En exclusivité pour La Face B, et pour fêter les un ans de la sortie de Colour & Sound, le premier EP d’Inner City Basement, le groupe nous a donné accès à un court métrage, écrit et réalisé pour l’EP.
On peut dire qu’il fallait être patient.e. Malgré une ou deux diffusions dans des salles obscures, le court-métrage Colour & Sound d’Inner City Basement était resté caché de tous.tes. Presque un an jour pour jour après la sortie de l’EP éponyme, le film, pensé comme un clip, se dévoile enfin au grand public. Long de plus de dix-sept minutes, quasiment tout le temps en noir et blanc, on suit une jeune femme pourchassée par des démons dans différents univers, côtiers comme citadins.
A l’image de l’opus, dont il suit la structure, le court se développe en différentes parties indépendantes mais formant un tout, une histoire. On retrouve, comme dans la musique, ce jeu des textures qui fait la beauté de l’EP. Au travers de plans survolants la mer, la plage ou des paysages côtiers bruts, on s’imagine les synthés, guitares, basses et leurs différents tons et parures.
Les guitares mélancoliques de Days Gone By ouvrent le bal. D’un univers calme, contemplatif et noir, la chanson s’accompagne de plans dévoilant la protagoniste de notre histoire. Pour asseoir ce côté méditatif, de nombreux plans de vagues, de roches, de regards perdus viennent appuyer le tempo lent et épuré de la chanson. L’apparition de la sorte de démon qui nous suivra durant tout le film rajoute une part de mystère à cette superbe chanson.
Une fin brutale, une petite transition, on dévale un escalier et les guitares rageuses de Colour & Sound rentrent dans la danse. Pour renforcer la noirceur, l’univers du groupe post-punk prend ici toute son ampleur. Nous voilà propulsé.es dans une ville vide, de nuit, que notre protagoniste arpente jusqu’à retrouver ses fameux démons, qu’elle essaie tant bien que mal de fuir. D’une énergie folle, le single de l’EP accroche les oreilles et les cœurs jusqu’à son dénouement, où l’on retrouve le calme de l’océan et de la plage.
The Flow nous offre un légère transition, tout en jeu de textures visuels ou auditifs, jusqu’à We Don’t Belong Here. Toujours dans cette même phase post-punk trip hop, notre héroïne navigue dans un univers désertique de roches côtières. On vous invite à apprécier tout particulièrement la montée en puissance de cette chanson, orchestrée par des plans de plus en plus distordus. Des hallucinations ? Une plongée dans la folie ? A vous de vous faire votre propre avis sur la question.
Nous laisserons à l’interprétation de chacun.e les images qui accompagnent Black Leaf 7, dernière chanson de l’EP. Ce track poétique et mélancolique rapelle les élans plus dream pop de notre quatuor. Il est rare, surtout pour un groupe indé, de s’investir autant dans la réalisation de leurs clips, surtout pour en faire un court-métrage à part entière. La démarche est à souligner, d’autant plus quand celle-ci est réussie, ce qui est le cas de Colour & Sound.
Colour & Sound est co-réalisé par Louisa Decq, Alban Medjdoub et Maxence Robin
Actrice : Violette Grognard
Crédit Photo : Inner City Basement – Colour & Sound