ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Avant son concert ce samedi au 3537, Delawhere passe sur La Face B pour nous raconter ses influences musicales.
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Alice Coltrane – Jai Rama Chandra (Delawhere)
Delawhere : Ces deux albums, Divine songs et Turiya Sings, sont peu connus, mais vraiment magnifiques. C’est un mélange entre mantras, violons, synthés et chorale qui représente parfaitement la fin de vie mystique d’Alice Coltrane. J’ai découvert ces albums il y a trois ans, quand je composais mon album Keep Infinity Going, et ça m’a instantanément touché et certainement influencé. J’y reviens constamment, c’est devenu une influence principale.
Vegyn – It’s nice to be alive
Tout ce que sort Vegyn est précis, touchant et tellement bien fait. Il vient de sortir un album de 75 titres et tout est pertinent, c’est assez dingue. Il y a des morceaux comme celui là, évidents et intemporels, qui auraient pu être créés il y a dix ans, ou dans dix ans, et auraient le même impact. Complexe et simple à la fois.
William Basinski – Cascade
Évidemment, les Disintegration Loops sont un grand classique. Pour moi aussi, mais quand je reviens au grand maître William Basinski, la rockstar de l’ambient, c’est vraiment Cascade qui me touche le plus.
J’ai eu la chance de le voir en live, et cette pièce est terriblement hypnotique et passionnante. Je suis vraiment en admiration devant sa proposition de performance, tout est très subtil et ses tape loops remplissent l’espace sans avoir besoin d’en faire plus.
Frank Ocean – Higgs (live)
Justement, quand ce n’est pas possible de voir les artistes en vrai, regarder des lives sur youtube est une autre passion.
Et ce live de Frank Ocean est aussi une influence principale. Il réharmonise son morceau Higgs dans une autre tonalité, la version originale sur l’album Endless est en Do#, avec une autre suite d’accords au piano. Se rendre compte de ces changements subtils est ce qui me touche le plus.
Ces mélodies me rappellent celles d’Alice Coltrane, dans des tonalités moins habituelles, qui ouvrent un champ des possibles pour l’inspiration.
Nicolas Jaar – Killing Time
Ce morceau, qui ouvre l’album ‘Sirens’ a marqué une période où j’avais terminé de composer mon premier LP ‘Still Alive’ en 2016. Nicolas Jaar, c’est une influence majeure pour moi depuis le début. C’est comme s’il était à des années lumières de nous, dans la composition, la production, les idées, c’est fascinant d’écouter ses disques. Le travail entre ses albums studios et ses lives est aussi dingue, tout se mélange, tout s’assemble dans des détails que, même en analysant de près, il m’est impossible de comprendre. Il me reste seulement à écouter ce morceau et me
perdre dans ce solo qui le clôture, grandiose.