Alors que Voyou commençait à beaucoup nous manquer, il revient avec un deuxième album, toujours édité par le label Entreprise. En 11 titres, Les Royaumes Minuscules nous transportent dans l’univers que Voyou façonne malicieusement pour nous avec un gros fond de bienveillance, un nuage d’humilité, trois mesures de sensibilité, un soupçon d’humour et – il ne faut pas les oublier – quelques notes de trompette. C’est avec un grand plaisir que nous avons retrouvé Thibaud Vanhooland aka Voyou pour parler d’insectes, de l’hiver, de toutes les choses et autres petites tritures qui forment ses Royaumes Minuscules.
La Face B : Bonjour Thibaud, comment vas-tu ?
Voyou : Ça va très bien. Franchement, cela va même super bien. En pleine promo, donc comme dans un petit marathon. J’ai très hâte que cet album sorte et d’être de nouveau en tournée. C’est hyper excitant. Aussi, cela ne peut que très bien aller.
La Face B : On se demandait ce que tu devenais et puis il y a eu un teaser d’annonce de tes royaumes minuscules… Comment ton nouvel album a-t-il mûri ?
Voyou : J’écris tout le temps. J’ai écrit la première chanson de l’album en 2020, sans que je sache à ce moment-là qu’elle allait finir sur un album. La dernière est très récente.
La Face B : Et quelle avait été cette première chanson ?
Voyou : C’était Là-haut. C’est vrai que depuis mon premier album, j’ai sorti pas mal de choses – l’album instrumental, un EP – mais ça fera bientôt quatre ans que Les bruits de la ville est sorti. Créer me prend du temps car je me retrouve à tous les postes, à l’écriture, à la composition, à l’arrangement et à l’enregistrement des instruments. Ce nouvel album m’a demandé d’apprendre de nouveaux instruments de musique. J’avais surtout envie de prendre le temps qu’il fallait pour que le projet aboutisse à ce que je voulais exactement. Que cela ne soit régi par aucune pression de temps.
La Face B : Justement, comme tu le disais depuis ton premier album, tu as sorti un EP et un album instrumental. Ils t’ont permis d’arpenter d’autres chemins ?
Voyou : Le mini album instrumental a été un vrai moment d’exploration pour moi. C’est un endroit où je ne devais pas répondre à des structures définies, à la narration d’un texte. C’était tout simplement un espace dans lequel je pouvais rechercher de la musique, des arrangements, des textures sonores, des manières de concevoir les harmonies, les mélodies… Et surtout ne pas utiliser ma voix ! Être seulement dans la recherche musicale sur de vrais instruments. Je pense que le fait que le nouvel album est très organique vient de là. Il n’y a aucun instrument électronique. Tout n’est fait qu’avec de vrais instruments. Cela vient d’avoir pris ce temps-là pour m’amuser avec tous les instruments que j’avais autour de moi.
La Face B : Pourtant, on a l’impression de retrouver par moments des sonorités électroniques.
Voyou : Il n’y a rien d’électronique. Mais il y a, c’est vrai, de la matière modifiée. Des choses que j’enregistre avec mon téléphone et que je sample. Mais toutes les batteries et percussions, ce sont de vrais instruments, pareil pour la basse. Même le basse-batterie-percussions a été joué en live au Brésil. Après ce n’est presque que pianos ou guitares. Il y a un ou deux synthés, mais même cela il n’y en a pas beaucoup.
La Face B : Mine de rien, tu as commencé ta carrière il y a six ans.
Voyou : Il y a déjà six ans ?
La Face B : On t’avait découvert en première partie du Bataclan de Fishbach à l’automne 2017 et tu avais sorti ton premier EP autoproduit au début de cette année-là.
Voyou : Lors de la première partie de Fishbach, je venais de signer avec Entreprise, on n’avait pas encore ressorti l’EP qui, lui, était paru début 2018. En fait, je sors toujours mes disques en début d’année. Je ne sais pas pourquoi, toujours en hiver.
La Face B : En six ans, tu as beaucoup évolué. Quel regard portes-tu sur ces années-là ?
Voyou : En fait, je ne réécoute jamais ma musique. Enfin si, le seul moment où je le fais, c’est lorsque je m’attaque à un nouvel album. Je réécoute tout ce que j’ai fait chronologiquement pour savoir d’où je viens et où je suis allé. Après c’est fini jusqu’à l’album suivant.
