Nous avons eu le plaisir de rencontrer Mandy, Indiana en novembre dernier, jeune groupe britannique mais au chant francophone. Le groupe nous avait accordé pas mal de temps pour se confier avant leur prestation au Supersonic Records lors du Pitchfork Musical Festival à Paris. Prenez votre tasse de café, votre casse-croûte et mettez Mandy, Indiana sur votre plate-forme de streaming préféré afin de déguster cette interview fleuve et riche (plus complète en version anglaise). Au programme : guerre, TikTok et basket en latex.
VERSION ANGLAISE CI-DESSOUS // ENGLISH VERSION BELOW
La Face B : Bonjour, comment allez-vous ?
Valentine Caulfield : C’est bien d’être à domicile, à Paris.
La Face B : Nous sommes au Supersonic Records.. C’est votre premier spectacle à Paris. C’est un moment spécial pour vous, surtout pour toi, Valentine ?
Valentine : Oui, c’est bizarre pour moi parce que je n’ai jamais joué devant des gens qui vont comprendre ce que je dis. Donc je suis vraiment en train de bien stresser en ce moment. Mais ça va être vraiment amusant.
Scott Fair: Ouais, c’est génial. Paris est une ville vraiment spéciale. Nous avons donc déjà en quelque sorte dépassé les attentes que nous nous étions fixées au départ. Donc, être invité à venir jouer ici est gratifiant et sympa.
La Face B : Tu as dit que tu étais un peu inquiète de ce que les gens vont comprendre les paroles ? A quel genre de réactions vous attendez-vous ?
Valentine : Je ne m’attends à aucune réaction particulière. J’ai toujours dit que c’était une façon pour moi au Royaume-Uni de parler de la saleté absolue, et personne ne sait vraiment de quoi je parle. Aujourd’hui, tout le monde va comprendre les paroles. Ça me donne l’impression d’être très nue. Parce que j’y ai mis beaucoup de temps et d’efforts et j’aime la réflexion derrière ce que j’écris. J’ai fini par écrire d’une manière que j’aime. J’utilise en quelque sorte les mots comme une sonorité, parce que je ne chante pas. Je suis en quelque sorte en train de faire de la création parlée pour pratiquement chaque piste. J’ai donc utilisé des mots d’une manière qu’ils aiment, ils n’ont pas nécessairement le sens qu’ils ont. J’essaie de transmettre un sens à travers des émotions et des sons. Donc, comme aujourd’hui, je vais vraiment parler à une salle de gens qui ne vont pas obtenir le tout. Donc c’est un peu effrayant, excitant. Oui. Un peu effrayant mais intéressant. Je pense que ça va juste être une expérience complètement différente de ce que nous avons fait auparavant.
La Face B : Ta rentrée à Paris a été très difficile, Valentine.
Valentine : Oh, mon Dieu ! Ne change pas de pays, c’est une putain d’emmerde ! Je dois retourner au Royaume-Uni pour récupérer mon chat la semaine prochaine car mon chat n’a pas pu venir avec moi, car les frontières sont compliquées. Le Royaume-Uni est maintenant une sorte de prison. Il m’a fallu environ 10 jours pour déménager de Manchester en France.
La Face B : Quand es-tu partie pour Londres ?
Valentine : Je suis allée à l’université il y a 10 ans. Puis je suis revenue à Paris. Et j’ai vécu ici pendant un an après avoir terminé mes études. Je m’ennuyais beaucoup, alors je suis retournée au Royaume-Uni, et maintenant le Royaume-Uni tombe en morceaux. Alors me revoilà.
La Face B : Mandy, Indiana est en quelque sorte l’occasion pour vous de parler de sujets importants pour vous, comme l’attitude des hommes.
Valentine : Ouais, mais pas forcément une attitude violente envers les hommes.
La Face B : Je pense au morceau Nike Of Samothrace..
Valentine : C’est juste une sorte de harcèlement sexuel dans la rue et en fait, se retourner et se dire, tu vas faire ça, je vais te poignarder. Parce que j’ai grandi à Paris, j’ai été harcelée par des hommes depuis que j’avais environ 10 ans. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à devoir prendre le métro pour aller à l’école et tout. Je pense sincèrement que la première fois qu’un homme m’a montré sa bite dans le métro, j’avais 10 ans. Je pense que ce n’est pas comme… une attitude violente générale envers les hommes. C’est juste une attitude du genre, si les gens pensent que ça va, je vais te poignarder. Et au revoir.
Scott : Je pense que c’est si facile dans l’hyperréalisme. Utiliser l’art comme un moyen d’aimer, de prendre les gens par les épaules et de dire, hé, ce n’est pas bien. Eh bien, tu sais, ne le fais pas.
La Face B : Comme inverser la peur, ou alors c’est un peu toujours dire qu’on a peur dans la rue. Vous pouvez avoir peur, ou alors c’est un peu ça parce que ça peut avoir une répercussion sur les élections.
Scott : Absolument, ouais !
