ADN #521 : Isla oiseau

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Alors qu’ils célèbrent aujourd’hui la sortie de leur Barque, le duo Isla Oiseau nous partage leurs inspirations.

Brigitte Fontaine & Jacques Higelin – Cet enfant que je t’avais fait

On a découvert cette chanson à l’exposition qu’avait fait Étienne Daho il y a quelques années à la Philharmonie de Paris. Il y avait cette video dans un coin, Brigitte Fontaine et Higelin sont tellement étranges, ils se parlent sans s’écouter ; d’ailleurs, on n’est pas certains de savoir de quoi ils parlent, mais on aime être plongés dans ce malaise. En tous cas, en 68, quand la chanson est enregistrée, c’était un vrai couple… et on adore l’idée de chanter l’incompréhension dans l’amour. Ce thème traverse pas mal notre écriture, on trouve très beau et poétique de pouvoir rester toujours un peu étranger l’un à l’autre.

HARUOMI HOSONO   –  The Last Paradise 

Pacific est un album « classic » de la fin des années 70, qui rassemble trois compositeurs japonais: Haruomi HosonoShigeru Suzuki et Tatsuro Yamashita

C’est un des vinyles qui tourne le plus sur notre platine. C’est l’expression parfaite de la nostalgie tropicale, un mood qui nous va parfaitement.

Tout y est inspirant : les basses medium, les lignes de synthé, le son des vagues. C’est une grande référence, autant pour la composition que pour la production.

THE WHITE STRIPES -We’re Going To Be Friends

Encore un duo !  Ce morceau est sur White Blood Cells, pour nous, le meilleur album des White Stripes. C’est à la fois une sorte de berceuse et de chanson d’amour. 

C’est peut-être ça qu’on a le plus chanté dans notre vie, parce qu’on endort nos enfants avec.  En plus d’être très belle, cette chanson est tellement simple. 

Les trois accords les plus utilisés de la musique américaine et pourtant, elle a vraiment un truc marquant. 

FACUNDO CABRAL – No Soy de Aquí, Ni Soy de Allá

Il y a une dictature de musique latino et espagnole à la maison, Wanda n’écoute que ça. J’aime l’humour, la poésie et la beauté du chant de cette chanson. Facundo Cabral est argentin, sa vie elle-même est un poème, même sa mort est invraisemblable et tellement latino : il a été assassiné par erreur par la mafia du Guatemala. Comme mon père Il a fui la dictature militaire au milieu des années 70.

Là j’ai mis Facundo, mais ça aurait pu être Chavela Vargas, Mercedes Sosa, Victor Jara, Paquita la del bario, Los Tigres del Norte, ou bien les guitares espagnoles de Joaquin Sabina, Paco Ibanez ou Maria Dolores Pradera. J’ai la même playlist qu’une grand-mère latino. C’est la musique que j’aime le plus au monde. Est-ce que ça s’entend dans la nôtre?

COURTNEY BARNETT & KURT VILE – Over Everything

Over Everything, c’est le duo le plus cool des dernières années : chanson idéale pour aller bien, ou pour faire de la route, ou pour terminer une playlist… 

Et puis, ça donne très envie de composer : ils racontent que ce qu’ils aiment par dessus tout (Over Everything), c’est d’être seuls et de chercher des riffs de guitare.

«I wanna dig into my guitar, bend a blues riff that hang. » 

Elle nous fait penser à un autre morceau qui, pour le coup, était un peu un hymne de l’adolescence de Billy – « Anyone else but you » des Moldy Peaches. 

(Re) Découvrir Isla Oiseau :