ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. A l’occasion de la sortie de son premier EP, Longing, Irène Schrader nous partage son ADN musical.
Faye Wong – 传奇
Irène Schrader : Ma mère m’a fait découvrir cette chanson quand j’étais toute petite, et je ne m’en suis jamais lassée !
Son répertoire Mandopop est ma source primaire de musique chinoise, ce qui fait que je garde aujourd’hui un vrai faible pour les chansons de sa génération.
传奇 est une poésie douce, mélodique et borderline kitsch, qui évoque une “nostalgie avant l’heure” si difficile à capturer en chanson. L’interprétation de Faye Wong (une véritable star du monde Canto/Mandopop) est la plus connue, mais j’en ai écouté beaucoup d’autres. C’est une des rares fois où la chanson en soi m’impacte plus que la façon selon laquelle elle est chantée.
The Honeysticks – Out Like a Light
Irène Schrader : La playlist “découvertes de la semaine” de Spotify nous sort parfois des pépites, et Out Like a Light en est une pour moi. Je l’ai écoutée la première fois quand j’avais 17 ou 18 ans, pendant un hiver brumeux aux Pays-bas. Aujourd’hui, je l’associe souvent à l’innocence parce que j’étais très jeune, durant une période de ma vie où je commençais à peine à oser assumer mon propre art et à me construire de façon plus générale. Je pense que c’est réellement l’une des plus belles chansons de rupture qui existe, je ressens toujours des frissons quand je l’écoute.
Taylor Swift – State of Grace
Irène Schrader : Taylor Swift tiendra toujours une place spéciale dans mes références, parce c’était mon portail vers la pop culture des années 2010, quand je venais d’entrer en 6ème (merci Youtube).
Dès que j’ai commencé à chanter et à m’accompagner au piano, ses chansons faisaient partie des premières que j’ai su jouer. En tant que préado, j’étais très attirée par l’honnêté dont elle fait preuve dans ses chansons, et je pense que c’est ce qui m’a donné envie de faire un peu pareil dans les miennes plus tard.
State of Grace reste dans mon top 3 de sa discographie: c’est un hymne triomphant dédié à l’amour et au renouveau, ce dernier étant un thème qui m’intéresse particulièrement.
Le dynamisme de la chanson est super rafraîchissant, on y retrouve des moments de pauses contemplatifs, une instrumentale Arena rock qui fait bouger, et une imagerie bourdonnantes.
Yiruma – Falling
Irène Schrader : Mes premiers pas dans le monde de la musique ont été marqués par le piano, qui n’a jamais cessé de m’accompagner.
J’ai failli mettre du Chopin ou du Debussy ici, mais j’ai finalement décidé d’opter pour Yiruma dont j’ai écouté l’ensemble des chansons lors d’un voyage à Taiwan en 2019.
J’ai commencé à m’intéresser à ce style post-classique au collège, qui agissait à l’époque un peu comme un entredeux de la pop contemporaine qui m’était encore très nouveau à l’époque et de la musique classique qui m’était plus familière. Il est parfois difficile de se détacher des codes conventionnels de composition (surtout lorsqu’il s’agit du piano) et je pense que Yiruma et d’autres compositeurs contemporains m’ont aidé à expérimenter sans pour autant me détacher de ces racines classiques.
Michel Berger – Seras-tu là ?
Irène Schrader : La poésie et la chanson française sont deux choses qui me sont particulièrement importantes parce que c’est notamment à travers elles que j’ai appris le français et surtout à apprécier cette langue. Pour cette dernière chanson, j’ai choisi du Michel Berger parce que je le considère comme ma première véritable initiation à la culture de la chanson. Je l’ai découvert à travers un documentaire Arte au collège et j’étais très marquée non seulement par son talent, mais aussi par la scène incroyable de la musique française dans la seconde moitiée du XXème siècle.
Etant quelqu’un qui porte beaucoup d’importance au lyricisme, je me suis sentie chez moi dans le monde de la chanson.
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