Valentin : Exactement. C’est un peu comme l’amener dans un endroit d’exagération grotesque absolue, et se dire : « est-ce que ça va ? » Je ne pense pas. Ce n’est pas évidemment, comme, c’est juste une chanson. Je l’ai utilisé pour transmettre beaucoup de choses. Je viens juste d’écrire un article entier sur une révolution socialiste. Alors ça vient. C’est un bon médium. Je pense que c’est une manière différente d’essayer, de transmettre des idées et des messages que vous ne pourriez peut-être pas transmettre. Vous pouvez simplement en parler avec tout le monde.
La Face B : Généralement, vos textes sont très violents. Le thème de la guerre est souvent présent, comme sur Bottle Episode. Pourquoi utilisez-vous ce sujet ?
Valentine : Eh bien, la guerre apparaît vraiment dans cette chanson. C’est vrai qu’il y a pas mal de violence là-dedans. Je pense que c’est juste parce que c’est aussi un bon exutoire pour évacuer une grande partie de la frustration que j’ai à propos du monde. Bottle Episode est amusant, car il ne fait que décrire la guerre. Mais d’une certaine manière, ce n’est pas comme si je ne prononçais jamais le mot guerre. Non. Comme s’il n’y en avait pas. Ce n’est pas évident. C’est juste un peu, ouais, c’est ce qui se passe. Mais tout est du point de vue des gens qui sont envoyés pour mourir.
La Face B : C’est aussi comme un reflet de ce monde actuel…
Valentine : Je pense que c’est juste un peu de colère, que nous semblons répéter des schémas qui nous conduisent vers l’anéantissement absolu. Le monde est en feu, nous continuons à élire des peignes, qui ne font littéralement rien, comme au Royaume-Uni en ce moment. Les gens n’ont pas les moyens de se nourrir et de chauffer leur maison. Mais nous avons un gouvernement qui dit simplement : « Eh bien, nous allons réduire les dépenses ! ». Je ne pense pas vraiment que les gens réalisent ce qui se passe, avec tout ce qui est laissé pour mort. C’est donc juste un bon exutoire pour que je me mette en colère contre ça d’une manière où je ne vais pas vraiment poignarder qui que ce soit.
La Face B : D’où vient votre inspiration pour les paroles ? Est-ce une inspiration commune à tous ?
Valentine : C’est un peu bizarre, parce que je ne pense pas à : « Oh, je vais écrire des chansons sur la guerre !« . Je vais écrire une chanson à ce sujet, la façon dont nous avons travaillé. En gros, Scott écrit toute la musique, puis il me l’envoie, et je l’ai juste écoutée en boucle. J’ai en quelque sorte le sentiment d’aimer. Je ressens un sentiment de la mélodie et ensuite je vais en quelque sorte jouer avec ça. Donc, tout finit par être se faire un peu de manière aléatoire. Je n’ai jamais cherché à être comme si j’allais m’excuser, écrire une chanson à ce sujet. C’est toujours que j’écoute la chanson encore et encore et que je me dis : « Oh, ça, ça pourrait marcher !« . Il n’y a donc pas d’intention derrière ce que je fais, c’est juste prendre la musique et ensuite voir ce qui fonctionne avec.
Scott : On en parle comme des idées et des choses. Il y a un morceau sur l’album qui s’appelle to stripe, dont Valentine et moi parlons depuis longtemps. En fait, c’est une sorte d’écriture d’une histoire à mettre en musique. Nous attendions juste que la bonne idée se présente. Ensuite, nous avons eu cette piste, et elle était juste très ouverte et avait de la place pour ça.
La Face B : Quel est votre but et vos aspirations dans vos musiques ?
Scott : Um, c’est très inspiré par le cinéma et les films. J’ai toujours eu le désir et l’intention de rassembler ces choses d’une manière qui n’était pas juste comme… un clip vidéo. Juste une sorte de mise à l’image. Il y a des groupes qui utilisent très bien les visuels. Nous vous avons parlé de ce groupe Scalping de Bristol, et ils ont un spectacle visuel vraiment incroyable qui les accompagne.
Je ne sais pas, nous n’avons pas encore tout à fait atterri dessus. Je pense que nous avons définitivement parlé d’une sorte d’influence de la part de performances théâtrales. Peut-être que les performances sont souvent très inspirées par ce genre de choses.
Valentine sort dans le public, interagit avec eux et s’allonge à leurs pieds. Elle est vraiment vulnérable et exposée devant eux, comme un moyen de briser le genre de barrière entre le public et les artistes, en essayant d’encourager les gens à en faire partie. J’ai vraiment apprécié l’expérience en direct. L’enregistrement est vraiment beaucoup plus difficile, mais cela peut aussi être beaucoup plus gratifiant, et cela ressemble à quelque chose qui peut vraiment résister à l’épreuve du temps. La performance est beaucoup plus immédiate et ressemble à un moment et à un lieu où quelque chose se passe.
