ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Alors que son nouvel album Une Fille, qu’on attend impatiemment sortira dans 1 mois tout pile, Laura Cahen fait un passage sur La Face B pour nous raconter les nombreux artistes qui l’influencent.
Manha de Carnaval – Eliseth Cardoso
L’émotion à l’état pur ! On s’en parle souvent avec Dan Lévy – qui a réalisé mon prochain disque – passion commune pour ce film fantastique Orfeu Negro, et pour sa musique. Un chef d’œuvre… On l’évoquait notamment quand on enregistrait « La complainte du soleil » dont l’ADN pourrait s’en rapprocher par certains côtés, dans mon imaginaire en tout cas. Cette version de Manha de Carnaval est très simple, très pure justement : une guitare, une voix, murmurée au début, comme si elle se rappelait au fur et à mesure de la mélodie, comme si elle s’adressait à une vieille âme enfouie à l’intérieur d’elle-même. Puis la voix se libère et c’est déchirant…
Honeycomb – Kadhja Bonet
Kadhja Bonet c’est ma grande révélation de ces dernières années. C’est un mélange de plein de choses que j’aime, la voix qui sonne vieux jazz des années 60, la prod un peu psyché, et la richesse rare des arrangements et du son. Je l’ai vue sur scène au Café de la Danse il y a 2 ans, elle portait une salopette sur col roulé, un chignon et des lunettes. J’ai été bluffée par le contraste entre la puissance de sa musique et son humilité. Magnifique…
J’adorerais chanter avec elle
The Rip – Portishead
Incontournable Portishead. Incontournable The Rip. Cette guitare classique qui se transforme en gros arpeggio de synthé, et cette caisse-claire sans timbre… c’est ma quête !
Aussi, la plupart du temps en ce qui me concerne, c’est la voix le vecteur premier de l’émotion, j’y suis particulièrement sensible. J’aime la voix, j’aime les voix. Et celle de Beth Gibbons est certainement une des plus belles du monde pour moi…
What He Wrote – Laura Marling
Grand amour pour toute l’œuvre de Laura Marling, et encore plus pour son deuxième album I Speak Because I Can duquel je ne me lasserai jamais je pense.
What He Wrote , qu’on retrouve sur la superbe B.O de la série Peaky Blinders, est d’une profondeur hallucinante. Le texte est sublime, son jeu de guitare merveilleux. Il n’y a pas besoin d’autre chose. Elle fait vraiment partie des chansons que j’aurais voulu écrire…
Il pleut – Brigitte Fontaine
Le texte de Il pleut m’a bouleversée, d’une simplicité presque naïve mais d’une profondeur et d’une vérité glaçante. Je la trouve extrêmement forte et inspirante pour ça Brigitte F.
Le mélange entre évidence, banalité, poésie et drame. La vie quoi. L’art de dire des choses très dures, très simplement et en souriant, comme dans Dommage que tu sois mort.
Philippe Katerine arrive à faire ça aussi très bien. Puis le son est fou, ça fait penser à des chansons de Gainsbourg, les arrangements sont dingues avec ces riffs joués par presque tous les instruments à la fois, et ces breaks de batteries très pop en même temps. Tout ce que j’aime !
The Barrel – Aldous Harding
Oh la la je suis fan ! De tout, la voix, la batterie, la guitare, l’élégance dépouillée, la nonchalance… Et le clip !! Son chapeau, la danse… Incroyable… À regarder jusqu’au bout, absolument !
Jenny Wren – Paul Mc Cartney
J’ai été bercée avec les Beatles, mais n’avais pas vraiment écouté les albums solos de Paul Mc Cartney. Je suis tombée sur cette chanson il y a quelques mois, et à chaque fois que je l’écoute, mes poils se dressent et j’ai les larmes aux yeux. Elle touche quelque chose chez moi, je ne saurais pas vraiment l’expliquer, c’est physique. La guitare est splendide, la mélodie me transporte et le solo de duduk m’achève… Je la mets tout le temps depuis, ma copine ne la supporte plus hahaha.
Caroline – Arlo Parks
Ma fascination la plus récente, c’est Arlo Parks, qui m’inspire beaucoup. Elle a une vraie plume, très poétique en étant ancrée dans le quotidien. C’est de la pop très fine, c’est soul aussi avec une gravité et une profondeur d’âme insensée…
Y en a-t-il – Bertrand Belin
Y’en a-t-il, c’est la chanson qui ouvre le magnifique album Hypernuit de Bertrand Belin, qui m’accompagne depuis longtemps.
Cette chanson est magique ! Chez Bertrand, j’admire en tous points son écriture ciselé, ses textes courts mais incroyablement poétiques et évocateurs, ses mélodies et son jeu de guitare incomparable. C’est exactement ce que je recherche, quand j’écris des chansons !