ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Aujourd’hui, on part à la découverte des influences de Adam La Nuit, artiste belgo-congolais qui fusionne dans sa musique RnB, afro et chanson française.

Autre Ne Veut – Counting
Nous sommes en 2013. J’ignore ce qu’est une crise d’angoisse, je ne sais pas ce qu’est l’anxiété. Je connais le mot stress.
Mais l’anxiété ne fait pas partie de mon vocabulaire, ce n’est même pas quelque chose d’envisageable pour expliquer mon cœur qui se met à paniquer sans raison apparente. J’ai l’impression que je vais crever. Les médecins me trouvent un souffle au cœur, mais rien d’affolant, et ce n’est pas ça qui pourrait expliquer cette tension élevée. « C’est sûrement psychologique. »
Je sors de l’hôpital avec ma mère et on se dit que ce n’est rien, que ça va passer. Les médecins ne peuvent rien faire et je ne verrai pas de psychologue.
À cette époque, il y a un album que j’écoute sans arrêt : Anxiety de Autre Ne Veut. Je n’ai jamais su ce que voulait dire le mot Anxiety, je n’ai jamais cherché à le savoir.
Red Hot Chili Peppers – Under the bridge
C’est tellement cliché, c’est comme citer Wonderwall, Creep ou Smells Like Teen Spirit.
Le fait est que je n’étais pas destiné à écouter ce genre de chanson. Quand j’étais ado, je faisais partie des gens qui sont censés écouter du hip-hop, du rap, du RnB.
Mais j’ai été grunge à un moment. Je me cherchais. À défaut de me trouver, j’ai surtout découvert beaucoup de belles chansons. J’étais un Congolais, et j’aimais le rock.
Véronique Sanson – Ma révérence
Ça fait plus ou moins deux ans que je suis arrivé en Belgique. On regarde la Star Academy, et cette dame, que je trouve magnifique, se met à chanter. Je suis déjà captivé par la prestation et par la musique.
Assis par terre, beaucoup trop près de la télévision, j’entends derrière moi ma mère, assise sur le fauteuil, me dire : « C’est l’une de mes chansons préférée » Et là je suis très étonné, parce que j’ignorais que ma mère écoutait de la variété française.
J’étais encore plus étonné de me dire qu’elle connaissait cette dame-là, que moi je ne connaissais pas, et en plus une chanson qui n’était pas très connue. Alors je me concentre pour écouter la chanson et à un moment j’entends cette phrase qui me donne la chair de poule :
« Quand mon fils sera grand, qu’il n’aura plus besoin de moi, quand les gens qui m’aimaient seront emportés loin de moi, je tire ma révérence »
Je crois que c’est l’une des premières fois dans ma vie où je me suis rendu compte de la puissance et de l’impact qu’une chanson peut avoir dans la vie d’un être humain.
Myriam Fares – Ana wel shog
Nous sommes à Kinshasa, dans la voiture de mon beau-père. C’est une Mazda blanche décapotable, il fait beau. Je connais sa playlist par cœur, il y a du Nancy Ajram et d’autres chanteuses et chanteurs du Liban, son pays qui, je le sais, lui manque.
Mon beau-père aime me voir chanter en arabe. Je ne comprends rien de ce que je chante, mais c’est assez pour dire que je connais la chanson par cœur. Plus tard je la chanterai souvent.
C’est fou de penser que l’une des chansons qui me fait le plus penser au Congo est une chanson en arabe.
Quartier Latin – Ultimatum
La ligne de guitare, la ligne de basse, le flow, les couplets, le refrain incroyable… un cri guerrier pour parler d’amour.
Un jour, le monde comprendra la puissance de la musique congolaise, sans l’exotisme qu’on lui colle. Je parle ici de ses qualités purement artistiques, musicales, poétiques…
Burial – Archangel
Il est très tard, tu rentres chez toi à pied, tu es un peu saoul.e. Sur un beat trip hop tu entends :
« Kissing You
Tell me I belong, tell me I belong, tell me I belong
Holding you
Couldn’t be alone, Couldn’t be alone, Couldn’t be alone »