Comme sur le disque, bien que cela demande beaucoup plus de travail, c’est quelque chose qui peut atteindre plus loin et plus de monde. Donc, pour le moment, nous sommes vraiment heureux d’être libres de faire ce que nous voulons faire.
Notre label est vraiment génial pour dire « Faites ce que vous voulez faire ». Nous n’avons pas trop d’aspirations à être comme, à la radio tout le temps, ou comme, à la télévision ou quoi que ce soit. C’est vraiment excitant. Parce qu’il n’y a pas de limites. On nous a présenté cette équipe incroyable que nous avons autour de nous aussi pour le côté commercial des choses, et nus voyons à quel point il est difficile de faire fonctionner tout ça financièrement. Cela remet en question des choses comme le financement. Regardez la trajectoire d’autres groupes, ils atteignent un public plus large pour avoir plus de succès. Par conséquent, gagner plus d’argent est attrayant à bien des égards. Ensuite, je suis plus susceptible de pouvoir subvenir à mes besoins via ce projet. Mais oui, je pense que nous sommes aussi impliqués dans d’autres choses dans nos vies que nous faisons, nous voyons cela comme un exutoire créatif et pour le plaisir vraiment. Donc je ne pense pas que nous allons bientôt écrire des bangers comme sur TikTok.
Valentine : Bottle Episode était étrangement populaire sur TikTok parce que la passion venait de la langue. Je pense que beaucoup de gens ont simplement levé les yeux et ont fini par utiliser une vidéo.
La Face B : C’était donc votre premier buzz TikTok (rires)
Scott : Nous n’allons pas essayer de fabriquer quelque chose comme ça. Je ne pense pas, mais si cela se produit de manière organique, ce serait évidemment incroyable. D’accord, c’est génial de pouvoir montrer une idée à quelqu’un et de lui faire comprendre selon vos attentes et de se dire : « Whoa, c’est vraiment intéressant » . Parfois, ce n’est tout simplement pas le bon moment pour que cela se produise. Mais on a l’impression qu’il y a des personnes partageant les mêmes idées et des artistes similaires en ce moment. Cela pourrait devenir quelque chose qui toucherait un public plus large. Donc ce serait génial si nous faisions partie de ce genre de choses, ou peut-être que nous sortirons quelques albums et disparaîtrons. Qui sait ?
La Face B : Avant les concerts, vous vous excusez pour le bruit occasionné dans la salle. Tous vos spectacles sont très bruyants ?
Scott : Quand je vais à un concert, j’aime entendre de la musique très forte. Mais j’ai mes bouchons d’oreille et j’aime juste le sentir dans mon corps. Il y a certaines choses qui arrivent. C’est quelque chose dont Kevin Shields parle beaucoup. Vous obtenez toutes ces sortes d’harmoniques bizarres ou peu importe comment ça s’appelle. Lorsque vous avez un volume absolu, cela crée des choses que vous ne pouvez tout simplement pas recréer à un volume inférieur. Donc ce truc que ça fait à ton corps c’est comme, Ouais, tu ne peux pas recréer ça. Donc je suppose que c’est comme ça que nous espérons d’accomplir. C’est comme les spectacles de My Bloody Valentine.
Valentine : Ça finit par faire partie du genre, l’expérience viscérale.
Scott : Je voulais être écrasant.
Valentine : Ouais, d’une manière bizarre. Ce n’est pas censé être agréable. Nous essayons en quelque sorte de créer une émotion ou un sentiment, des sensations. Un type à Hebden Bridge a dit que nous étions le pire groupe qu’il ait jamais vu. C’est comme cela je l’imagine : soit ça va bien se passer, soit ça ne va pas bien se passer.
La Face B : Avez-vous une sorte de visuel, de lumières de cinéma ou des choses comme ça, pour augmenter cette expérience ?
Scott : Nous aimerions pouvoir développer ça plus tard. Mais tout cela coûte de l’argent. Et nous le faisons aussi bon marché que possible pour le moment. Tout simplement parce qu’avec ce voyage, par exemple, nous perdons encore de l’argent, même si nous voyageons léger. C’est tellement difficile de faire fonctionner les choses. Nous aimerions pouvoir investir davantage dans nos concerts.
La Face B : Pour résumer, comment peut-on résumer votre univers ?
Scott : Je pense toujours que c’est une sorte de message très moche et amusant. Parce que c’est toujours basé sur des crochets, des mélodies, des rythmes et tout. C’est donc une sorte de musique pop qui serait distillée, en quelque sorte. C’est de là que vient toute l’écriture. Je suppose que ce n’est pas quelque chose qui, commercialement, est très joli, ou poli.
Liam Stewart: Il y a une chose intéressante qui se passe cependant, comme si c’était en quelque sorte dansant et accessible de cette façon. Grâce à cela, vous pouvez en quelque sorte faire passer d’autres messages. Parce que les gens sont comme, engagés de leur plein gré, alors vous pouvez faire passer d’autres types de messages, ce qui ne serait pas le cas si nous n’étions qu’un groupe de noise. Mais c’est vraiment abrasif. J’aimerais que les gens soient plus ouverts à cela. Ouais, absolument. Nous avons des éléments dansants.
