A Burial At Sea rend hommage à l’Irlande avec Close to Home

A Burial At Sea est de retour avec un deuxième album : Close To Home, sorti chez Pelagic Records le 23 février dernier. Onze titres savoureux, mêlant post-rock explosif et percées lumineuses.

A Burial At Sea surprend de prime abord. Un post-rock qui ne ressemble à aucun autre, fait de variations et de nuances. Leur premier album mariait subtilement les genres: shoegaze, math-metal, afro-jazz. Les musiciens, originaires d’Irlande mais dorénavant basés à Liverpool, créent une musique naturellement généreuse et aimante. Il faut alors les voir et les découvrir en live. En support d’And So I Watch You From Afar (ASIWYFA), This Will Destroy You ou plus récemment The Ocean, les musiciens accrochent des sourires partout où ils passent. Un post-rock solaire, émouvant et foncièrement aimant.

Avec Close To Home, A Burial At Sea rend hommage aux paysages qui l’ont vu naître et grandir. Ces morceaux ont été écrits rapidement, pendant le confinement, durant une intense période d’introspection. Les mélodies, envoûtantes et fougueuses sont empreintes de souvenirs d’enfance et les envolées sont aussi lyriques que délicates. Si le sublime páirc béal uisce, en ouverture de l’album, vient rendre hommage à ce lieu où Patrick Blaney a évolué, l’album se clôt avec DALL (abréviation de Cushendall), un hymne aux racines géographiques de Dara Tohill.

Le duo, à l’origine d’A Burial At Sea, dévoile ici onze pistes énergiques telles que tor head et sa basse écrasante ou bien GORSE BUSH ON FIRE et ses accords excitants. Mais dans les interstices se glisse masterfred : sombre, puissante et paisible. Et ce refrain, qui revient, en boucle : «  I think I fell on hard times, but that’s alright ». Une chanson entre le shoegaze et le post-rock, matinée de cuivres pour souligner la délicatesse et la puissance des émotions. Cuivres qui se dessinent également sur Hy-Brasil et everything you are not. Car ce qui fait aussi la spécificité d’A Burial At Sea, c’est bien l’utilisation fugace et exaltée de la trompette, en la personne de John Naylor. Les morceaux prennent alors une nouvelle forme, emportant l’auditeur et l’auditrice toujours plus loin.

NEW old et everything you are not se répondent alors. NEW old semblant faire le pont avec le précédent album. Un post-rock qui prend son temps, où les guitares semblent n’exister que pour elles, avant que les cuivres et les tambours annoncent la douce folie et l’ivresse de la montée, si jouissive. Il faudrait rejouer cet instant, sans cesse, pour libérer l’éclat du cœur et la fatigue des corps qui ne veulent plus avancer. A côté, object of the house se joue. C’est un titre aux couleurs shoegaze, qui se murmure et se savoure. On devine des intonations mais elles sont basses, à l’inverse du morceau T.G.G.O.A, où une voix se devine immédiatement. Voix samplée qui semble venir d’un autre temps. Enfin, peut-être alors parler de down to the floor, mariage subtil de math-rock et de post-rock. Une énergie décuplée qui s’évapore délicatement sur les dernières notes.

Avec ce nouvel album, A Burial At Sea saisit comme jamais les instants et les sentiments. Des mélodies raffinées aux élans effrénés, les musiciens déposent au creux de nos pensées quelques parcelles magiques, semblant venir d’un ailleurs imaginé que par eux.