Jeune pousse de la scène française pop R’n’B, Jaïa Rose sort aujourd’hui son single « 1000MG » accompagné d’un clip à l’esthétique soignée. Lauréate du Fair 2019, la jeune artiste s’est aussi produite à la dernière édition du MaMA festival afin de présenter son tout premier projet. Franco-congolaise originaire de Bordeaux, Jaïa Rose embrasse des thématiques bien ancrées dans son époque, mêlant sonorités hip-hop, reggae et electro. En attendant la sortie de son très engageant premier EP « 1000MG » le 21 février prochain, rencontre avec une artiste prête à illuminer 2020.
LFB : Alors, raconte-nous comment s’est passé la soirée du Fair et celle du MaMA en octobre dernier ? Est-ce que c’était tes premiers lives devant des professionnels ?
Jaïa Rose : Oui c’était un peu mes deux premiers lives devant des pros. Ça s’est très bien passé, le Fair c’est vraiment une chance à ce stade du projet, qui est au tout début, donc c’est une chance d’être parmi les lauréats. Le MaMA c’est aussi une bonne première scène.
LFB : Est-ce que tu as abordé ça d’une manière différente par rapport à tes autres shows ?
Jaïa Rose : Le Café de la Danse à la soirée du Fair, j’étais assez stressée quand même, c’est une belle scène en plus. Mais pour le MaMA du coup j’étais plus rodée et ça allait un peu mieux, j’étais juste contente de pouvoir chanter sur scène.
LFB : Ça représente quoi la scène pour toi ?
Jaïa Rose : La scène permet de partager ses chansons avec le public, même si je n’ai pas encore de public à moi, maintenant. C’est une sensation qui est géniale, que ce soit dans les différents arts, parce que je danse aussi. Initialement je danse et je faisais de la scène en tant que danseuse, donc en faire en tant que chanteuse c’est encore une autre dimension, un partage différent, il y a plus d’échange qui se crée.
LFB : Tu as l’habitude des performances donc ?
Jaïa Rose : La danse c’est vraiment différent je trouve, il n’y a pas du tout le même partage, c’est aussi magique mais c’est vrai qu’avec la musique les gens sont différents et l’aspect partage est vraiment fort.
LFB : Une dimension différente aussi car cet EP est très personnel non ?
Jaïa Rose : Oui, je mets du personnel et c’est intéressant de voir selon les titres ce qui touche plus ou moins le public aussi. Ça depend, comme le public vient et ne s’attend pas à reconnaitre les musiques qu’il va recevoir, c’est plus interessant de voir cette réception là. C’est une découverte autant pour le public que pour moi qui appréhende la scène.
LFB : Quels ont été les retours que tu as pu avoir jusqu’ici ?
Jaïa Rose : La dernière fois j’étais au Hasard Ludique, j’étais en premiere partie et les gens étaient hyper réceptifs. J’ai eu des retours trop mignons de personnes qui sont venus me voir après le concert.
LFB : En parlant de première partie, tu as fait celle de Chilla et celle de Melissa Laveaux ?
Jaïa Rose : J’ai déjà fait la premiere partie de Melissa Laveaux à Orléans et Laval, c’était la première fois que je faisais une scène à l’extérieur de Paris et Chilla à Tourcoing en novembre. Chilla ça se rapproche plus de mon univers un peu urbain, Melissa Laveaux j’ai aimé aussi, c’est intéressant car c’est un public différent, plus âgé, et mon style est un peu éloigné mais c’était intéressant de voir comment son public est réactif à mes chansons.
LFB : D’où vient Jaïa Rose ?
Jaïa Rose : Initialement je m’appelle Aloïse. Jaïa Rose ça vient de la danse, c’est un peu mes pseudonymes dans la danse. Jaïa c’est mon nom dans le voguing, parce que je fais du voguing aussi et du coup mon nom dans la ballroom c’est Jaïa. Rose ça vient de mon groupe de hip hop, on est 4 filles et on s’appelle Bien La Rose.
LFB : Tu fais encore partie de ce groupe ?
Jaïa Rose : Oui, je fais partie d’une house dans le voguing là ou je m’appelle Jaïa. Mon nom c’est un mix des deux, de mon identité dans la danse, parce que ça reste de l’art et ça reste moi.