Valentine : Quelqu’un nous a décrit cela récemment comme des « déconstructeurs » de dancefloor ! C’est dansant si votre style de danse est juste une sorte de course ! (rires)
Scott : Criant ! Ça ne sonnera pas pareil. Comme sur le prochain disque ou celui d’après, tu t’ennuies trop avec des trucs. Nous allons donc emprunter à ce genre, ou à ce groupe ou à cette époque ou quoi que ce soit. C’est tout ça, gothique, industriel, techno, hip hop… Peu importe qu’on écoute comme… les Backstreet Boys ou quelque chose comme ça. C’est tout aussi cool que d’écouter lcoil ou qui que ce soit. Il n’y a plus aucune sorte de barrière maintenant. Donc, oui, nous allons simplement continuer à apprendre de tout cela.
La Face B : Pourquoi avez-vous choisi de chanter en français ?
Valentine : C’est juste que nous pensions que ce serait intéressant de faire quelque chose avec la langue française. Pourtant, j’ai toujours chanté en anglais. Je pense qu’il y avait cette idée de simplement jouer avec la langue et de l’utiliser d’une manière qui donnerait une sorte de sens sans que les gens puissent réellement comprendre le sens des mots.
Scott : Les gens se concentrent beaucoup plus sur le rythme. Cela prend donc une place moindre pour un public anglophone ou un public anglophone qui ne comprend pas ce qui est dit. Il s’agit bien plus de cadences et de la façon dont elles jouent sur la musique. Cela informe vraiment sur la façon dont tout est écrit également. Parce que souvent, quand nous tombons sur une bonne idée, c’est parce que ça marche vraiment bien rythmiquement avec le truc. Si vous enlevez du sens ou si vous enlevez quelque chose sur lequel les gens comptent, comme comprendre ce que quelqu’un dit, alors vous vous concentrez sur d’autres choses à la place.
Valentine : Je pense juste me mettre dans une position très vulnérable devant une foule de gens qui aiment vraiment pouvoir me comprendre. Je dois être une masochiste absolue.
Scott : C’est comme le premier concert que nous avons fait, tu jouais quasiment sans vêtements. J’ai pensé que c’était vraiment intéressant de voir comment certaines personnes réagirait. S’ils aimerait voir Valentine couverte de peinture sur son corps nu.
Valentine : T’as vu qu’il y a une photo ? Eh bien, il y a des photos vraiment célèbres de Grace Jones qui a été peinte par Keith Haring et essentiellement nue et juste peinte en lignes blanches. J’ai donc demandé à mon tatoueur de Manchester de faire quelque chose de très similaire. Je portais juste comme une paire de baskets en latex, ce qui, si jamais vous pensez à le faire, est la chose la plus horrible à faire. (rires)
Scott : J’en porte en ce moment !
Valentine : Je les ai gardés. Et j’avais aussi des couvre-tétons, parce que c’est la seule chose que je pouvais avoir. Je les ai eus et je vais les encadrer. Mais c’est parce que nous jouions comme les cyclistes de Manchester. Tout le monde était bourré et nous jouions à 2 heures du matin. Donc j’avais l’impression que ça allait très bien se passer. Tellement fier de mon idée. Puis c’est arrivé au point où il fallait y aller. Nous n’avions pas de véritable salle ou de vestiaire ou quoi que ce soit, parce qu’il n’y en a qu’un et qu’il est vraiment minuscule. Je me suis donc retrouvée dans un couloir, pratiquement nue dans mes horribles baskets en latex, mon petit mamelon recouvert de peinture.
J’étais sur scène essentiellement nue. J’aimerais le refaire. Mais je pense que cela n’a fonctionné que parce que c’était au milieu de la nuit et que tout le monde prenait tellement de drogues. Je ne pense pas qu’ils aient vraiment compris ce qui se passait. Vous ne pouvez simplement pas faire cela lorsque vous jouez plus tôt.
Scott : Certaines des personnes à qui j’ai parlé après m’ont dit : « Pourquoi fait-elle ça ? Est-ce pour attirer l’attention ?«
La Face B : Pourquoi Mandy, Indiana ?
Valentine : Nous nous sommes nommés d’après une référence à l’époque, et puis nous avons décidé que nous ne voulions pas être nommés d’après une époque.
Scott : Le film avec Nicolas Cage : Mandy. Oui. Très bon. Par Johan Johansson. C’est vraiment cool. C’était l’inspiration.
LFB : Votre premier EP a déjà un an. Quelle sera la prochaine sortie ?
Valentine : Oh mon dieu ouais… Déjà un an…
Scott : Oh, nous avons fait un album ! Dans une crypte, parce que le son était si merveilleux…
Valentine : Nous essayons vraiment de rendre les choses aussi difficiles que possible. (rires) Nous avons donc décidé d’enregistrer dans une grotte sans électricité ni quoi que ce soit.
