Juliette Armanet s’était révélée au grand public avec la sortie de son premier album Petit Ami, franche réussite et qui l’avait positionnée comme fer de lance d’une chanson Française en quête d’une nouvelle figure de proue. Elle a su s’imposer à un très large public, grâce à sa proposition touchant également à la pop voire au rock et séduisant grâce à une voix bénie des dieux qui incarne son style romantique et délicat. À l’occasion de la sortie de la réédition de son deuxième album Brûler le Feu, on se penche sur cet opus forgé dans les flammes des sentiments.
C’est donc peu dire, que de rappeler l’attente suscitée par l’annonce de son deuxième album. Brûler le feu, un titre ressemblant à un pléonasme mais qui évoque bien l’incandescence de ces 13 + 5 nouveaux morceaux (13 morceaux dans la version originale et 5 supplémentaires dans la réédition).
Bien entendu, les relations amoureuses sont à nouveau au coeur des thèmes évoqués par la chanteuse également devenue maman dans l’intervalle entre la sortie de ses deux opus. Un événement qu’on ne peut imaginer anodin dans l’exercice de création artistique.
On retrouve donc beaucoup d’éléments de ce qui nous avait plu dans Petit Ami : un piano, une voix cristalline, une émotion et un groove aussi fin qu’un ballet classique. La crooneuse nous gratifie de son talent infinie pour les balades, qu’elles soient des chevauchées enflammées ou des complaintes solennelles (voire les deux).
On dénote certains éléments nouveaux qui viennent enrichir la palette de sonorités, qu’il s’agisse d’arrangement de cordes, de featurings ou d’effets de mixage de la voix, dont l’ajout permet d’explorer des atmosphères supplémentaires et bienvenues.
L’échange à deux voies avec SebAstian sur Vertigo par exemple, offre une profondeur nouvelle et bienvenue pour raconter une histoire en ayant deux points de vue et la réception des paroles par leur destinataire afin de concrétiser des formules suggestives.
À ranger du côté des satisfactions, on trouve également l’inspiration qui a amené à revisiter la chanson joyeux anniversaire. On a déjà hâte de la voir chantée dans les réunions de famille à la place du sempiternel Joyeux Anniversaire Marcel qu’on a déjà tous entendu mille fois. Un peu de fraîcheur ne fait jamais de mal. On apprécie également la référence à Lenny Kravitz sur Boom boom Baby qui emporte l’adhésion de bout en bout. La tracklist est en tous cas sublime et nous emporte de bout en bout de façon extrêmement efficace.
Et cette réédition alors ? On ne peut certainement pas dire qu’elle soit anecdotique. Dès Flamme, on accepte sans problème la ration supplémentaire (surtout sur le break à 1 minutes 40, quinze secondes déjà au firmament de la pop). Fuguer est également un diamant, dont la vulnérabilité répond à celle d’Imaginer l’amour (n’oubliez pas de pleurer en écoutant celle-là) même si l’ambiance est globalement plus groovy. Bref, on ne vous spoilera pas tout mais cette extension vaut largement le détour. On parle rarement des rééditions dans La Face B mais l’exception est méritée.