Je me dis que j’ai eu de la chance de pouvoir me développer comme musicien ; d’expérimenter. J’ai eu accès à beaucoup de matériels, au studio de mon label notamment. J’ai appris à jouer d’autres instruments et à penser la musique différemment. Et puis, j’ai écouté et découvert énormément de musique. Je pense que cela s’entend à ma manière de composer aujourd’hui.
J’ai beaucoup de tendresse pour cela. Je vois toutes les imperfections qu’il y a dans mon travail, même aujourd’hui en réécoutant le nouvel album. J’ai l’impression d’avoir eu le temps d’évoluer, y compris dans les paroles. Le fait, d’avoir pris confiance, de me sentir plus légitime notamment dans l’écriture. Je suis surtout content d’avoir conservé cette sensation de toujours m’amuser et de ne répondre à rien de ce qu’on me demanderait de faire comme musique. Oui, je suis assez fier de pouvoir faire la musique que je veux.
La Face B : Sans être un concept album, on retrouve dans les royaumes minuscules une impression de grande cohérence narrative et musicale. Est-ce que tu l’as conçu comme un tout ?
Voyou : Je pense qu’il suit le déroulement logique de ma vie. Je n’y ai pas réfléchi. Il y a des morceaux qui sont sur le disque alors que je ne savais pas que j’étais en train de composer pour un album quand je les ai faits. Après, cela s’inscrit dans une démarche globale. J’ai de vraies phases artistiques où, par exemple, harmoniquement, je vais privilégier une direction. La cohérence vient sans doute également du fait que tout sorte de moi, je m’occupe également des arrangements et de tout… Il n’y a pas plusieurs producteurs qui œuvrent derrière ma musique. Les thèmes peuvent être assez différents et en même temps la narration suit bien.
Mais, je ne suis pas très bien placé pour parler de cela parce que je fais les choses sans trop réfléchir. Après je me dis que ça a l’air de bien coller ensemble, tout va bien. En fait, je pense que j’avais déjà les trois-quarts de mes morceaux avant d’écrire celui qui m’a fait dire que tout était relié ensemble.
La Face B : Parmi les morceaux qui composent ton album, il y en a peut-être un encore plus singulier que les autres. Dans Les Insectes tu nous contes l’histoire d’une rupture d’une façon assez particulière. C’est une sorte de réécriture de la métamorphose de Kafka, mais inversée.
Voyou : C’est effectivement assez métamorphose sur la fin. Les Insectes est un de mes titres préférés du disque, aussi parce qu’il fait partie des morceaux qui m’aident à répondre à des besoins dans ma vie. Il y a un moment où j’ai besoin de sortir de phases dans lesquelles je suis, et le fait d’écrire un morceau m’aide à le faire. Ce morceau, j’ai commencé à l’écrire à un moment donné, mais il a fallu que je passe par d’autres phases pour pouvoir le finir.
Les Insectes sont aussi un prétexte pour pouvoir parler de choses assez graves, mais en conservant toujours une certaine légèreté. Un peu à l’image des insectes, je survole tout ça. C’est très étrange parce que j’exagère la réalité dans ce morceau et c’est assez reposant pour l’esprit, pour l’ego de se mettre dans la situation d’être le pire des losers. Cela permet de prendre du recul sur soi. Tu n’es pas en train de dire que tu es le Boss. Tu es en train de te montrer sous une image qui n’est pas cool. Et ça fait du bien, je trouve.
La Face B : Et du coup, si tu devais te réincarner en insecte, tu choisirais lequel ?
Voyou : C’est dur parce que soit ils ont une vie d’une journée soit ils passent tout leur temps à travailler. Peut-être une cigale, elle reste à chanter toute sa vie. Sa vie est courte, mais est-ce que la cigale se rend compte que sa vie est courte ? Je n’en suis pas sûr.
La Face B : Sur le morceau suivant, Soleil Soleil, tu as une invitée : November Ultra. C’était une évidence qu’elle participe à ton album ?
Voyou : Un peu. De toute façon, je ne marche qu’à l’évidence pour les featurings. Là, c’était une évidence parce que l’on a fait beaucoup de musique ensemble, avec elle et avec Guillaume Ferran. Guillaume a d’ailleurs joué des pianos sur mon album. En plus du featuring, November Ultra a fait une partie des chœurs sur l’album.
