ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Cette fois-ci on plonge en plein cœur de l’univers musical de Nikola pour une sélection XXL.
Oxmo Puccino – L’enfant Seul
Un morceau auquel je me suis beaucoup identifié quand j’étais gosse, il me fait beaucoup de bien. C’est aussi la première fois que je me dis « Toi aussi, tu peux faire du bien avec des mots ». Et puis c’est quand même sacrément beau…
Serge Gainsbourg – Je suis venu te dire que je m’en vais
Après le rap je découvre la chanson française, avec Gainsbourg. Ce morceau est incroyable pour moi. Il décrit si bien des sentiments si compliqués avec des mots si simples. C’est la quête ultime de l’auteur à mon sens : faire simple et efficace. Et puis, Gainsbourg a chanté beaucoup de poésies célèbres, alors je me suis mis à en lire.
Léo Ferré – La solitude
Et quelle poésie… Ca me fait toujours une sensation spéciale d’écouter Ferré. C’est beau. C’est bizarre. Ca dérange mais ça fait du bien. « Devant c’est derrière, la nuit c’est le jour ». En plus de ça, il a une manière étrange d’interpréter ses morceaux sur scène, et ça me plait beaucoup. Il est possédé par chaque mot, et aucun de ses lives sur Youtube ne se ressemblent (tu peux vérifier, je les ai tous saigné).
21 Savage x Metro Boomin ft Young Thug – Rich Nigga Shit
Comment évoquer Léo Ferré sans parler d’Atlanta et de grosse Trap… Plus sérieusement, bien qu’il soit sorti en 2020, ce morceau concentre toutes les sonorités que je me suis injecté quand j’étais au collège. Kiff maximum. C’est l’hymne de la planète Nikola.
Hamza – Henny me noie
On se connait un peu mieux maintenant, alors on va éviter de se mentir. J’ai passé plus de temps à gratter des textes au fond de la classe qu’à écouter en cours d’anglais, alors à part « Gucci, Prada » et les refrains de Chief Keef je capte pas grand chose. Plus généralement, je suis vraiment amoureux de la langue française, alors quand cette vibe est arrivée en France je suis devenu complètement fou.
Booba – Ma définition
C’est le morceau qui m’a poussé à me faire confiance. À assumer tout ce que je suis, même si j’ai « poussé comme une ortie parmi les roses ». Booba il donne de la force, il te dit « personne te donnera rien alors prends tout ce que tu peux ».
Sébastien Tellier – La ritournelle
Pour tout prendre, je me suis dit qu’il fallait d’abord apprendre. À 13 ans j’étais déjà trop vieux pour pouvoir entrer au conservatoire. Alors j’ai écouté tout ce que j’ai pu en essayant de comprendre la musique. Et ce morceau-là, mesdames et messieurs, c’est une masterclass.
Nicolas Jaar – Killing time
Dans le genre masterclass, on a aussi Nicolas Jaar. Je crois que des fois, les bruits ont plus de sens que les mots. Un verre qui casse, une porte qui claque. Je pense que c’est tout autant de la musique, et j’en cache partout dans mes instrumentales pour peindre mes ambiances.
Goran Bregovic – Mesecina
Je trouve que c’est une jolie manière de conclure que de revenir à mes origines : la Yougoslavie. Cette chanson présente un monde où la fumée de la guerre a tout recouvert. Un monde où on ne sait plus si c’est la lune ou si c’est le soleil qu’on distingue difficilement dans le ciel. Ce morceau interroge : « Que va-t’on devenir ? ». Mais merde, ça fait tout ça en faisant la fête. Ça boit, ça danse, ça crie. Ça sent bon la sueur, et ça représente parfaitement l’esprit de mon pays.