©Mohamed Zayana
LFB : Tu aimerais mêler ces deux arts dans ce projet musical ?
Jaïa Rose : Oui c’est un de mes objectifs, surtout sur scène quand mon projet grandira. C’est vraiment une dimension importante et dans les clips à venir aussi, j’aimerais que ça accompagne un peu le projet.
LFB : Aujourd’hui, chanter en français, c’est un parti-pris ? Une facilité ? C’est venu naturellement ?
Jaïa Rose : Alors au début les premières chansons que j’ai écrites c’était en anglais et j’ai rencontré un label qui s’appelle Mozaï et ils m’ont dit qu’ils travaillaient plus en français. Et au début c’était un peu un challenge mais c’est ma langue maternelle et je me cachais un peu derrière l’anglais en fait. Au final, maintenant je préfère écrire en français, ça semble plus vrai, c’est ma langue maternelle, c’est plus naturel.
LFB : La scène des jeunes artistes français R’n’B commence à bien se développer. Est-ce que tu sens appartenir à ce mouvement, à cette vague ?
Jaïa Rose : Il y a quelques jeunes artistes que je suis comme Yseult et récemment Sally. J’ai adoré son passage au Colors Show et Yseult pour ses textes, le projet qu’elle a, plus urbain, R’n’B, j’aime beaucoup. Je sens qu’il y a de plus en plus de petits artistes qui montent un peu dans cette vague là.
LFB : Est-ce que pour toi c’est quelque chose d’important le sentiment d’appartenance ?
Jaïa Rose : Important pas plus que ça, je trouve ça cool des artistes comme ça dans lesquels je me reconnais, c’est vraiment ma musique que je propose et je ne fais pas cette musique la pour être dans ces codes là, pour me dire je vais être dans ça ou pour répondre à ça.
LFB : Tu peux nous parler de ta participation au clip d’Aysat « Ailleurs », il y a deux ans ?
Jaïa Rose : En fait le projet à un peu commencé à partir de là. Parce que du coup Mozaï dont je te parlais c’est le label d’Aysat, et c’est mon prof de danse qui a été contacté pour chorégraphier le clip et il leur a dit que je chantais aussi. Ils m’ont invitée au studio et c’est parti de là.
LFB : C’était le point de départ de la professionnalisation du projet ?
Jaïa Rose : Ça a pris une autre envergure à ce moment là. C’est ça qui a apporté une autre dimension au projet d’un coup. Moi j’ai réfléchis à comment je voyais un projet, ce sont des questions que je ne m’étais pas forcément posées. J’écrivais des chansons en anglais, j’aime trop le R’n’B, la soul, et je me disais ok en français qu’est-ce que ça peut donner, qu’est-ce que j’ai envie de dire, comment le dire en français… Je savais ce que j’avais envie de dire, en anglais j’abordai déjà un peu les même sujets, mais en français c’était un peu différent, comment avec une influence un peu britannique je pouvais le retranscrire en français.
LFB : Qu’elle est la configuration de scène ?
Jaïa Rose : Sur scène il y a Louis qui m’accompagne à la guitare et qui lance les instrus. Pour l’instant on est que tous les deux.
LFB : De te lancer dans un projet solo après Bien La Rose, comment tu le ressens ?
Jaïa Rose : C’est nouveau mais en même temps ça a un peu coulé de source. Ça s’est fait de rencontres en rencontres et je retrouve la dimension de la scène, je ne suis pas perdue non plus. Je suis de nature un peu timide mais sur scène je le vois d’une manière différente, c’est un espace ou je peux me lâcher et être libre.
LFB : Pour finir, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour l’avenir ?
Jaïa Rose : Des beaux clips, des belles scènes et une bonne reception du projet puisque c’est tout nouveau, c’est déjà bien.
Retrouvez Jaïa Rose au Bise Festival à Nantes le 21 janvier, en première partie d’Yseult à Strasbourg le 13 février, de Chilla à Ris-Orangis le 29 février et de Némir le 13 mars à l’EMB Sannois et sur plusieurs dates en France.