Le sujet du morceau est quelque chose dont on parlait beaucoup ensemble : la contemplation, pouvoir rester à regarder ce qui se passe devant nous et s’en délecter. Ce titre est le dernier que j’ai écrit pour l’album. Il est arrivé au tout dernier moment. Je l’ai invitée à venir au studio. On devait faire le morceau, mais on a passé quatre heures à discuter. C’est vrai que quand on se voit on ne fait que cela, on parle beaucoup, on a un gros débit surtout quand lorsque Guillaume est là.
Pour le studio, on a du recaler une autre session pour enregistrer. Mais après cette longue discussion, je suis rentré chez moi en sachant ce que je devais écrire, et elle aussi. C’est venu assez naturellement. C’est à la fois une évidence dans l’amitié et dans l’écriture. Ça vient aussi renforcer mon idée que cela ne sert à rien de forcer les featurings. Ils sont là quand ils doivent être là.
Le Face B : Et le fait qu’elle chante en espagnol, cela fait complètement corps avec la chanson.
Voyou : Même avec les harmonies du morceau. J’avais un peu fantasmé qu’elle chante en espagnol et naturellement elle l’a fait. J’étais trop content.
La Face B : A part November Ultra et Guillaume Ferran, tu as embarqué d’autres passagers clandestins dans ton album ? Musicien.nes, choristes.
Voyou : Il y a des gens qui sont passés comme cela. J’ai quasiment tout fait tout seul dans un premier temps en enregistrant une première fois les instruments. Le disque a été fait avec Michael Declerck, et c’est important de le préciser parce que c’est lui qui s’est occupé de quasiment toutes les prises du disque. Il choisissait les micros et les méthodes à utiliser, les machines par quelles les instruments devaient passer. On s’est retrouvé dans un studio de campagne à Niort qui s’appelle Paraphernalia Studios ; tous les deux, dans un studio ouvert, dans la même pièce. Et on y a installé les postes des instruments, le piano, la guitare, l’endroit pour les cuivres et les flûtes, un endroit batterie, basse… Je passais d’un instrument à l’autre et lui enregistrait. Finalement, c’est allé extrêmement rapidement. Ainsi on a eu, très vite, une première version de l’album.
Il y a eu ensuite, l’enregistrement des chœurs avec November Ultra, Pi Ja Ma, Laura Etchegoyhen et Eda Diaz qui est venue remplacer November Ultra qui ne pouvait plus faire la deuxième session.
Mon voyage au Brésil pour réenregistrer toutes les percussions et batteries avec les deux musiciens incroyables que sont Samuel Fraga et Maurício Badé, respectivement batteur et percussionniste. Ils m’avaient déjà accompagnés lors de ma tournée au Brésil. On a rejoué l’ensemble du disque, tous les trois, en une ou deux prises. Ça a été là aussi, très rapide. C’est Diogo Strausz qui s’est occupé de faire les prises. Il est aussi musicien et a d’ailleurs signé dernièrement chez Cracki Records [Il avait fait une très belle première partie de Dombrance à la Gaité Lyrique, l’automne dernier]. Il m’a accompagné aux percussions pour la tournée du premier album, Les Bruits de la Ville qu’il avait également co-réalisé. Aujourd’hui, il est retourné vivre à São Paulo au Brésil et s’est occupé de faire là-bas toutes les prises basse-guitare-batterie.
Je suis rentré en France enregistrer les cordes. On a co-orchestré avec Grégoire Letouvet qui m’avait déjà aidé à faire de la réorchestration sur le premier album. Guillaume Ferran est venu pour réenregistrer quelques parties de pianos que j’avais enregistrés à Niort – et pour ajouter ainsi un peu sa touche. Voilà, après c’est tout, je crois. C’est déjà pas mal !
Le Face B : Dans La nuit Le jour, tu explores toutes tes envies et désirs de découvertes. Si tu n’avais pas été musicien, quel métier t’aurait passionné ? insectologue (ou plutôt entomologiste), botaniste, océanographe, aventurier, …
Voyou : C’est une bonne question. Je pense que j’aurais adoré faire de la peinture, des décors, devenir dessinateur. J’aurais fait des trucs artistiques, manuels. Sinon, je ne sais pas. Peut-être construire des maisons, penser des intérieurs. Je ne sais pas trop. Ou alors designer de mode, même si je n’y connais rien et que je ne suis pas très bien habillé [Rires]. Un truc lié au visuel. Mais je suis content de faire de la musique !
