ADN #477 : Vanderworlf

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Alors qu’il a dévoilé cet été son nouvel album, 12 Little Killers, Vanderwolf nous dévoile aujourd’hui les albums qui l’ont marqué et qui définissent son ADN musical.

Crédit : Sin Bozkurt

FR :

Vanderwolf : Lorsqu’on me demande quels sont les albums qui ont eu le plus d’impact sur moi, je me tourne habituellement vers la musique des années 1960 et 1970, qui a changé ma vie. Mais dernièrement, j’apprécie beaucoup la riche période de musique entre 1995 et 2015.

Une grande partie de ma collection de cette époque était sur CD – et récemment je les ai tous donnés. Je ne veux que des vinyles ! Je dois remplacer ces CD par des vinyles et je redécouvre à quel point cette période de la musique était forte pour l’expérimentation dans la musique pop.

Tous ces albums élargissent la palette de l’orchestration et démontrent les lois de l’harmonisation de manière éclairante. Que ce soit High Llamas, Divine Comedy, Belle & Sebastian, Cornelius ou Sufjan Stevens, il y a une volonté de tirer le meilleur des vrais génies de la pop (Brian Wilson, Serge Gainsbourg, The Zombies, Burt Bacharach, Lennon-McCartney, Ennio Morricone) et de s’appuyer sur leur riche et innovant héritage.

EN :

Vanderwolf : When I am asked about the albums that have had the most impact on me, I ordinarily turn to all the life-changing music of the 1960’s and 70’s. But lately I’ve had a great appreciation for the rich period of music between 1995 and 2015. 

Much of my collection from this time was on CDs — and recently I gave them all away. I only want vinyl!  So I’m finding I need to replace those CDs with vinyl and I am rediscovering just how strong this period of music was for experimentation in pop music. 

All these albums expand the palette for orchestration and demonstrate harmonisation in illuminating ways. Whether it was High Llamas, Divine Comedy, Belle & Sebastian, Cornelius or Sufjan Stevens, there’s a drive to pull the best from the true geniuses of pop (Brian Wilson, Serge Gainsbourg, The Zombies, Burt Bacharach, Lennon-McCartney, Ennio Morricone)  and build upon their rich innovative legacy. 

Flaming Lips – Pompeii Am Götterdämmerung de l’album At War With the Mystics

FR :

Vanderwolf : Pour ceux qui, comme moi, déploraient les tendances low-fi et dépouillées de la musique des années 1980, les Flaming Lips ont fait irruption sur la scène comme un bain chaud et bienvenu de bombance colorée et de folie mélodique tentaculaire. Avec l’arrivée de Steven Droidz, le groupe s’est réinventé en un organisme vraiment singulier – un Disneyland de joie psychédélique musical et itinérant. L’un des rares groupes avec lesquels je n’ai pas eu l’occasion de travailler. Je ne rate jamais une occasion de les voir en concert. Pompeii Am Götterdämmerung, bien qu’il ne fasse plus partie de leur répertoire, a toujours été un moment fort pour moi lorsqu’il était joué en live. J’aime à penser que c’est leur version de l’instrumental « Sparks » des Who. Souvenir mémorable : Wayne Coyne m’a abordé dans les coulisses à plusieurs reprises lors de festivals en me demandant : « Est-ce qu’on se connaît ? » chaque fois qu’il me voit. Mais il ne me connaît pas. Je ne suis qu’un fan anonyme.

EN :

Vanderwolf : For those, like myself who lamented to low-fi, pared-down tendencies of the music of the 1980’s, Flaming Lips burst onto the scene like a welcome warm bath of colourful bombast and sprawling melodic lunacy. With the addition of Steven Droidz, the band reinvented themselves as a truly singular organism — a touring musical Disneyland of psychedelic joy. One of my few bands, I’ve not had the opportunity to work with. I never miss an opportunity to see them live. Pompeii Am Götterdämmerung,  while no longer a staple of their set, was always a highlight for me when performed live. I like to think of it as their version of the instrumental,   »Sparks » by the Who. Lifetime memory: Wayne Coyne approaching me backstage at shows on several occasions at festivals asking,  »Dont I know you? » each time he sees me. But he doesnt. He insists on it. But I’m just an anonymous fan. 