Scott : C’est un très bon album. Le plan était de sortir un single l’année prochaine et d’annoncer l’album. Mais nous sommes toujours en tournée, il se passe tellement de choses… Il faudra peut-être attendre la fin de l’année. Mais tout ira bien, l’album est cool !
Valentine : Si jamais tu arrives à l’entendre. (rires)
LFB : Hâte de l’entendre ! Mais en ce moment, qu’écoutez vous ?
Valentin : Des podcasts. (rires) Je n’écoute vraiment plus de musique. Attendez-vous aux groupes avec lesquels nous avons tourné ces derniers mois car je les aime beaucoup, comme Gilla Band. Beaucoup de techno bizarre aussi, mais je ne connais même pas les artistes. (rires)
Scott : Quelques vidéos du Jimmy Hendrix. L’algorithme sur Youtube me connaît si bien. C’est tellement bon, incroyable. Seulement deux pédales, comment peut-on faire autant de bruit, des sons comme ça ? Pas parfait, mais bizarre, sauvage, tellement bon…
Liam : Un groupe d’Australie. Hier Richard Dawson, artiste très cool. Beaucoup de discussions TED. (rires) Pavement c’est sûr. On n’est pas des fanas de Pavement mais en concert, c’est tellement bon !
Valentine : Chaque fois que quelqu’un nous demande de faire une playlist, ce qui n’arrive pas très souvent, il y a ce mélange aléatoire de beaucoup de musiques différentes qui reflètent bien à quel point nous sommes désordonnés, tout comme notre musique.
Scott : Il y a tellement de bonne musique dans le monde ! Nous n’avons jamais eu autant de musique à découvrir.
Valentine : Même s’il est plus difficile de faire quoi que ce soit de nos jours. Tout coûte tellement d’argent. Même le bricolage n’est plus vraiment du bricolage. Vous payez des gens pour qu’ils apprennent à faire n’importe quoi. Sauf si vous êtes Taylor Swift, c’est tellement plus facile.
Scott : C’est peut-être ça le secret !
Valentine : Oui, je pourrais perdre un ton et chanter une chanson pop. Peut faire ça. (rires)
Scott : C’est pourquoi nous sommes tous ici. Ce n’est certainement pas facile à faire, mais nous voulons le faire.
Valentine : Ce serait plus simple de ne pas le faire. Ce serait moins cher, moins fatigant, je perdrais moins de cheveux. Mais nous en avons besoin. Sinon, qui chantera sur le violeur poignardé ? (rires)
Scott : Je vais le faire ! (rires)
LFB : S’il vous plait, continuez ! Merci pour cette super interview !
ENGLISH VERSION
La Face B : Hello, how are you ?
Valentine Caulfield : It’s nice to be on home turf.
La Face B: We are in the Supersonic Club. It’s your first show in Paris. It’s a special moment for you, specially for Valentine ?
Valentine: Yeah, I mean, it’s weird for me, because I’ve never played to remove people who are going to understand what I’m saying. So I’m genuinely losing my shirt right now. But it’s gonna be really fun.
Scott : Yeah, it’s great. Paris is a really special city. So we’ve already kind of exceeded the expectations that we kind of set for ourselves at the start. So to be asked to come and play here is gratifying and just done nice.
La Face B : You said that you were kind of worried about what people will understand the lyrics? What kind of reaction you’re expecting?
Valentine : I’m not expecting any specific kind of reaction. But I think why especially when we started, like, I think in interviews, I heard quite a lot that you know, our French sounds so lovely. And I always said that it was a way for me in the UK to kind of speak about absolute filth, and no one really knows what I’m talking about. But like today, not only is everyone going to understand the film. It’s making me feel like very naked. Because, I put a lot of time and effort and like thought behind what I write. I’ve ended up writing in a way that like. I’m kind of using the words as music because I’m not singing. I’m kind of doing spoken word for basically every track. So I’ve been using words in a way where they like, they don’t have necessarily the meaning that they have. I’m trying to convey meaning through like emotion and sounds. So like today, I’m genuinely just going to be talking to a room of people who aren’t going to get the entire, like fat in a completely different way to any of the audiences that we’ve played to before. So that’s like kind of scary, exciting. Yes. But kind of scary, interesting. I think it’s just going to be a completely different experience to what we’ve done before.
La Face B : Your comeback in Pars was very difficult, Valentine..
Valentine : Oh, God, don’t move countries is a fucking pain in the arse. I’m having to go back to the UK to get my cat next week because my cat couldn’t come with me because borders are complicated. The UK is now at prison. I’m genuinely like this. This time. I genuinely just got the train from my parents. It was a very pleasant and easy experience. But it took me about 10 days to move from Manchester to France. So yeah.
La Face B : When did you leave for London ?
Valentine : I went for uni originally 10 years ago. Then I came back to Paris. And I lived here for a year after I finished my undergrad and I was very bored. So I went back to the UK and now the UK is falling to pieces. So here I am again.
