ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent.Alors qu’ils dévoileront leur nouvel EP Space Jam chez Futur Records mercredi, on plonge aujourd’hui dans l’esprit fou qui se cache derrière Albinos Congo.
RZA – FLYING BIRDS (Ghost Dog – The Way Of The Samurai)
Quand j’étais petit, j’étais énormément influencé par mon grand frère et mon cousin, toujours à trainer dans leurs pattes. J’avais interdiction de mater Dorothée, mais heureusement qu’ils étaient là pour me filer des VHS de Dragon Ball Z en scred. Jusqu’au jour où ils m’ont fait découvrir Akira et Ghost Dog, qui ont été des expériences assez traumatisantes dans le bon sens du terme, je crois.
Je me souviens qu’en fin d’année de 5ème, ma prof d’anglais nous avait demandé de lui ramener des films en VO sous-titrée, du coup j’avais apporté Ghost Dog. Les potes de ma classe avaient trop kiffé, mais vu comme elle avait l’air choquée, je pense qu’elle avait pas du mater le film avant.
THE BEATLES – HELTER SKELTER
Mon premier émoi rock’n’roll. J’avais retrouvé une vieille tape du White Album version japonaise dans mon grenier. Trésor vraisemblablement ramené par mon oncle à l’époque où il travaillait sur le bateau « Le France » qui parcourait le monde dans la fin des années 60.
Il en profitait pour rapporter de la musique à gogo pour ses potes. Je la mettais en prenant ma douche sur mon lecteur cassette Fisher Price avant d’aller au collège. Sans doute le premier morceau de Hard Rock et ça me fait trop marrer de me dire qu’il a été écrit par le même mec qui a composé Ob-La-Di, Ob-La-Da qui s’est retrouvé être le générique de Corky, un adolescent pas comme les autres. Récemment Adrien Durand du fanzine le Gospel nous a demandé de faire une reprise pour sa compile Mainstream. Après une tentative médiocre sur sk8er boi de Avril Lavigne, on s’est attaqué à Tomorrow Never Knows des Beatles, déso pour ce blasphème bourré d’auto-tune…
GIRLS – MORNING LIGHT
Le premier live qui m’a vraiment trop marqué. C’était en 2010, l’époque où avec les potes on trainait devant l’Olympic à Nantes pour demander aux artistes si ils pouvaient pas nous mettre sur leurs listes. Et vu que la plupart du temps, ils ne connaissaient personne dans notre ville, ça marchait quasi à tous les coups. Y avait pas un chat dans la salle. Je me souviens qu’ils avaient tiré des rideaux et avancé la scène pour que ça paraisse moins vide. Le concert était complètement ouf, une espèce de mélange garage, shoegaze, ultra sentimental. Une grosse vague d’amour dans nos petits cœurs. Après le concert, on était rentré discretos dans leur loge et j’avais fait écouter mes premières démos à Christopher Owens, qui m’avait dit un truc du genre «Keep going dude»
PINK FLOYD – LIVE AT POMPEI
Je me souviens de ce lendemain de soirée, il y a maintenant presque dix ans, avec Pierre le guitar hero officiel d’Albinos Congo. On était en mega ramasse et on a eu la bonne idée de se mettre le live at Pompéi pour s’endormir. On somnolait et là on tombe sur la phase du claviériste Richard Wright expliquant que les machines le font grave flipper et qu’il a peur de se faire posséder par les synthétiseurs. Et ça découle sur Roger Waters qui lui en a rien à branler : il tape une espèce de morceau ultra violent sur son synthi EMS – une sorte Mr. Oizo 30 ans en avance – juste avant de trouver la séquence mythique de «On the run». En voyant ça, on s’est dit que ça pourrait être cool de se faire posséder par les synthés.
GIRL BAND – LAWMAN
Souvenir de mes vacances d’été 2014 avec mon amoureuse Margot, qui joue de la basse dans Albinos Congo. On se retrouve dans une sorte de rad sur les docks de Copenhague avec une scène qui s’apparente à des anciennes fondations de chiottes. On s’avait pas trop à quoi s’attendre, les zikos avaient un style de émo et le chanteur lui ressemblait à un petit catho.Le concert commence et là on hallucine sur leurs gros noises de guitares mega VNR ultra contrôlés. Le chanteur complètement habité gueule dans le micro avec son timbre de voix calliente entre un Julian Casablancas et un James Murphy bien déglingo. Depuis Margot ne peut plus se passer de disto sur sa babasse hihi.
T/O – A DOG IN THE SLEEVE
Sans doute la tape qu’on a le plus saigné lors de notre tournée espagnolo-portugaise.Avec Antoine, notre batteur, je pense qu’on est certainement les plus gros fans hardcore de cet album de T/O. Même après une cinquantaine d’écoutes, on a toujours l’impression qu’il y a des subtilités, des sons qu’on avait jamais entendu avant, comme si le disque était en constante évolution.Et en plus de ça, le man s’est offert l’ultime privilège de réaliser son clip par Vinyl Williams (le petit fils de John) qui fait des albums complètement ouf et des clips de malades. Celui de « A dog in the sleeve» en est un bon exemple : on se retrouve emporté dans une sorte de «Second Life» mega psyché en 3D dans lequel tu peux te balader avec ton joystick