Stereolab – Fuses de l’album Cobra Phases

FR :

Vanderwolf : S’il existait un prix pour l’ensemble d’une carrière récompensant la production la plus constante d’enregistrements de grande qualité, au son exceptionnel et tournés vers l’avenir, ce prix devrait être décerné à Stereolab, dont le niveau de contrôle de la qualité est inégalé. Ce titre et cet album sont sortis en 1999, produits par le brillant John McEntrie du groupe Tortoise – et je dois admettre que je ne l’avais pas remarqué à l’époque.

Ce n’est que récemment, après avoir fait une évaluation complète de toutes les sorties de Stereolab dans une tentative désespérée et coûteuse de remplacer mes CD par des vinyles, que j’ai réalisé à quel point il s’agissait d’un morceau complexe et fou de génie tentaculaire. Il n’est pas surprenant que les critiques musicaux l’aient critiqué. Il était difficile à manier dans sa profondeur et en avance sur son temps. Il est unique dans sa vision inébranlable de la musique sociale expérimentale sophistiquée.

Le groupe récupère 50 ans d’influences musicales, de l’exotica des années 1950 au jazz des années 1960, en passant par les bidouillages électroniques de Jean-Jacques Perrey et bien d’autres choses encore. Ils les secouent et les transforment en de superbes chansons faciles à chanter. Une réussite stupéfiante. Souvenir mémorable : j’ai été invité par le groupe à les regarder côté scène au festival Primavera à Barcelone alors qu’ils donnaient un concert incroyable – mention spéciale pour le batteur Andy Ramsey qui ne cesse de surprendre avec son jeu propulsif.

EN :

Vanderwolf : If there is a lifetime achievement award for most consistent output of high-quality, great sounding and forward-thinking recordings, that prize should go to Stereolab who’s level of quality-control goes unmatched. This track and this album came out in 1999, produced by the brilliant, John McEntrie of the band, Tortoise– and I must admit I overlooked it at the time. It wouldn’t be until recently that I’ve done a full appraisal of all Stereolab releases in a desperate and costly attempt to replace my CD’s with vinyl that I realised what a complex and mad piece of sprawling genius this is. It’s not surprising that music critics panned it. It was unwieldy in its depth and ahead of its time.

It stands alone in its unwavering vision of sophisticated experimental social music. The band scoops up 50 years of musical influences from 1950’s  exotica to 1960’s jazz to electronic doodles by Jean-Jacques Perrey and much more. They shake them all up and spill them into glorious singable songs. A staggering achievement. Lifetime memory: Invited by the band to stand side-stage at Primavera Festival in Barcelona as they raged through an incredible set– much credit to drummer Andy Ramsey who never  ceases to amaze with his propulsive drumming. 

Jim O’Rourke – Last Year de l’album Simple Songs

FR :

Vanderwolf : La carrière mystifiante du musicien polymathe Jim O’Rourke est une merveille. Alors que ces dernières années, il est resté dans le domaine de l’expérimentation noise-jazz, au début des années 2000, il a sorti une série de chefs-d’œuvre de musique rock en chambre (chamber-rock), chacun d’entre eux faisant référence à ses racines expérimentales. Ces albums regorgent de mélodies riches, d’un travail de guitare élégant et de belles orchestrations lumineuses. Discreet, Insignificance et celui-ci, Simple Songs, sont des classiques. Souvenir mémorable : Jim O’Rourke se produisant au Royal Festival dans le cadre de la tournée de Sonic Youth « Goodbye 20th Century » en 2001.