La Face B : Mandy, Indiana is sort of an opportunity for you to speak about subject important for you, like the attitude of men.
Valentine : Yeah but not necessarily a violent attitude towards men, but I think it’s well.
La Face B : I’m thinking about the track Nike Of Samothrace..
Valentine : It’s about just kind of sexual harassment on the street and actually, like, turning around and being like, you’re gonna do this, I’m gonna fucking stab you. Because I’ve I grew up in Paris, I’ve been harassed by men, like since I was probably about 10 years old, which is when I started having to get like, get the metro to school and stuff. I think genuinely the first time a man showed me his dick on the metro, I was 10. I think it’s not like a general violent attitude towards men. It’s just an attitude of like, if people think that this is okay, I’m gonna fucking stab you. And goodbye.
Scott : I think it’s so easy in hyperreality. I don’t think but I was saying that she’s literally going to do these things. It’s like, anyone yet? Using the art as a way to kind of like, take people by the shoulders and say, like, hey, this isn’t okay. Well, you know, don’t do it.
La Face B : Like reverse the fear or so it’s kind of always say that we are scared in the street and saying. You can be scared or so it’s kind of that because it can be a repercussion about elections.
Scott : Absolutely, yeah !
Valentine : Exactly. It’s kind of like taking it to a place of like, absolute grotesque exaggeration, and being like, Is this okay? I don’t think it is. But, um, you’re right, though. Like, I it’s not obviously, like, that’s just one song. I have used it to kind of convey quite a lot. I’ve basically just written an entire article about a socialist revolution. So that’s coming. It’s a good medium. I think it’s a different way of trying to convey just ideas and messages that you might not be able to just. You can just talk about it with everyone can you
La Face B : Generally, your lyrics are very violent. The theme of war is often present like on Bottle Episode. Why do you use this topic?
Valentine : Well, War is really appears in that one song. It’s true that there is quite a lot of violence in it. I think it’s just because it’s a good outlet, as well, to kind of let out a lot of the frustration that I have about the world. Bottle Episode is a funny one, because it is just describing war. But in a way, that’s not like I never say the word war. No. Like there isn’t. It’s not obvious. It’s just kind of, yeah, this is this is what’s going on. But it’s all from the point of view of the people who are being sent to die.
La Face B : It’s also like a reflection of this current world..
Valentine : I think it’s just a bit of anger, that we seem to be repeating patterns that like are leading us towards just absolute annihilation. The world is on fucking fire, we keep electing combs, who are literally just doing nothing about, like, in the UK, right now. People can’t afford to feed themselves and heat up their houses. But we’ve just like, we have a government that is just saying: “Well, we’re gonna cut spending”. I think it just comes from a place of looking at the world and being like. I don’t really think people are realizing what’s going on with basically just all being left to die. So that’s just a good outlet for me to be kind of getting angry at it in a way where I’m not actually going to stab anyone.
La Face B : Where comes from your inspiration for the lyrics ?
Valentine : It’s kind of it’s a weird one, because I don’t think about : “Oh, I’m going to write songs about war!”. I’m going to write a song about this, the way that we’ve been working. Basically, Scott writes all of the music and then he sends it over to me, and I just listened to it on repeat. I kind of get the feeling from like. I get a feeling from the tune and then I kind of go with that. So it all ends up actually being kind of random. I never set out being like I’m going to sorry, write a song about this. It’s always I’ll listen to the song over and over again and be like: “Oh, this, this could work !”. And then I just kind of go with that. So there isn’t like an intention behind what I do, it’s just taking in the music and then seeing what works without.
Scott : It we talk about like ideas and things like. There’s a track on the album called to stripe, which Valentine and I’ve been speaking for a long time about actually kind of writing a story to set to music. That we’ve just been kind of waiting for the right idea to come along. Then, we had this track, and it was just very, kind of open and had space for that. So sometimes we’ll like talk about like. It’d be cool to like, try this as an idea for like the vocals. But, ya know, it’s sort of in the mind of.
La Face B : What is your goal and your aspirations in your music ?
Scott : Um, is very inspired by like cinema and films. I always like had a desire and an intention to bring those things together in a way that wasn’t just like a music video. And just kind of putting visual like. There’s some bands that use visuals really well. We told you this band Scalping from Bristol, and they have like a really amazing visual show that goes alongside it.
I don’t know, we haven’t quite like landed on it yet. I think it’s definitely we’ve talked about kind of influence from like theatrical performances. Maybe perhaps like vows performances are often very, like, inspired by that kind of thing.
Valentine will go out into the audience and interact with them and lie at their feet. She’ll be really vulnerable and exposed in front of them as a way of kind of breaking down the sort of barrier between audience and artists, trying to encourage people to kind of become a part of it. I really enjoyed the live experience. Recording is really a lot more difficult but it can be a lot more rewarding as well, and feels like something that can really stand the test of time. The performance is much more immediate and feel like a time and a place where something’s happening.
