Aaron Livingston, alias Son Little, était sur scène à la Maroquinerie le 16 Septembre 2022, quelques jours seulement après l’arrivée de son dernier album, Like Neptune. On y était, on vous raconte.
La salle de Ménilmontant affichait sold out pour recevoir Son Little en cette rentrée culturelle. Le soulman de Phillie, entouré de ses deux musiciens à la batterie et au clavier, débarquent à Paris en fin de tournée européenne, pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Il fallait arriver en avance pour avoir les places les plus prisées, l’unique date française de l’artiste fait se déplacer ses admirateurs, et les températures fraîches de l’extérieur ne retiennent pas longtemps ceux qui ont pour habitude de boire une bière à la terrasse, attendant le dernier moment pour se faufiler à l’intérieur. La salle était donc déjà quasiment pleine lors de la première partie.
Christopher Paul Stelling, qui accompagne le trio sur toute cette tournée, n’a aucun mal à conquérir le public parisien. La technicité incroyable du guitariste folk scotche littéralement l’assistance, Stelling jouant, par exemple, certains titres entiers en picking derrière la nuque. Seul en scène, guitare à la main, percussions aux pieds, le ton est donné. Ce soir est un soir pour les musiciens, ça va parler musique, flow et Amérique. Sous les acclamations, Christopher introduit le concert qui va suivre avant de sortir de scène.
Tout en décontraction, seul, vêtu d’un long kimono et de son emblématique bob jaune, l’homme que tout le monde attendait se rend au micro et, sans introduction, fait résonner son timbre duveteux de soulman. Une simple guitare sèche accompagne la voix pour ce premier titre, Gloria, single qu’on a pu découvrir il y a peu en prévision de la sortie de son nouvel album. La salle comble retient alors son souffle pour concentrer son attention sur la beauté toute délicate de ce titre qui marque la sensibilité de ce troisième opus. Il faudra attendre le troisième titre de la soirée, Suffer, pour que ses deux comparses, dans la discrétion tamisée de l’éclairage, s’installent derrière leurs instruments et apportent l’harmonie si particulière à ce mélange soul, jazzy et RnB qu’on peut appeler maintenant la patte Son Little.
S’en suit tous les titres les plus populaires de l’artiste, tirés de ses albums Aloha, New Magic et Son Little. Plutôt que de jouer la plupart de son album tout fraîchement sorti, la setlist tient à faire plaisir à l’auditoire en lui donnant tous les sons qu’il aime. La promotion de Like Neptune attendra probablement la tournée américaine qui commencera début novembre. C’est ainsi que les titres comme Lay Down, Never Give Up ou O Me O My embrasent le public en proposant des variations techniques impressionnantes par rapport aux versions studio.
Evidemment, dans ce genre musical, aucune version live d’une même chanson n’est identique. La foule le sait et, entièrement conquise aux changements de rythmes, aux solos et aux tonalités du soir, acclame le talent des musiciens hors pairs à chaque minute du concert. Des claquements de doigts se font entendre un peu partout dans la salle, accompagnent le rythme quand arrive Mad About You, tube de l’artiste, qui nous enrobe de douceur.
Le concert se termine tranquillement avant un dernier rappel électrisant pour offrir toute l’énergie qui leur reste. Cette fois-ci, c’est fini. Avant de sortir, on retiendra la joie d’avoir partagé un moment privilégié avec tout ce que l’Amérique fait de mieux musicalement. Le trio n’oubliera pas de prendre un selfie avec son public, un souvenir d’un passage en France que nous, on est pas prêts d’oublier.
Photographies par Margaux Roger