Voyou – Les Royaumes Minuscules, pour la vie du plus petit

Voyou, c’est l’alternance. Après un premier album unanimement salué et qui l’a placé sur la carte de la pop Française, il avait fait le choix de proposer un album complètement différent, dans un style instrumental beaucoup plus proche de Bonobo. Il revient avec un nouvel opus à nouveau fait de chansons ensoleillées, métaphoriques et prêtes à venir animer le coeur de ses fans. Allez, c’est parti pour Les Royaumes Minuscules.

Photo de couverture : Emma Birsky

Voyou Les Royaumes Minuscules Cover Art

Lorsqu’on pense à la musique de l’ancien Lillois, on imagine souvent une musique souriante, dansante même lorsque les paroles ne sont pas joyeuses. Des lignes qui restent en tête comme une évidence et ce nouvel opus ne trahit pas cette réputation. Le groove est présent, les arrangements sont justes et parfaitement équilibrés et accompagnent de façon impeccable la progression de cet album.

Cette impression est renforcée par une sorte de fil rouge avec des textes métaphoriques et orientés vers la nature (d’une façon ou d’une autre), appuyés par des choix d’instruments reproduisant certains bruits qu’on jurerait provenir d’animaux ou d’une jungle luxuriante.

Le plaisir qu’on ressent à l’écoute des Royaumes Minuscules, c’est celui d’une évolution significative par rapport aux Bruits de la Ville. En entendant le premier single, l’Hiver, on avait le sentiment d’être dans une atmosphère proche du morceau Le Confort mais au final, c’est peut-être le seul titre qui soit dans une vibe rappelant le premier album.

Après plusieurs écoutes, il apparaît plus comme un trait d’union entre ces disques, comme le liant qui apporte la cohérence à l’ensemble d’une oeuvre. Parce que quand on écoute Huis-Clos ou La Nuit Le Jour (nos coups de coeur du disque au passage), on sort complètement de ce qu’on avait pu entendre auparavant de la part du chanteur.

Et c’est un sentiment qu’on retrouve sur la plupart des autres titres également.

Voyou nous emmène découvrir des mondes et des personnages hauts en couleur et auxquels on s’attache immédiatement, qu’ils s’agissent des amoureux de Deux Oiseaux ou de l’être dont on découvre la vie dans Huis-Clos.

Si les paroles peuvent paraître parfois un peu gentillettes, elles ne sont jamais dénuées de poésie et de subtilité. Au final, l’opus dégage une vraie cohérence de bout en bout et on se laisse très facilement emporter dans les méandres des Royaumes Minuscules. Un album qui résonne comme un appel à apprendre à contempler l’infiniment petit dans un monde où est plutôt glorifié le toujours plus grand.

Pour finir, on apprécie l’invocation qu’on entend dans Tombe la pluie, d’autant plus d’actualité au sortir de l’un des hivers les plus secs que l’on ait connu de mémoire d’Homme. Bref, on reprend notre sac à dos pour continuer d’explorer les royaumes de Voyou, le pas rythmé par son groove et ses paroles qui résonnent déjà dans nos têtes.

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