Like the record, although it takes a lot more like work is something that can reach further and kind of such a lot of people. So at the moment, we’re just really happy to be allowed to do what we want to do.
Our label is really great at just saying make what you want to make we don’t have too many aspirations to be like, on the radio all the time, or like, on television or anything., it’s just, we’re just kind of thinking about it purely from a creative perspective. That’s really exciting. Because there’s no limitations. We’ve been introduced this amazing team that we have around us as well to like, the business side of things and like how hard it is to make it work financially. That does call into question things like financing and things like watching the trajectory of other bands and like how they reach a bigger audience : become more successful. Therefore make more money is appealing in a lot of ways because you think, well, if I make something that can have a broader appeal. Then I’m more likely to be able to support myself like via this project. But yeah, I think we’re we’re also like involved in other things like elsewhere in our lives that we do we just kind of see this as being like a creative outlet and for enjoyment really, so we’re not like, I don’t think we’re going to be writing any sort of like Tik Tok bangers any anytime soon.
Valentine : Even tough Bottle Episode was weirdly popular on TikTok because passion was the language. I think a lot of people just kind of looked up, ended up using some video.
La Face B : So it was your first TikTok buzz (laughs)
Scott : We’re not gonna try and manufacture anything like that. I don’t think but if it happens organically that would obviously be amazing. Okay, it’s just great to be able to sort of show somebody an idea and have them understand it on your terms and be like, Whoa, this is really interesting. Sometimes it’s just not the right time for that to happen. But it does feel like there are some like minded people and similar artists around at the moment. It could develop into something that reaches a bigger audience. So it’d be great if we get to be part of that kind of kind of thing, or maybe we’ll just release a few albums and disappear. Like, who knows?
La Face B : Before the show, you apologize for the noise to the room. All your shows is very loud?
Scott : Like when I go to a gig, I like to see like really loud music. But I have like my earplugs in and just kind of like feel it in my body. There’s certain things that kind of happen. It’s something that Kevin Shields talks about a lot. It’s just like, you get all these like weird kind of overtones or whatever it’s called. When you have like sheer volume, it creates things that you just cannot recreate at a lower volume. So this stuff that the things that does to your body is like, Yeah, you can’t recreate that. So I guess that’s what we’re like, hoping to achieve is like My Bloody Valentine shows like the handout earplugs to the audience because you will go there.
Valentine : It ends up being part of like, the visceral experience.
Scott : I wanted to be overwhelming.
Valentine : Yeah, in a weird way. It’s not amusing that it’s meant to be pleasant. Which isn’t ? Where we currently but we’ve kind of it’s trying to create an emotion or like a feeling like sensations. It’s not something that you’re going to look at and just be like : “Oh, this was something like people fucking hate us”. This one guy in Hebden Bridge said we were the worst band he’s ever seen. Oh, but yeah, that’s the thing is like, it’s gonna it’s either gonna go well, or it’s not gonna go well.
La Face B : Have you a kind of visuals of cinema lights or things like that, to increase this expansion ?
Scott : We’d love to be able to develop that a bit further down the line. But all of this like cost money. And we’re doing it like, as cheap as we can at the moment. Just because with this trip, for example, we’re still losing money, even though we’re like traveling light. It’s just so difficult to make it work. We’d love to be able to invest more in our live show.
La Face B : To resume, how can we resume your universe ?
Scott : I always think of it as being like very sort of ugly sounding post amusing. Because it’s always based around like hooks and melodies and rhythms and things. So it is sort of pop music on a, you know, if you kind of distill it down. That’s where all the kind of writing comes from. I guess it’s not something that like, commercially is very pretty, or the polished like.
Liam : There’s an interesting thing that happens though, like if it is sort of dancey and accessible in that way. Through that you can sort of get other messages through. Because people are like, engaged with willingly then you can get other kinds of messages through if it was if we were just a noise band. That was really abrasive. It would like be people wouldn’t be as open to it. Maybe? Yeah, definitely. We do have like dancey elements.
Valentine : Someone actually described this recently as dance floor deconstructors ! It’s danceable if your style of dancing is just kind of running around ! (laughs)
Scott : Screaming ! It’s not gonna sound the same. Like on the next record or the one after that you just get too bored with stuff. So we’ll borrow from that genre, or that band or that era or whatever. It’s all this like, goth, industrial, techno, hip hop… It doesn’t matter that listen to like the Backstreet Boys or anything like that. That’s all just as cool as listening to lcoil or whoever is like. There’s no sort of barriers now if she just be wherever you want. So, yeah, we’ll just we’ll just keep on learning corporate and stuff.
La Face B : Why do you choose to sing in French ?
Valentine : I think we kind of when we discussed this project. It was just we just thought it would be interesting to do something with the French language. I wasn’t abandoned before, like a fairly short lived project as well. I always sang in English.. I think there was this idea of just playing with language and just using it in a way that would that it would kind of carry meaning without people being able to actually get meaning from the words.