Le Face B : Et puis, cela te permet aussi de toucher à tout.
Voyou : C’est ce qui est cool. Avec ce projet, je peux faire de l’illustration, de l’animation, des décors. Je peux faire plein de trucs. D’ailleurs, j’ai dessiné toute la scénographie de la prochaine tournée. C’est à la fois extrêmement fatigant – parce que cela prend énormément de temps – et gratifiant. Mais je peux vraiment réaliser tout ce que j’ai envie de faire. C’est une grosse liberté.
Le Face B : Dans les thèmes abordés dans ton album, celui de Tombe la pluie apparait empreinte d’écologisme. C’est une façon de s’engager ?
Voyou : C’est marrant parce que ce morceau, je l’ai écrit avant les grosses canicules de cet été avec les feux de forêt et les températures hallucinantes. Ça parle clairement de cette urgence. En fait, l’idée est d’en parler sans en parler. Juste en racontant une histoire et après laisser les gens comprendre ce qu’ils veulent comprendre et entendre ce qu’ils veulent entendre. Je me suis aussi rendu compte que ça a toujours été ma méthode. Il y a des choses très politiques, très sociales dans mes morceaux.
On fait souvent face à des gens qui essayent d’imposer leurs idées mais, je trouve que c’est le meilleur moyen de ne pas les recevoir quand elles sont dites trop frontalement. Je préfère les dissimuler à l’intérieur de mes chansons et après, petit à petit, à force de les écouter, les gens comprennent quelque chose, peut-être. Il ne faut pas qu’elles s’érigent en barrière, sinon je vais juste chanter mes chansons à des gens qui sont déjà acquis à ma cause. Ça ne sert à rien.
Il y a toujours des choses sociales et politiques, parce que je suis en colère. Mais je le garde un peu pour moi.
Le Face B : On sent qu’à mots feutrés, il peut y avoir de la révolte, comme dans ton morceau Là-Haut
Voyou : Là-haut c’est une chanson formée de plusieurs histoires, de plusieurs émotions, de plusieurs sentiments. Elle peut être comprise de plein de manières différentes. Elle reste très énigmatique dans les paroles. On peut imaginer des interprétations différentes. C’est ce qui m’intéresse. Laisser assez de zones flous pour que les gens puissent se projeter avec leurs propres vécus.
Le Face B : On retrouve une bienveillance dans tes morceaux et un rapport à l’enfance qui va avec.
Voyou : J’ai l’impression que les textes de cet album sont beaucoup plus adultes tout en restant empreints d’enfance. C’est vrai que je laisse une part très importante d’enfance dans ma vie d’adulte. Cela me permet de ne pas avoir trop de problèmes d’angoisses. En tout cas, j’ai l’impression que l’enfance doit obligatoirement être présente dans mes chansons. Et puis, tout ce qui définit un adulte vient de l’enfance. Dans L’Hiver, je parle de l’enfance, j’en parle également dans Là-Haut. Dans Là-Haut peut être d’une autre manière. De la personne qui voit l’enfant et non qui est l’enfant.
Le Face B : On finit par dernier titre, celui qui donne son nom à l’album, sur l’éloge de la lenteur. Et si on prenait le temps ?
Voyou : C’est très important, ne serait-ce que pour la tête, d’aller lentement. Mais on n’a pas le temps d’aller lentement. C’est très compliqué. Il est impossible de dire à quelqu’un : « Détends-toi, va doucement, … » Le choses bougent beaucoup trop vite. Dans cet éloge de la lenteur, il y a aussi une critique sociale. Le fait de ne plus prendre le temps de regarder les choses qui se déploient autour de nous, d’être à un rythme qui ne nous correspond pas. Un rythme qui va à l’encontre de notre condition première qui est le fait que l’on soit des animaux. Je vois autour de moi, de nombreuses personnes ont des problèmes d’angoisse ou de dépression liés au fait d’être poussé dans un rythme qui ne nous correspond plus.
