chemin de l’école ou du travail, notre quatuor préféré avait décidé de rendre hommage au lieu qui l’a tant de fois accueilli et à celui qui en détient la paternité.
Ils nous ont joué des morceaux de toutes les époques, de leur premier maxi à leur tout dernier EP, Canada, sorti au début de l’été. Leur public était comme à chaque fois au rendez-vous, prêt à reprendre les refrains en chœur (notamment pour venir en soutien à Jérémy, le chanteur, atteint de douleurs à la gorge et dont la capacité à aller chercher ses aigus habituels s’en trouvait forcément amoindrie).
Plus d’une heure de toute beauté où les yeux se sont parfois trouvés embués de larmes, où les cœurs ont battu à l’unisson et où la chaleur de l’antre de la rue Colbert ne découragea personne. Une soirée dont on ne souhait pas perdre une miette, où les souvenirs se font plus solennels qu’à l’habitude. Bien entendu, vous nous connaissez, l’espoir nous fait vivre. Nous faisons donc partie de celles et ceux qui espèrent que ce samedi soir de septembre ne sera pas vraiment La Dernière Fois.