Scott : It makes me makes people focus a lot more on like the rhythm of it. So it becomes less for an English audience or an English speaking audience that don’t understand what they are saying. It’s much more about like cadences and how it plays off the music. It really informs like how it’s all written as well. Because often when we land on like, a good idea, it’s because it does sort of like work really nicely, like rhythmically with the stuff. If you take away like a sense or if you take away something that people rely on, like understanding what somebody’s saying, then you focus on other things instead.
Valentine : I think just putting myself in a very vulnerable position in front of a crowd of people who genuinely like the ability to understand me . I must be an absolute masochist.
Scott : He was really this the site first show that we did when you played like without clothes on. I thought it was really interesting how some people what Valentine decided to kind of like have paint on her kind of like naked body.
Valentine : Have you seen there’s a photo? Well, there’s really famous photos of Grace Jones who was painted by Keith Haring and basically just naked and just just painted in white lines. So I got my tattoo artist in Manchester, to kind of do something very similar. I was just wearing like a pair of latex sneakers, which, if you ever think about doing it just single most horrible thing to like. (laughs)
Scott : I’m wearing some right now.
Valentine : I kept them. And that I had nipple covers as well, like they all harps because that’s the only thing that I could get. I’ve had them and I’m gonna frame them. But because we were playing like Manchester cyclists, everyone is off that hit and we’re playing like 2am. So I feel like this is gonna go down so well. So proud of my idea. Then it got to the point where I was. We didn’t have a proper like green room or like changing room or anything because there’s just one and it’s really tiny. So I ended up in a corridor, basically just naked in my horrible latex sneakers. My little nipple covers us with a glass of paint. And he was also like he took his shirt off to not get paint all over himself.
I was on stage basically naked. I’d love to do it again. But I think it only worked because it was the middle of the night and everyone was on so many drugs. I don’t think they really understood what was going on. You can’t just do that when you’re playing later.
Scott : Some of the people that I spoke to afterwards, were just like : “Why is she doing that? Like, is it for attention or whatever?”. Nobody bats an eyelid if like, the dude from idols was underwear and nothing else on stage. Then he talks about that, and it’s just kind of crazy really like that.
I was watching this documentary about Batman Forever, the other day. And Falcon was saying that his suit like used to shrink every day, so they’d have to like, basically make a new suit for him to wear. Because the material it was made out of it. It wasn’t breathable, and he’d be like sweating and it’d be getting like gradually smaller and smaller.
Valentine : So uncomfortable already that if I’d gotten any more If it had gotten any worse, I just wouldn’t have played that show. Man, I was really like those photos. It’s such a specific time of night to be playing a gig.
La Face B : Why Mandy, Indiana ?
Valentine : We were named after a time and then we decided that we didn’t want to be named after a time.
Scott : Nicolas Cage film Mandy. Yes. Very good. By Johan Johansson. It’s really cool. That was the inspiration.
LFB: Your first EP has already one year. What will be the next release?
Valentine: Oh god yeah… Already one year…
Scott: Oh, we made an album! In a crypt, because the sound was so wonderful…
Valentine: We really try to make the things as hard as we can. (laughs) So we decide to record in a cave which hasn’t electricity or anything.
Scott: It’s a really good album. The plan was to release a single next year and announce the album. But we are always on tour, so much going on… Will be maybe wait the end of the year. But everything will be fine, the album is cool !
Valentine: If you ever get to ear it. (laughs)
LFB: Can’t wait to hear it ! But right now, what are you listening?
Valentine: Podcast. (laughs) I genuinely don’t listen to music anymore. Expect the bands we are been on tour these past months because I really like them very much, like Gilla Band. A lot of weird techno also, but I don’t even know the artists. (laughs)
Scott: Some videos of Jimmy Hendrix Show. The algorithm on Youtube know me so good. Is so good, unbelievable. Only two pedals, how can you make so much noise, sounds like that ? Not perfect, but weird, wild, so good…
Liam: Some band from Australia. Richard Dawson yesterday, very cool artist. A lot of TED talk. (laughs) Pavement for sure. We are not Pavement geek but in gig it’s so good !
Valentine: Every time someone is asking us to do a playlist, which happen not very often, there this random mix of a lot of different music which reflect well how much messy we are, as our music.
Scott: There is so much good music in the world! We never had so much music to discover.
Valentine: Even if it’s harder to do anything nowadays. Everything cost so much money. Even DIY is not really DIY anymore. You pay people to learn to do anything. Except if you are Taylor Swift, so much easier.
Scott: Maybe that is the secret!
Valentine: Yes, I could lost a tone a weight and sing pop song. Can do that. (laughs)
Scott: This is why we are all here. It’s certainly not easy to do but we want to do it.
Valentine: It would be easier to just no do it. It would be cheaper, less tiring, I would not lose as much hair. But we need to it. If not, who will sing about stabbing rapist? (laughs)
Scott: I will do it ! (laughs)
LFB: Please, continue to do ! Thanks for this great interview !