On se déplace trop rapidement. On est capable de passer d’un continent à un autre en quelques heures. Un royaume de vitesse s’est créé autour de nous alors que ça fait du bien, aussi, d’aller lentement. Et peut-être d’arrêter de se centrer sur nous et plutôt considérer ce qui se passe autour de nous.
Le Face B : C’est la relation à l’autre qui est primordiale.
Voyou : On est très axé sur l’ego, sur la réussite personnelle. Le fait de poster des photos de soi. Même dans la musique, la majeure partie des chansons parlent de la réussite ego centrée. Je trouve que cela peut être dangereux de tout positionner sur l’individu et la réussite individuelle. Cela n’aide pas trop à penser de manière collective.
Le Face B : D’où l’importance de réapprendre à observer.
Voyou : Oui, de regarder les choses. De se remettre à l’échelle de ce que l’on est vraiment. Le disque en entier parle de cela. On peut avoir l’impression que quelque chose est énorme alors que c’est tout petit. Et inversement croire que c’est tout petit alors que c’est énorme. Ce sont des sujets qui me traversent et sur lesquels j’éprouve le besoin d’écrire. Mais, je ne suis pas sûr de comprendre mieux que tout le monde-là. J’essaie simplement de partager des éléments sur lesquels je m’interroge.
La Face B : Pour parler de joyeuses échéances, ton album sort le 24 février et à partir de fin mars tu retournes sur les routes pour une tournée qui te mèneras au Trianon à Paris le 16 mai.
Voyou : Pour la première phase de tournée. Après le Trianon, on continuera avec les festivals d’été et, après une petit pause histoire de ne pas mourir sur place, on repartira en automne pour de nouvelles dates. On verra jusqu’où cela nous poussera. Cela va dépendre de beaucoup de choses, de comment l’album va être reçu, de comment le public va être réceptif aux concerts. Les Royaumes Minuscules reste un disque sorti sur un label indépendant – Les Disques Entreprise – même si on a le soutien de Sony. C’est de la musique d’artisanat qui met parfois du temps à se développer. En tout cas, j’espère que l’on tournera longtemps et que je pourrais faire manger mes musiciennes et musiciens le plus longtemps possible.
La Face B : Et sur scène, quels subterfuges vas-tu employer pour nous embarquer dans tes Royaumes Minuscules.
Voyou : Nouvelle formule, nouvelle scéno, on va être cinq sur scène. Le live du premier album était plus électronique. Là tout est joué, il n’y a presque plus de séquences ou d’ordinateurs. Il reste quelques séquences car on ne peut pas oublier ce qu’a été la musique avant. On ne voulait pas renoncer à cela. Mais 90% des morceaux sont joués sans séquence, ni ordinateur. On a tout réarrangé avec l’aide d’Adrien Soleiman qui est directeur musical sur le live.
Du coup, ça sera un vrai live à l’ancienne avec des musiciennes et des musiciens sur scène qui jouent. C’est hyper excitant. Cela représente beaucoup de boulot. Monter un live comme cela est beaucoup plus dur que d’en faire un avec des séquences. Il faut réussir à tout faire sonner ensemble, à ce que les intentions que tu souhaites apparaissent bien, avec les bonnes intensités… On est encore dedans et je suis déjà ultra heureux de ce qui va en sortir.
Je suis également fier de défendre un live composé uniquement de musiques car sur scène on pourra le mener comme on le souhaite. On ne sera pas régit par des séquences. Si on souhaite ralentir ou accélérer on peut le faire.
On part sur une première version un peu cadré. Mais au fur et à mesure de la tournée, les choses vont évoluer, on va continuer à apprendre à jouer ensemble et cela va être de mieux en mieux. C’est hyper excitant de se rendre compte de la marge de progression que l’on va avoir entre le premier et le dernier concert. Elle va être énorme.
Et surtout, les gens qui vont nous voir sur scène ne vont jamais voir la même chose. On verra ce que cela va donner mais, déjà là, je suis trop content.
La Face B : Et pour finir, que peut-on te souhaiter ?
Voyou : De tourner le plus longtemps possible et qu’il y ait un maximum de gens qui viennent aux concerts et un maximum de gens qui aient accès à ma musique. Et que cela leur plaise. Que le disque plaise aux gens et qu’ils l’écoutent du début à la fin.