Souvent désignée comme la nouvelle princesse de la pop britannique, Rina Sawayama nous a fait le plaisir de passer par l’Olympia à l’occasion du Hold The Girl Tour. Attendue au tournant par ses fans français pour sa première date parisienne, le moins que l’on puisse dire est que sa performance en a comblé plus d’un.
Après avoir vu ses précédentes tournées annulées, énièmes victimes des mesures sanitaires prises l’année dernière, c’est finalement le 15 février dernier que Rina Sawayama est venue défendre sur la scène mythique de l’Olympia ses deux derniers albums. En pleine ascension depuis ses premiers titres et adulée internationalement par la critique, il nous tardait de la découvrir en live.
Empress Of, qui assure la première partie, livre une performance pleine d’énergie accompagnée de sa DJ et parvient à embarquer le public dans son univers pop extravagant, qui annonce la couleur pour la suite du concert. On soulignera la présence d’artistes et de musiciennes exclusivement féminines sur scène pendant toute la durée du show, ce qui change de d’habitude et fait plaisir à voir.
21h00 ; fin de l’entracte, le show de Rina Sawayama débute avec l’arrivée de deux danseuses qui accompagneront l’artiste sur tout le concert à travers des chorégraphies travaillées au millimètre près, donnant un aspect de girlsband à leur performance. Minor Feelings et Hold The Girl se lancent, et l’euphorie monte au sein du public, qui attend de découvrir l’artiste sur scène depuis plusieurs années.
Dès la fin du second morceau, elle se lance dans un discours expliquant le processus de création autour du concert . Elle révèle qu’elle a imaginé le show pour faire en sorte qu’il fasse sens avec l’éclectisme de son dernier album, qui mélange une multitude de styles musicaux, allant de l’indie pop à du rock plus industriel, tout en insérant quelques touches d’électro.
Elle enchaîne avec quelques titres issus de son dernier album, durant lesquels on peut admirer le travail de scénographie et de chorégraphie mis en place par l’artiste et son équipe, qui se sont surpassés pour offrir un concert digne de ce nom. On a même le droit à plusieurs changements de tenue de la part de Rina, qui livre une prestation digne d’une véritable comédie musicale, entre expressions faciales exagérées et performance vocale plus qu’impressionnante.
Vient alors une interlude émouvante, durant laquelle Rina se livre à une reprise touchante du titre I’m With You d’Avril Lavigne, accompagnée d’une guitare acoustique. La salle est sous l’emprise des émotions que l’artiste parvient à nous transmettre avec brio, qui varient de l’espoir au deuil, lorsqu’elle prononce un discours commémorant la mort de Brianna Gayle, jeune femme britannique tuée à cause de transphobie quelques jours plus tôt, à laquelle elle dédie par ailleurs un de ses morceaux. Elle conclut ce moment profondément touchant en livrant un message d’espoir à la communauté queer à laquelle elle s’identifie, mais également à toutes les communautés subissant discrimination et racisme au quotidien.
Lui succèdent alors Beg For You, XS, et Comme Des Garçons, quelques-uns de ses plus gros hits. On assiste ensuite à un encore spectaculaire dans lequel Rina et ses danseuses reviennent une dernière fois faire vibrer le public avec This Hell. Solo de basse électrique et jeux avec le public s’enchaînent pour terminer le show de près d’1h30, durant lequel l’artiste n’a pas failli une seule fois à sa réputation de star et d’icône de la scène et est parvenue à transformer l’Olympia en véritable safe place.
Avant de partir, l’artiste prend le temps de faire venir chaque membre de son crew sur scène, des techniciens sons aux musiciennes, afin de les remercier et de prendre une photo à leurs côtés. Un dernier moment fédérateur parfait pour conclure ce concert placé sous le signe de la cohésion et de l’empowerment.