ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Ce soir, ce sont les parisiens de Moonsters qui nous dévoilent les morceaux qui les influencent.
Alain Goraguer – La Femme
La B.O de la planète sauvage, composée par Alain Goraguer (notamment arrangeur pour Serge Gainsbourg et Boris Vian) enregistrée en 1973 nous plonge dans le monde surréaliste des Draags, espèce humanoïde vivant sur la planète Ygam. Alain Goraguer s’inspire de leurs mouvements qui sont comme « en ralenti permanent » pour écrire le thème principal de la B.O et associe un instrument précis à chaque étape de l’évolution du personnage principal « Terr ».
Ce disque est une référence avant gardiste où le Synthé (EMS VS-3, Theremin…) est utilisé en instrument soliste et nous emmène dans des contrées martiennes, soutenu par des cordes, bois et choeurs féminins qui planent et qu’on a pas envie de quitter. Quelque part, la B.O se suffit à elle même et constitue une vraie source d’inspiration. Les styles se mélangent, s’harmonisent et tendent vers les débuts de la musique électronique. On pense à François de Roubaix et plus tard à Air qui semblent avoir voyagé du côté de Ygam.
Montez à bord du vaisseau Goraguer et partez vers l’inconnu et l’au delà !
The Doors – When The Music’s Over
Si il y a bien un groupe qui nous a réuni tous les quatre, à l’époque de la formation du groupe, c’est The Doors. Beaucoup de choses nous liaient à ce groupe : le psychédélisme,le fait que les morceaux puissent durer très longtemps, s’affranchir des formes habituelles et passer par des phases improvisées qui aillent le plus “loin” possible dans la transe, l’importance des claviers dans le son du groupe, la manière qu’a Jim Morisson de passer du chant à des incantations voire à des cris… Finalement ces éléments sont toujours dans l’ADN de Moonsters, on est passé par d’autres étapes qui font qu’on s’est (heureusement) écarté du côté écrasant et trop reconnaissable de cette influence, mais l’esprit demeure !
King Gizzard And The Lizard Wizard – Rattlesnake
Difficile de ne choisir qu’un morceau pour parler d’un groupe aussi prolifique et éclectique.
Ces mecs nous ont vraiment tous mis d’accord, notamment à l’Olympia en octobre dernier où on a pris une bonne claque.
Ils réussissent à passer d’un genre musical à l’autre tout en gardant leur propre son ce qui est plutôt libérateur. C’est aussi inspirant de voir à quel point ils semblent s’être affranchis de toute contrainte concernant la sortie de leurs albums dans un état d’esprit assez DIY (15 depuis 2012, 5 en 2017) et leur univers visuel est tout aussi délirant et génial.
Timber Timbre – Magic Arrow
On les a découvert assez rapidement après s’être rencontrés et ils continuent de nous fasciner. Leur musique, très classe et minimaliste, possède un grand potentiel cinématographique. Chacune de leurs chansons pourrait être tirée d’une B.O. On a tous un pied dans le cinéma, alors on se sent assez proches de cet univers.
Les émotions ne sont jamais simples, toujours en tension, alternant des phases caverneuses et sombres avec des envolées mélodiques très lumineuses. On adore ces mouvements, que rien ne soit joué à l’avance.
Kirk Taylor leur chanteur est très habité, ça fait du bien de voir ça sur scène aujourd’hui.
Et ils ont su rester très intègres malgré leur succès, continuant notamment de jouer dans des petites salles proches du public (Paul le batteur a eu la chance de les voir jouer dans un pub du Vermont l’année dernière) alors qu’ils remplissent Massey Hall, c’est cool
Jean Pierre Fromage – Les Habitants du Larzac
Pour finir, cette chanson magnifique nous a surtout touché pour ses paroles.