EN :

Vanderwolf : The mystifying  career of polymath musician Jim O’Rourke is a marvel to be seen. While in recent years, he has remained in the area of noise-jazz experimentalism, back in the early 2000’s he released a series of sweeping chamber-rock masterpieces each which touch upon his experimental roots. These albums are full of rich melodies, elegant guitar work and bright beautiful orchestrations. DiscreetInsignificance and this one, Simple Songs stand as a classic.  Lifetime memory: Jim O’Rourke performing at the Royal Festival as part of Sonic Youth’s thoughtful  »Goodbye 20th Century » tour in 2001. 

https://www.youtube.com/watch?v=T064RZ4K3mc

Mercury Rev – The Dark is Rising de All is Dream

FR :

Vanderwolf : Il me semble évident que deux des meilleurs albums sortis au cours des dernières décennies sont Deserter’s Songs et All is Dream de Mercury Rev. Exploitant une Amérique mythologique faite de paysages ouverts, d’autoroutes sombres et de chaînes de montagnes insurmontables, Jonathan, Grasshopper et leurs collègues ont construit deux épopées distinctes qui frôlent l’expérience cinématographique. Souvenir mémorable : Mercury Rev a illuminé la scène du Royal Festival Hall lors du Meltdown Festival de David Bowie avec leur interprétation de Deserter Songs en 2002.

EN :

Vanderwolf : It seems clear to me that 2 of the best albums released in any decade are Deserter’s Songs and All is Dream by Mercury Rev. Mining a mythological america of wide-open landscapes, dark highways and unsurmountable mountain ranges, Jonathan, Grasshopper and bandmates, built 2 distinct epics that verge on cinematic experience. Lifetime memory: Mercury Rev light-up the stage at the Royal Festival Hall on David Bowie’s Meltdown Festival with their performance of Deserter Songs in 2002. 

FUGU – The Best of Us de FUGU 1

FR :

Vanderwolf : Je ne connais pas beaucoup le groupe de Mendi Zannad, FUGU, mais c’est un disque auquel je continue de revenir. Ses mélodies somptueuses et sa production méticuleuse sont une incroyable réussite et ont été très bien accueillies en 2000 comme un contraste du son post-grunge épuré de l’époque. Son clavecin, ses cloches, ses harmonies à quatre voix, ses xylophones, sont un parfait exemple du côté follement ambitieux de l’époque dans la poursuite de la perfection pop.

EN :

Vanderwolf : I don’t much about Mendi Zannad’s band, FUGU but this is a record I continue to return to. Its sumptuous melodies and meticulous production are a startling achievement and were most welcomed in 2000 as a contrast to so much stripped-down, post-grunge noise at the time. Its harpsichord, bells, four-part harmonies, xylophones are a perfect example of the era’s wildly ambitious side in the pursuit of pop perfection. 

Super Furry Animals, No Sympathy de l’album Rings Around the World

FR :

Vanderwolf : Spectaculairement impraticables, les artistes outsiders gallois Super Furry Animals se sont démarqués du troupeau de Creation Records d’Alan McGee et de la plupart de leurs compatriotes britanniques par leur approche sans limites à l’écriture et à la production de chansons. Sans peur, irrévérencieux et planant comme le soleil, ce groupe d’hommes à fourrure a atteint de grands sommets, et l’approche unique et tordue de Gruff Rhys en matière d’écriture reste une influence pour moi aujourd’hui. Souvenir mémorable : la prise de contrôle du building par Super Furry Animals au Nouvel An 2006, lorsqu’ils ont joué 3 sets avec 4 installations interactives séparées. 

EN :

Vanderwolf : Spectacularly impractical, Welsh outsider artists, The Super Furry Animals stood apart from the flock at Alan McGee’s Creation records and most of their UK compatriots with their limitless approach to songwriting and song-production. Fearless, irreverent and high as the sun this band of furry men attained great heights and Gruff Rhys uniquely twisted approach to songwriting remains an influence on me today. Lifetime memory:  2006 New Years Eve, Super Furry Animals building-take over perform 3 sets with 4 separate interactive instal

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